Cette édition des 24 Heures du Mans s’annonçait comme emblématique à plus d’un titre. Chacun des participants semblait avoir une carte à jouer pour marquer de son empreinte le circuit sarthois. Mais fidèle au mythe qu’elle véhicule, la course d’endurance la plus célèbre au monde a réservé son lot de surprises qui a chamboulé la plupart des prédictions. Revenons en détails sur cette course épique.
Tout a commencé en douceur sous le régime de la voiture de sécurité du fait de conditions météo très compliquées. Une façon d’entamer la course qui a bien sûr fait des vagues dans l’enceinte du circuit au moment du départ et même après la course. Mais avouons que le choix de l’ACO de privilégier la sécurité découle d’une expérience malheureuse avec la disparition d’Allan Simonsen en 2013. La course a été longue, et malgré ces interruptions, le spectacle a bien été de la partie. Surtout que cette année, seuls deux prototypes Audi et Porsche ont été engagés, contrairement à 2015. Alors tirons notre chapeau à cette organisation exemplaire qui nous a offert 24 superbes heures de course.
Après plus de 45 minutes sous régime de voiture de sécurité, la course a vite repris ses droits et le bal était lancé avec l’ensemble des favoris prêts à se livrer une bataille sans merci. Il faut d’ailleurs souligner que parmi « ces gladiateurs des temps modernes », un homme a livré un combat hors normes lors de ces 24 heures. La dimension humaine que peut avoir cette course mythique a été l’occasion pour Frédéric Sausset, quadri amputé, de réaliser un exploit sans précédent. Accompagné de ses deux coéquipiers Jean-Bernard Bouvet et Christophe Tinseau, le trio parfait était composé pour voir la ligne d’arrivée au volant de la Morgan LM P2 Nissan. La récompense ultime après une préparation physique adaptée et le travail exemplaire d’une équipe qui a su tenir un rythme de course plus qu’honorable sans jamais commettre d’erreur. La citation apparue sur une communication d’Audi disant « Au Mans, tout le monde gagne une chose : le respect. » colle parfaitement à cette aventure qui allait bien au-delà de la course.
Du côté du peloton de tête, les premiers faits de course ont frappé la marque aux anneaux avec un problème de turbo qui a très vite éloigné les espoirs de victoire. D’autant que les difficultés rencontrées par le constructeur allemand ne se sont pas arrêtée là. Le système hybride a fait des siennes et pour couronner le tout, le manque de performance notable sur les longs relais a définitivement privé Audi de jouer les avant-postes. Certains choix techniques et économiques auraient-ils pénalisé le constructeur multiple vainqueur de l’épreuve ? Les mois à venir réserveront sans doute de gros changements au sein de l’équipe. De son côté Porsche a suivi le rythme endiablé imprimé par les Toyota TS050 Hybrid au prix d’une surchauffe de la #1 au début de la nuit. A cet instant, une première sélection naturelle s’était accomplie et annonçait une course pleine de rebondissements. Et quels rebondissements, la nuit a été avalée à un rythme absolument dingue, avec un niveau de performance atteint au pour les pneumatiques que l’on pourrait presque qualifier d’invraisemblable. La barre des 700 km parcourus avec le même train de pneus a été franchie avec des chronos identiques. Peu importe les stratégies imposées, les pneus n’auront pas été défaillants et n’auront en aucun cas causé de problèmes aux écuries de pointe comme aux catégories inférieures.
A l’issue de cette joute de 24 heures entre Toyota et Porsche, le coup de théâtre le plus dingue de ces dernières années est arrivé avec la perte de puissance de la japonaise à un tour de l’arrivée. Un souci technique à priori lié selon le constructeur à un « défaut technique sur un connecteur situé entre le turbo et le refroidissement, ce qui a provoqué une perte du contrôle de la charge du turbo. » Cette cause dont l’origine reste encore à définir a provoqué un des faits de course des plus perturbants de l’histoire des 24 Heures du Mans et a donc offert, sur un plateau, la victoire à Porsche qui était jusqu’à la dernière minute dans le sillage de la Toyota. Riche du respect dont la concurrence a fait preuve à l’issue de cette course au dénouement dramatique et de son expérience malheureuse au Mans depuis plusieurs années, Toyota est déjà en marche pour l’édition 2017. Et avec une fois encore l’ambition de pouvoir jouer la gagne tout au long de la course et reprendre ses droits sur le podium sarthois !
En LM P2, la bataille était tout aussi rude avec des échanges permanents de positions entre Alpine et Oreca. A aucun moment la victoire ne semblait promise, tout était possible jusqu’à une dernière prise de commandement d’Alpine qui s’est vu entrer une nouvelle fois dans l’histoire avec une victoire de catégorie à la saveur exceptionnelle. C’est ainsi que le trio Richelmi/Lapierre/Menezes a accompagné l’Alpine A460-Nissan #36 sur la plus haute marche du podium.
En parlant de retour triomphal, nous ne pouvons bien sûr pas passer à côté de la performance indéniable des Ford GT en LM GTE Pro. La venue de la marque à l’ovale bleu avait un bon goût de conquête comme elle pouvait l’avoir il y a 50 ans lors du triplé de 1966. Il était temps pour les Ford GT de revenir sur le toit du monde de l’Endurance. Comme il y a un demi-siècle la concurrence italienne était à prendre en compte, mais le résultat final aura eu raison de toutes attaques étrangères. La plus haute marche du podium était comme une évidence réservée l’équipage Bourdais/Hand/Müller sur la monstrueuse GTE #68.
Qui aurait parié sur un tel scénario pour cette 84ème édition ? Chacun des passionnés que nous sommes avait sa petite idée et son petit espoir, mais de là à envisager une telle course nous gratifiant de tels événements, nous étions tous probablement loin du compte. Un bilan par conséquent positif quant à l’avenir de l’épreuve qui ne faiblit pas avec le temps et continue de nous faire rêver. Il est à présent temps de jeter un œil dans le rétroviseur et de se consacrer au Le Mans Classic qui se déroulera les 8, 9 et 10 Juillet 2016 où LesVoitures.com sera présent. Une bien belle manière de faire un dernier tour dans la Sarthe avant une épreuve 2017 très attendue. D’ici là, voici les meilleurs moments de 24 Heures du Mans 2016 en vidéo. Le classement officiel de l’épreuve est disponible ici.
Texte : Guillaume Pons
Photos : LesVoitures.com – Jordan Bonnin
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