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Ford Focus 1.5 l EcoBoost ST-Line : proche d’une version ST, essai

C’était il y a déjà 20 ans, la Ford Focus était née en remplacement d’un best-seller : la Ford Escort. Début avril 2018, la 4ème génération de la Focus est entrée dans la compétition sur le segment C. Comme un symbole, c’est à Here East, un quartier sorti de terre à l’occasion des Jeux Olympiques de Londres 2012, qu’elle a été présentée. Aujourd’hui, c’est sur un autre terrain de jeu sportif, celui des routes sinueuses du sud de la France, que nous vous proposons de découvrir l’essai de la nouvelle Ford Focus 1.5 l EcoBoost (182 chevaux) dans sa finition ST-Line en boîte manuelle.

Ford est parti d’une feuille blanche pour faire renaître la Focus dans le but de la projeter sur le marché moderne des berlines compactes dominé par la Peugeot 308 et la Volkswagen Golf, toutes deux bourrées des dernières technologies.

La Ford Focus 2018 bénéfice ainsi d’une plateforme entièrement nouvelle au nom de code C2. Longue de 4,378 m. large de 1,979 m, cette 4ème génération gagne presque 2 cm en longueur. Sa largeur reste proche de sa devancière alors que sa hauteur (1,471 m) baisse de près d’1,5 cm. A ce dernier chiffre, il faut déduire 1 cm supplémentaire pour notre version d’essai ST-Line. L’empattement allongé de plus de 5 cm aide à un design élancé.

Avant de le détailler, rappelons que la gamme Focus se compose de 4 styles aussi différents que complémentaires si on fait abstraction de l’entrée de gamme Trend. A la finition Titanium, un style charmeur, le premium est représenté par la Vignale, le sport, à ce jour, par la ST-Line et l’Active (photo ci-dessous) pour le séduisant petit SUV baroudeur. Découvrez-les en détail et en photos lors de la révélation de Londres sur : Ford Focus : en photos et nos premières impressions.

La Focus SW profite également de cette diversité familiale. Comme les passionnés de la marque américaine l’auront compris, la Fintion ST-Line débarque dès le lancement de l’auto, ce qui n’était pas le cas sur les précédentes générations, cela à ses avantages…

A l’avant, le capot plonge avec des creux marqués qui surplombent des longs feux à LED « encastrés » dans les ailes. Plus bas, le bouclier fait dans la sportivité grâce à une découpe agressive. Le ton est donné car aucun chrome ne vient casser une certaine brutalité visuelle. Afin d’étirer en largeur les galbes de la Focus ST-Line, la signature lumineuse joue un rôle horizontal incisif.

De profil, la Focus ST-Line 2018 nous apparaît très racée, notamment grâce à une double ligne de carrosserie, une surface vitrée réduite ainsi qu’une partie basse « boursouflée » saisissante qui pose visuellement la Focus au plus près du sol. Les 10 mm en moins font alors leur effet ! Les jantes de 17″ de série ne souffrent  pas de leur taille raisonnable surtout qu’elles laissent ressortir le rouge des étriers de freins.

L’arrière de la Focus ST-Line dévoile une attractive puissance visuelle. Cette dernière est soutenue pas de très larges épaulements. Le bouclier proéminent n’est pas en reste car il intègre un diffuseur au volume imposant qui ressort de la carrosserie ! Malgré une forte ressemblance avec la Mercedes-Benz Classe A et la Hyundai i30, la Focus ST-Line montre ici un autre caractère. A la vue de cette réussite stylistique sportive à la teinte Desert Island Blue en totale adéquation avec son rang, que va t-il rester à la future Focus ST ? Le bureau de style Ford a en effet déjà mis la barre très haut niveau design sportif. Cela est de très bon augure pour les prochaines Focus résolument plus sportives citées auparavant.

A bord de la Focus ST-Line, le premier sentiment qui saute aux yeux est une montée en gamme intéressante. S’en est fini des plastiques trop durs et les finitions sont au niveau des standards des constructeurs généralistes. Ford assume son rang avec, entre autres, une baguette façon fibre de carbone qui surprend dans un premiers temps mais qui, pour un coût de fabrication moindre, est plutôt de très bon goût.

