Dévoilé il y a tout juste un an, le nouveau Ford Kuga se positionne comme challenger sur un segment que tous les constructeurs automobiles souhaitent conquérir. Avec une longueur de 4,614 m à 4,629 m, le SUV américain se situe juste au-dessus des Peugeot 3008 Hybrid (de 4,47 m) et du Hyundai Tucson (4,50 m). Ce n’est pas un hasard si nous nous permettons de comparer le Kuga à ces deux autres SUV car, ces trois véhicules hauts perchés proposent un style très différent, ce dernier étant l’un des critères d’achats les plus importants mais, pas que… La transition est toute trouvée pour débuter l’essai du Ford Kuga en présentant son design.
Comparativement à l’ancienne génération, le dessin du nouveau Kuga joue la carte d’une certaine sportivité visuelle surtout avec les spécificités propres à la finition ST Line grâce à des boucliers avant et arrière agressifs et ses jantes de 19 pouces (option), sans oublier de citer une autre option à savoir, cette superbe teinte « Premium Rouge Lucid ».
A l’avant, on remarque une calandre positionnée très bas et des optiques qui se rapprochent de celles des Ford Fiesta et Focus alors que les profils du SUV lui offrent un dynamisme certain. Sous cet angle le Kuga apparaît même joliment élancé. Sans vouloir nous répéter, la finition ST-Line joue un rôle primordial dans ce rendu attractif surtout qu’elle fait l’impasse sur des protections en plastique noir pour les passages de roues et des bas de caisse. Quant à la partie arrière du Kuga, elle est certes beaucoup plus classique mais ne manque pas de caractère avec du volume à tous les étages. Passons à l’intérieur du Ford Kuga.
L’habitacle du SUV souffle le chaud et le froid. Des plastiques trop durs situés au niveau de la console centrale, des contre-portes et du bas de la planche de bord marquent l’aspect austère de cet espace de vie automobile peu original si on le compare à ceux des Peugeot 3008 et Hyundai Tucson. C’est certes correctement assemblé mais, trop classique. En revanche, les ingénieurs de chez Ford ont pensé à choyer les occupants du Kuga. Les zones de contact comme, par exemple, celles des jambes à l’avant et des mains pour le volant sont plus moelleuses et agréables et les rangements ne manquent pas.
En ST-Line, l’intérieur du Ford Kuga dispose d’une belle sellerie en tissu qui habille notamment des sièges à l’assise parfaite et enveloppante. On profite alors d’un habitacle que nous définirons de pragmatique et généreux, la liste des équipements étant très longue : écran tactile 8″, instrumentation numérique 12,3″, comptabilité Apple CarPlay/Android Auto, conduite semi-autonome de niveau 2 avec le programme CoPilot360 (aides à la conduite), connectivité 4G/WiFi, application pour smartphone, etc… Bref, le Kuga ST-Line ne manque vraiment de rien.
L’habitabilité est un autre point Ford, pardon point fort, du Kuga. Que ce soit pour les occupants des places avant ou pour les passagers arrière, tous seront largement à leur aise même pour les grands gabarits. En ST-Line, la banquette arrière est coulissante (60/40), ce qui offre un espace pour les jambes grandiose soit une exception sur le segment des SUV compacts. En ce qui concerne le volume de chargement, il est compris entre 581 l (Kuga PHEV : 575 l) et 1 481 l (banquette arrière rabattue). Place à la route !
C’est au volant du Ford Kuga HEV (hybride) que nous débutons notre essai. Il est motorisé par un 4-cylindres essence Duratec à cycle Atkinson d’une cylindrée de 2.5 l (152 ch). Ce bloc thermique est épaulé par un moteur électrique de 91,95 kW (125 ch) alimenté par une batterie d’une capacité faible de 1,1 kWh (1,4 kWh avec la transmission intégrale i-AWD), le tout pour une puissance cumulée de 190 ch.
Sur les belles routes des Yvelines, on démarre en tout électrique, le moteur thermique prenant très logiquement rapidement le relais. D’un poids de 1 701 kilos, le SUV révèle un bon confort de conduite sachant qu’il ne faudra pas trop solliciter la boîte eCVT pour éviter une sensation d’emballement du moteur. Oubliez le mode « Sport » car, la force du Kuga, c’est bel et bien son agrément de conduite à allure que nous qualifierons de normale, sa direction manquant également de contenu. Moins dynamique qu’un Peugeot 3008 ou qu’un Hyundai Tucson, le Kuga HEV 2 roues motrices ne souffre néanmoins d’aucun défaut pour ses trains roulants qui génèrent un bon équilibre avec très peu de roulis.
