Dévoilé en novembre 2016, le facelift de la Leon Cupra est l’occasion pour Seat de rappeler au monde de l’automobile son ADN sportif. L’unique marque espagnole est présente en compétition depuis un peu plus de vingt ans. C’est en Espagne, sur route et sur circuit, que nous avons essayé la Leon Cupra 300 dans sa version 5 portes.
En 1999, la Seat Ibiza Kit Car a remporté le championnat du monde des rallyes FIA dans la catégorie 2.0 l. Ce succès est à l’origine du développement des sportives de série espagnoles. Parallèlement, Seat a continué son engagement en Sport Auto, notamment en WTCC avec une implication directe entre 2005 et 2009. Sans oublier le BTCC (2004 à 2008) et la Seat Leon Supercopa. Plus récemment, c’est en TCR, la discipline montante, que Seat brille à travers le monde. Sur 120 courses, la Leon Cup Racer a signé pas moins de 57 succès en 2016. De plus, Seat Sport aide les autres marques du groupe à concevoir leurs TCR : Audi RS 3 LMS, Volkswagen Golf GTI TCR . Pour faire le lien entre le circuit et la route, Seat nous a sorti l’artillerie lourde en Espagne avec la présence de la Leon Cupra Racer Evo 17 du TCR en guise de voiture ouvreuse…
Comme à l’accoutumée, nous débutons notre essai en posant les yeux sur le style 2017 de cette Leon Cupra. La robe de la compacte sportive évolue au niveau de ses boucliers avant et arrière exclusifs à son pedigree. La face avant de la Leon Cupra révèle également des entrées d’air plus ouvertes, une calandre spécifique, et une signature visuelle moderne grâce aux projecteurs Full LED et à l’intégration des clignotants.
Les flancs de notre version 5 portes se distinguent par une ligne tendue qui stoppe sa course au niveau des portes arrière. Cette « cassure » laisse place à une arête plus marquée, qui est située sur les ailes arrière. Comme pour l’avant, elle se prolonge en épousant le haut des feux. Dans leurs parties inférieures, les flancs de la compacte sont légèrement creusés mais ce sont surtout les très réussis bas de caisse effilés qui attirent notre regard. Ajoutez à cela, des jantes en alliage 19″ Cupracer Black et vous obtiendrez une dose de sportivité parfaitement maîtrisée, sans faute de goût, ni excès.
A noter que la majorité des attributs esthétiques de notre sulfureuse Leon Rouge Désir (option : 750 €) est obtenue par l’apport du pack Cupra Line Black (option 2 170 €). Ce dernier inclut également les étriers de freins peints en rouge et une finition noire pour les rétroviseurs et le contour de la calandre. A l’arrière, les deux sorties d’échappement donnent le ton, au sens propre et figuré comme vous allez pouvoir le constater.
L’intérieur de la nouvelle Leon Cupra est en accord avec son homogénéité extérieure. Seat propose une belle montée en gamme et des finitions aux effets réussis. Pour exemple, l’habillage des portières au rendu carbone et Alcantara. Une touche de rouge venant discrètement embellir l’ensemble. Les sièges sport en Alcantara génèrent une perception de qualité plus qu’intéressante à l’image de leur confort, à en oublier le plastique un peu dur de la planche de bord. Mais à bord d’une Leon Cupra, c’est la route que l’on regarde, une fois parfaitement installé.
Sur le plan de l’ergonomie, la sportive espagnole ne manque de rien. On sent les liens avec la maison-mère allemande à tous les niveaux. L’écran tactile 8″ donne accès à toutes les fonctions avec facilité et le volant dispose de nombreuses touches à l’utilisation forte intuitive. Un chiffre qui intéressera les familles est à connaître; celui du volume de chargement : 380 l. Quant à l’habilité de l’espace de vie de la Leon, il est vaste avec notamment un espace aux épaules important. En termes d’aides à la conduite et de technologies embarquées, la Leon Cupra 300 2017 se met au niveau de toutes les automobiles modernes.
Place à l’essai routier aux alentours du circuit de Castellolí. Le restylage de la Leon Cupra lui offre 10 ch supplémentaires. Ce qui en fait la voiture de série la plus puissante jamais produite par Seat. Les 300 ch sont obtenus entre 5 500 et 6 200 tr /min. Le généreux 2.0 TSI propose 380 Nm de couple (soit un gain de 30 Nm). En mode Sport dès les premières accélérations, le bloc 4-cylindres se fait entendre, avec une retenue suffisante pour un bon confort auditif lors de longs trajets. Les courbes s’enchaînent alors avec une facilité déconcertante. Le châssis de la Leon Cupra réagit parfaitement à chaque changement de cap. La « pièce maîtresse » des entrailles de la dynamique compacte est représentée par son différentiel autobloquant Haldex VAQ. Son paramétrage est de l’ordre de la perfection. Il agit avec douceur en transférant, le cas nécessaire, 100% du couple sur l’une des roues avant. Son pouvoir engendre un sentiment de confiance de haut niveau au volant de cette « sportive plaisir ».