Le progrès est bien-là tout en conservant une philosophie traditionnelle aux nombreux boutons souvent plus appréciés par une clientèle qui se perd dans le « trop tactile ». Ford cache bien son jeu en allant à l’essentiel sur ce point. L’écran tactile 8″, parfaitement intégré, accueille ainsi le système SYNC 3 à l’ergonomie d’utilisation remarquable. Toujours dans la liste des points forts, on notera la possibilité d’utiliser l’application Waze directement sur l’écran. C’est une première tous constructeurs confondus.

Du côté des équipements et aides à la conduite, la nouvelle Focus fait le plein de high-tech : conduite autonome de niveau 2 via le dispositif Co-Pilot360, phares adaptatifs, reconnaissance des panneaux, 80 km/h compris, affichage tête haute, aide au stationnement, etc… La détection des nids-de-poule (chère à Brigitte Bardot, humour à découvrir ici sur L’Auto Dérision) est même au programme de la sérieuse et innovante Ford Focus 2018 ! Le volume de chargement est, en revanche, un peu limité avec seulement 375 l  (Peugeot 308 420 l – Volkswagen Golf : 380 l).

Le Sud nous l’aimons beaucoup à croire que Ford a pensé à nous en organisant l’essai sur des portions de route parcourues lors du Tour Auto 2018. Les images sont belles mais qu’en est-il des capacités routières de la Focus 1.5 l EcoBoost ST-Line ?

A son volant, la position de conduite est particulièrement idéale. Les sièges sont d’un confort sans faille et tout le reste tombe le plus naturellement sous la main. La premier ressenti est plus que positif, à savoir que le 3-cylindres turbo essence est d’une générosité impressionnante. Souple à bas régime, ses 182 chevaux (à 6 000 tr/min) et son couple de 240 Nm à 1 600 tr/min font (déjà) de la Focus 1.5 l EcoBoost une réelle sportive. Nous passons immédiatement en mode Sport pour jouir au maximum de l’aisance qu’offre ce moteur. Les suspensions actives jouent alors une partition de très haut niveau. Châssis et trains roulants sont un savant compromis entre fermeté et souplesse tout en absorbant les moindres défauts de la route. Nous enchaînons Les virages serrés et épingles avec un plaisir de conduite certain qui aurait pu atteindre le très  haut niveau mais la direction de la Focus manque hélas de précision. Le plaisir d’emmener cette compacte est néanmoins hyper-présent surtout que le petit bloc se fait entendre ! L’auto colle à la route avec une stabilité déconcertante. Le train avant léger et le train arrière « vissé » sur le bitume (multi-bras) sont un gage de sécurité et de confort. Non, ça ne glisse pas, les fervents passionnés de la Focus ST sont déjà au courant. Même si nous n’aimons pas utiliser ce terme, une chose est sure : la polyvalence de la Focus 2018 est omniprésente à l’attaque de chaque courbe. Son agilité optimale la place au niveau de la Golf. Ce qui avait été annoncé à Londres, à savoir que la Focus 2018 récupère des éléments de la suspension de l’actuel RS, se confirme sur l’asphalte en termes d’efficacité.

Quant à la commande de boîte manuelle à 6 rapports, elle est sans nul doute la meilleure du segment C. Autre excellent point, la qualité du freinage. Pardonnez-nous l’expression mais on fait ce que l’on veut au contact de la pédale du milieu car les freins sont d’un toucher exceptionnel et d’une efficacité redoutable. Sur ces bases sérieuses que nous avons ressenties, la Ford Focus ST devrait mettre la barre très haut sur le plan de la sportivité et la RS devrait se présenter comme référence radicale, en espérant, tout de même, pour ces deux « stars » qu’elles soient plus joueuses et équipées d’une direction plus directe.

Les performances de la Focus 1.5 l EcoBoost sont les suivantes : 8,3 s sur le 0 à 100 km/h et 222 km/h en vitesse maximale. Niveau consommation, la Focus 1.5 l EcoBoost est très sobre. Sa technologie  à désactivation de cylindre participe fortement aux 5,5 l/100 annoncés en cycle mixte (émissions  de CO2 : 124 g/km – malus : 90 €).

En conclusion, Ford signe une copie quasi-parfaite avec cette Focus 2018. Telle une renaissance, elle porte bien son âge à la vue de son design attractif et des ses qualités routières. En version 1.5 l EcoBoost-Line son tarif est, de plus, bien positionné en BVM6 : 27 400 €. Faces aux SUVs, les berlines compactes ont un bel avenir devant elles. Merci Ford d’avoir conçu une « vraie voiture ».

Texte et essai : Frédéric Lagadec

Photos : LesVoitures.com

Publié par
Frédéric Martin

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