Ce que l’on apprécie au volant du Kuga, ce sont ses capacités d’absorption des moindres défauts de la route ainsi que son freinage très sûr et informel. En dehors des sentiers battus, le Ford Kuga HEV est également très intéressant grâce à ses multiples modes de conduite dédiés au tout-chemin : « Faible adhérence » et « Trail ». Pour les familles qui souhaitent aller encore plus loin, le Kuga HEV est aussi proposé en version à transmission intégrale i-AWD.
Passons maintenant au volant du Kuga PowerSplit PHEV pour un essai plus poussé surtout pour valider (ou pas) ses capacités de voiture propre comprendre, son autonomie en 100% électrique. Motorisé également par un 4-cylindres 2.5 l à cycle Atkinson, cette fois de de 164 ch/200 Nm, ce Kuga hybride rechargeable, uniquement commercialisé en traction, « tire » sa puissance cumulée de 225 ch avec le support d’un moteur électrique de 61ch/230 Nm (batterie 14,4 kWh).
Sans aucune surprise, on profite d’une aisance moteur plus plaisante même si la eCVT, excusez-nous l’expression, fait des siennes. Pondérons quelque peu nos propos car Ford, comme Toyota, a largement amélioré son dispositif éprouvé, peu couteux et très vertueux pour les consommations. Alors, les quelques 180 kilos supplémentaires dûs principalement à la présence de la batterie sont quasiment imperceptibles sauf, bien sûr, quand cette « pile est à plat ».
Revenons à l’objectif premier de l’essai de ce Ford Kuga hybride rechargeable de 225 ch. Ford communique déjà sur une consommation très faible de 1,4 l/100 km et sur des émissions de CO2 de l’ordre du néant : 32 g/km. Avec une autonomie en mode 100% électrique officiellement annoncée pour 56 km, nous étions donc curieux de vérifier cette donnée en tant que « champions du monde de l’écoconduite » : 3,4 l/100 km sur un parcours de Marseille à Paris aux commandes de l’Audi A3 Sportback 35 TDI. C’est à (re)découvrir en cliquant ici. Au volant du Ford Kuga, à l’opposé de l’essai de l’Audi A3, nous avons conduit le plus normalement possible sur un parcours composé majoritairement de routes de campagne et de villages ! Résultat : lors de notre essai du Ford Kuga PHEV, nous avons relevé 54,5 km d’autonomie en tout électrique ! Bravo Ford, c’est ce que l’on appelle une « Master Class » !
Avant de conclure, présentons les performances de ce Kuga PHEV : 0 à 100 km/h en 9,2 s – vitesse maximale : 200 km/h. Peut-on parler de performances pour les temps de recharge du Kuga PHEV ? Elles sont dans la norme avec, dans les deux cas suivants, une charge de 0 à 100% : avec une prise classique (230V, 1,8 kW, 8A) : 6h – avec une WallBox (400V, 7,4 kW) : 3h30.
Enfin, quel Kuga choisir entre le HEV (traction) ou le PHEV. En ST-Line, le premier s’offre à partir de 39 000 € (+ 2 000 € pour la transmission intégrale i-AWD) et le second à partir de 42 000 €. A ce dernier montant, il faut déduire le bonus écologique de 2 000 €. Alors si l’on prend en compte les vrais 56 km en tout électrique, c’est le Kuga PHEV qui est, de loin, le plus intéressant. En pratique et dans le meilleur des mondes, pas une goutte d’essence pourrait être consommée en semaine entre le trajet maison-bureau. 40 000 € bonus déduit, cela représente un tarif plutôt très agressif pour un SUV au look sympa et très bien équipé en ST-Line. Ford devrait donc rencontrer le succès avec ce Kuga et ses autres déclinaisons. Pour ceux qui sont « allergiques » aux voitures électrifiées, rappelons que Ford est également extrêmement bien positionné dans le domaine du Superéhanol-E85. Le Kuga HEV Kuga FHEV Flexifuel, c’est pour cette année !
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : LesVoitures.com (Alexandre Besançon et Thomas de Chessé)
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