Le système de contrôle de stabilité (ESC) est tout aussi efficace. Il se fait à peine sentir lorsqu’on met la voiture en contrainte. La surprenante Leon Cupra 300 peut être définie d’aboutie. Au programme des autres points forts, les freins Brembo (340 mm x 30 mm à l’avant – 310 x 22 à l’arrière) apparaissent presque comme surdimensionnés du fait de leur impressionnant mordant. Mais ne nous en plaignons pas, bien au contraire. Une fois appréhendé, le freinage est digne d’une GT haut de gamme, à la fois sécurisant et d’une efficacité redoutable. Il permet d’entrer sur les freins dans les virages, la suite, une tenue de route sans faille.
Les « points noirs » (les guillemets ont leur importance) qui touchent la Leon Cupra en conduite sportive sont presque anecdotiques car ils sont un gage d’une plage d’utilisation très large. La Leon Cupra est à l’aise partout, sur autoroute ou en ville. On note néanmoins un léger manque d’informations donné par la direction. Certes, elle ne fait pas ressortir de défaut majeur, on place l’auto où l’on veut, mais on aurait apprécié un système en parfait accord avec les autres composantes sportives de la Leon Cupra. Les palettes au volant de la boîte DSG6 auraient mérité d’être plus grandes et plus dures au toucher. Transition parfaite pour évoquer la boite à double embrayage qui enchaîne les rapports suffisamment rapidement mais sans être la plus efficace dans le domaine. La Leon Cupra est clairement l’une des plus puissantes berlines compactes polyvalentes que nous ayons eues le plaisir de conduire. Sa suspension ferme, mais non cassante, caractérise cette philosophie, un must de la catégorie qui pourrait bien venir chatouiller la Peugeot 308 GTi by Peugeot Sport sur ce point.
Sur le plan des performances, les 3 tours réalisés sur le fabuleux tracé de Castellolí ont permis de lâcher la fougue de la Leon Cupra 300. Elle est capable d’abattre le 0 à 100 km/h en 5,8 s (version 5 portes) et peut atteindre 250 km/h sans forcer (bridage électronique). Calés derrière la Leon Cupra Eco 2017 TCR, on attaque à outrance, on freine fort avant les courbes et on relance très tôt la sportive. A aucun moment, la Leon Cupra ne se dérobe. Son châssis fait de nouveau des merveilles. A rythme élevé, l’ADN sportif est tellement présent que l’on en oublie les petits points faibles évoqués auparavant et les 1 421 kilos de cette surprenante voiture, bravo Seat ! On fait également abstraction d’un chiffre, celui des émissions de C02 (156 g/km soit un malus en France de 2 153 €). La consommation en cycle mixte annoncée par Seat est “indicative” : 6,8 l/100 km.
Pour finir en beauté, Seat nous a fait une belle surprise en nous proposant un baptême à bord de la version de compétition. A son volant, Jordi Gené, le frère de Marc. Un tour nous a suffit pour comprendre le lien entre ce bolide et sa sœur de série. Seat a bien saisi le potentiel du TCR dans le but de vendre un maximum de modèles de série. Les passionnés de Sport Auto s’identifiant naturellement beaucoup plus aux GT et autres disciplines tels que le TCR, lorsqu’ils réfléchissent à acheter une sportive qu’à une marque présente en F1 ou en prototype. Le ciblage moyen de gamme du marketing Seat est aussi bien étudié que la Leon Cupra 300.
En conclusion, le millésime 2017 de la Leon Cupra est une réussite dans tous les domaines. Sa puissance de 300 ch est supérieure à celle d’une 308 GTi by Peugeot Sport (270 ch – à partir 37 700 € – malus : 410 €). Plus agressive visuellement, la Ford Focus RS (350 ch – à partir de 39 700 € – malus : 5 810 €) est moins polyvalente à nos yeux et joue plus la carte de l’extrême même si elle possède une redoutable transmission intégrale. Les modèles Audi (A3) et Volkswagen (Golf) étant positionnés sur le premium, il ne reste donc que peu de concurrentes face à la Leon Cupra 300. Précisons qu’elle est aussi disponible en version SC (3 portes) et ST (break). Les 36 800 € (hors options et malus) à débourser pour s’offrir la Leon Cupra sont un autre argument de poids. Du poids, Seat va en prendre sur le marché global tant son offre s’étant et devient complète. La Leon Cupra 300 en est le porte-étendard à hautes performances.
Texte, essai et photos : Frédéric Lagadec
Photos circuit : Seat
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