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Audi R8 : radicale série spéciale Decennium, essai

Si la marque aux anneaux est connue pour sa sobriété et sa faible tendance aux changements radicaux en matière de design, nous devons avouer que l’Audi R8 a su prendre de l’âge de la plus belle des manières. Depuis sa première version en 2007, qui avait chamboulé les standards des tables à dessin, les lignes ne sont jamais tombées dans les pièges du temps. La série anniversaire baptisée Decennium, élaborée pour fêter les dix ans du V10 FSI, a fait l’objet de quelques excentricités que nous avons pu savourer lors d’un essai en terre promise.

Tout d’abord, faisons un tour d’horizon sur le restylage de l’Audi R8 présenté en octobre 2018 qui sert de base à cette série limitée. Prenons la mesure de cette face avant qui gagne indéniablement en agressivité avec une emblématique calandre singleframe élargie, une signature lumineuse agrémentée de diodes laser encore plus fine et acérée, le tout en opposition directe aux lignes du nouveau spoiler. Cela représente un bond en avant stylistique associé à un clin d’oeil marqué au modèle mythique Ur-quattro, ceci grâce aux trois ouvertures situées entre les feux avant.

Pour le profil et l’arrière de la Supercar, les évolutions sont moins troublantes. Même si tout est revu à la hausse, cette nouvelle mouture de l’Audi R8 surfe sur ses acquis. Ajoutons à cela la teinte spécifique “gris Daytona mat” attribuée aux 222 exemplaires de cette version Decennium, accompagnée par un design de jantes tout à fait déroutant et, nous obtenons une version pour le moins ultime de l’Audi R8 souvent reconnue « trop sobre » par rapport à ses concurrentes directes. Précisons que d’autres couleurs sont disponibles : “gris Suzuka métallisé”, “Fleuret argent métallisé”, “Mythos noir métallisé”, “bleu Ascari métallisé” et du “gris Kemora métallisé”.

A l’intérieur, l’habitacle offre lui aussi un univers toujours plus orienté vers la performance avec une ribambelle de matériaux issus de la compétition. Ce plaisir de vie automobile est en accord parfait avec la démarche du projet de cette série limitée Decennium.

D’un point de vue mécanique et technologique, cette Audi R8 Decennium très spéciale bénéficie bien sûr des dernières innovations au niveau de sa structure et de son châssis. A commencer par une nouvelle base de travail Audi Space Frame (ASF) conçue à 79,6% en aluminium, le reste étant en carbone. A cela s’ajoute une nouvelle barre stabilisatrice mieux pensée qui rapproche encore un peu plus le comportement de cette voiture de série à celui d’une auto de course. En parlant de comportement, cette flopée d’informations est un bon point de départ pour un essai digne de ce nom, de Strasbourg en direction des mythiques forêts allemandes.

Si la fiche technique nous offre des chiffres déjà connus, les 620 chevaux de la bête, accouplés à la boîte de vitesses S tronic 7 à double embrayage, font toujours un effet particulier. Avouons-le, nous sommes incapables de rester insensibles à une telle déferlante de puissance et un tel niveau de motricité. La première partie du trajet nous a permis de découvrir cet intérieur à la sobriété implacable. Nous avons ainsi pu apprécier les quelques subtilités comme la petite plaque “Decennium” présente sur la console centrale, un petit plus très évocateur.

Une fois à l’approche des routes sinueuses allemandes au revêtement digne des meilleurs circuits mondiaux, il était temps de faire parler la poudre et de se rendre compte du réel potentiel de cette nouvelle venue. Si l’Audi R8 a toujours été un “jouet” plutôt ludique et rassurant, le travail accompli autour du comportement de l’auto nous a offert un “missile sol/sol” au comportement bien plus radical. L’ensemble restant tout de même sécurisant, nous parvenions d’autant plus à sentir la rage du V10 5.2 FSI juste derrière nos sièges. Ce somptueux équilibre nous a positionné en totale extase face à un tel résultat. En chiffres, n’oublions pas de citer un couple de 580 Nm et des performances toujours aussi impressionnantes : 0 à 100 km/h en 3,1 s et 331 km/h de vitesse maximale.

Si nous devons conclure objectivement cet essai après une si belle rencontre, il suffirait de saluer le travail accompli par un constructeur qui a su, une fois encore, privilégier un plaisir de conduite dans une mesure tout à fait accessible malgré une puissance placé au-delà des 600 ch. Et ne nous cachons pas, au volant d’un tel engin, nous avons tous l’impression d’avoir un petit talent caché de pilote …

Essai : Thomas de Chessé

Texte : Guillaume Pons

Photos : LesVoitures.com

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Guillaume Pons

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