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Mercedes-Benz EQA : réussite électrique, essai

La firme à l’étoile, comme l’ensemble des constructeurs automobiles, continue de lancer sur le marché des offres 100% électriques. Voici donc le nouveau membre de la gamme “Mercedes-EQ”. Contrairement aux SUV EQC, et nouvelle berline EQS, le constructeur allemand a utilisé une plateforme existante pour développer ce “GLA électrique”. Voici, sur les hauteurs d’Annecy, notre essai du Mercedes-Benz EQA 250 AMG Line.

En 2018, la marque Mercedes-Benz est entrée dans l’ère de la voiture électrique avec l’EQC. A l’époque, le public français a d’ailleurs eu l’honneur de découvrir, à Paris en première mondiale, le SUV 100% électrique à l’occasion du, peut-être, tout dernier Mondial de l’Auto de l’histoire. Depuis, le Mercedes-Benz EQC se fait très rare chez nous sachant qu’il s’adresse à une clientèle élitiste. A l’opposé, le nouveau EQA devrait attirer une plus large cible, ceci pour plusieurs raisons, la première étant son design plutôt attractif et moins “électrique”. A ce titre, débutons l’essai du Mercedes-Benz EQA par la présentation de son style.

L’EQA, le “cousin à piles” du Mercedes-Benz GLA (4,410 m), est à peine plus long que ce dernier avec ses 4,463 m (+ 5,3 cm) et il est aussi plus haut de 2 cm au niveau de sa garde au sol. Prenez le dessin du GLA, ajoutez-y les éléments nécessaires pour optimiser le traitement des flux d’air ainsi que ceux propres aux voitures électriques et vous obtiendrez logiquement le style de l’EQA.

A l’avant, la calandre pleine à l’étoile Mercedes ne fait qu’un avec les optiques à LED à la signature lumineuse plus léchée que sur le GLA. Précisons que notre EQA d’essai profite donc de la finition haut de gamme “AMG Line” qui lui apporte un bouclier aux contours sportifs.

De profil, comme on l’écrit, hélas, trop souvent, on retrouve les codes plus classiques d’un SUV à savoir les trop traditionnelles protections des passages de roues. Quand est-ce que les designers automobiles vont réfléchir à les bannir de leurs créations ? Ce petit billet d’humeur passé, on observe la présence de jantes de 18 pouces équipées de mini-enjoliveurs aérodynamiques.

Vue de l’arrière, le Mercedes-Benz EQA révèle, cette fois, des traits qui lui sont totalement exclusifs notamment au niveau de sa longue signature lumineuse très moderne et de son bouclier plus travaillé. Encore une fois, ce dernier aspect a pour but d’optimiser l’aérodynamique du SUV et la finition “AMG Line” apporte sa dose de sportivité.

Avant de vous faire découvrir notre essai routier du Mercedes-Benz EQA, concentrons-nous sur son habitacle. Sans surprise, on profite, pour notre plus grand plaisir, du même agencement que sur le GLA, le constructeur d’outre-Rhin étant passé “maître en la matière” pour concevoir des intérieurs extrêmement accueillants, ergonomiques, raffinés et moderne à la fois, surtout avec les apports de l’écran “Widescreen” et du système d’infodivertisseemt MBUX que l’on ne présente plus. Qui dit voiture électrique dit possibilités d’afficher des indicateurs sur la consommation d’énergie, etc… Dans ce domaine, l’EQA est une véritable “navette spatiale” tant il est complet mais, surtout instructif. Nous reviendrons sur les affichages de toutes ces données lors de l’essai routier.

Adresser la parole à l’EQA en prononçant un “Hey Mercedes” ou, jouir de la réalité augmentée pour la navigation nous avait manqué, pour ne citer que ces deux fonctionnalités parmis pléthores d’autres dont font partie des aides à la conduite et équipements les plus perfectionnés du marché. De plus, notre EQA d’essai en “AMG Line” profite, en série, d’une belle sellerie en simili cuir/Alcantara soutenue de surpiqûres rouges. Faut-il également rappeler que chez Mercedes, la qualité d’assemblage et le choix des matériaux font toujours l’objet d’un travail soigné ? Bref, on se sent “comme à la maison (du futur)” une fois à bord de l’EQA.

En termes d’habitabilité, le constat est le même “comme à la maison”, pour ce Mercedes-Benz EQA, grâce à l’intégration des batteries sous le plancher qui n’impacte donc pas la générosité des places arrière. En revanche, “les piles” et autres pièces du système électrique font perdre 95 l en volume de chargement (340 l banquette en place) comparativement au GLA. Néanmoins, le plancher plat et le grand hayon permettent un accès des plus aisés au coffre.

Venons-en à l’épreuve de la route, celle de notre essai du Mercedes-Benz EQA. C’est dans un décor spectaculaire, avec pour objectif de rallier le col de Leschaux que nous avons pris le volant du SUV compact 100% électrique dont le terrain de jeu favori ne sera pas composé de petites routes de montage sinueuses mais de rues, de ralentisseurs et de longues autoroutes.

Dès les premiers virages, on prend plaisir à emmener le SUV. Malgré un poids conséquent de 2 040 kilos, l’EQA 250 évolue avec une aisance déconcertante. Son moteur électrique envoie 140 kW/190 ch aux roues avant mais, c’est surtout le couple de 375 Nm disponible instantanément qui offre cette facilité au SUV. Concernant la batterie, elle affiche une capacité utile de 66,5 kWh.

Aux commandes du Mercedes-Benz EQA, notre premier ressenti est donc celui d’une conduite agréable. Cette sensation est également provoquée par l’absence totale de bruit de moteur et le sérieux des trains roulants du SUV qui ne génèrent aucun bruit parasite. Il faudra néanmoins privilégier le mode “Confort” au mode trop bridant “Eco”, le mode “Sport” apportant un maximum de réactivité à l’EQA. Cependant, le SUV 100% électrique EQA est avant tout une voiture familiale qui n’est pas faite pour être emmenée à un rythme élevée.

Revenons sur les trains roulants et le son châssis du SUV car, les ingénieurs de chez Mercedes ont su composer avec les plus de 2 tonnes de l’auto. Les réglages de la suspension et de la dureté des amortisseurs ont dû leur donner mal à la tête mais, le résultat est synonyme d’efficacité tout en proposant un confort de chaque instant. Seul un léger roulis est perceptible dans les épingles, bravo Mercedes ! A la liste des points forts de l’EQA, il faut rajouter une direction précise et une pédale de freins plutôt appréhendable facilement pour une voiture électrique impérativement équipée d’un dispositif de récupération d’énergie au freinage. La transition est toute trouvée…

Passons à l’autonomie de l’EQA. Pour augmenter son rayon d’action, le mode “Eco” en est le principal atout mais, une fois enclenché, il “casse” le très bon agrément de conduite du SUV. On préféra donc utiliser le mode “Confort” tout en activant, via les palettes au volant, le mode “D Auto”, ceci en oubliant les autres modes “D” (récupération quasi-nulle), “D +” présenté comme une fonction croisière par Mercedes, “D -” (récupération élevée) et  ” D – -” (récupération maximale), pourquoi ? Tout simplement qu’une fois les modes “Eco” et “D – -” sélectionnés, il ne se passe rien comprendre que l’on perd toute notion de plaisir de conduite. Enfin presque, car l’EQA se conduit alors avec une seule pédale puisqu’il freine tout seul dès que l’on lève le pied de l’accélérateur, ce qui est amusant et plaisant en ville mais, c’est tout !

Alors, pour jouir d’un comportement digne d’une vraie voiture que l’on prend plaisir à conduire, l’association du mode “Confort” et de la fonction “D auto” est, pour nous, la meilleure solution et cela évite d’être tenté de jouer constamment avec les palettes. On ne se soucie alors de rien car, l’intelligence de l’EQA le fait ralentir plus progressivement, sans à-coup, à l’approche d’un virage serré voire, très serré. Puis, en freinant, ou pas, selon les conditions de route, on récupère alors de l’énergie le plus simplement du monde tout en profitant d’une bonne réactivité moteur à l’accélération. En effet, les capteurs, caméras et l’électronique embarquée de l’EQA lisent les panneaux de signalisation, récupèrent instantanément les informations de la navigation pour anticiper le freinage, un must !

On en revient aux différents “outils” high-tech mis à disposition du conducteur. Il y en a plus qu’il en faut sur le Mercedes-Benz EQA et ne nous en plaignons pas. Entre l’écran central et l’instrumentation digitale, le SUV vous accompagnera avec de très nombreuses informations hyper-lisibles et ludiques à sélectionner au choix. Il est vrai que nous les avons utilisées lors de notre ascension des 897 m du col de Leschaux ! Arrivés à destination, nous étions, ensuite, heureux de voir la batterie “reprendre des forces” lors de la descente.

Plus tard, sur la petite portion d’autoroute empruntée, cela a eu l’effet inverse car, il est alors plus délicat de récupérer de l’énergie et l’EQA en demande un maximum pour rouler à 130 km/h. Sur ce type de grand axe routier, l’autonomie chute trop rapidement (426 km en cycle WLTP – chiffre constructeur). Lors de l’essai du Volkswagen ID.4, nous avons été touchés par le même “mal d’autonomie”. Au final, sur l’EQA, nous avons affiché une consommation moyenne de 23,7 kWh, ce qui est franchement intéressant. Heureusement sur autoroute, non sans humour et avec un peu de provocation le “Dieu Ionity” est là. Ainsi, en 30 minutes, on récupère jusqu’à 80% de la batterie (chargeurs : 11kW AC et 100kW DC). En d’autres chiffres, ceux des performances le Mercedes-Benz EQA affiche, sur sa fiche technique un 0 à 100 km/h réalisé en 8,9 s et une vitesse maximale de 160 km/h.

En conclusion de notre essai du Mercedes-Benz EQA, ce SUV compact est donc une réussite car il coche presque toutes les cases, celles d’un style attrayant, d’un confort de haut niveau et d’équipements “en veux-tu en voilà”. Si nous avons employé le terme “réussite” pour le titre de ce reportage, c’est aussi en raison de son tarif bien positionné pour une voiture premium électrique : à partir de 47 900 € (hors bonus écologique) pour l’EQA 250 “Progressive Line”. En “AMG Line”, il faudra débourser au minimum 49 900 € (hors bonus écologique). Enfin, et cela est loin d’être un détail, Mercedes vient de lancer un EQA 350 4Matic (transmission intégrale) de 215 kW/292 ch uniquement proposé en “AMG Line”. De quoi prendre encore plus de plaisir en montagne !

Texte et essai : Frédéric Lagadec

Photos et vidéo : LesVoitures.com (Thomas de Chessé)





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Frédéric Lagadec

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