Mercedes-Benz Classe E Break : « Have a break », la nouvelle grande familiale à l’essai.. »

La famille Classe E s’agrandit et c’est le cas de le dire avec la 6ème génération du break. C’est à Hambourg, à la lisière du Danemark que le constructeur allemand nous a donné l’opportunité de découvrir cette Classe E Break. En anglais, on n’emploie pas ce terme mais plutôt « Estate » pour parler de ce type de carrosserie. Peut-être cela n’a-t-il jamais été aussi bien à propos tant Mercedes joue sur le luxe avec cette variante. Cette Classe E « Estate » est destinée à séduire les esthètes, essai…

De nos jours, et devant la multitude des produits proposés, il devient difficile de résister sur des marchés considérés comme anciens. La notion de break paraît un tantinet désuète à l’heure des SUV, monospaces, ludospaces et autres utilitaires mieux aménagés que la voiture de monsieur tout le monde.

Pourtant, ce type de carrosserie conserve toujours sa part d’aficionados. En France, il est certes vrai que le marché restera plus confidentiel qu’en Allemagne tant la multitude de l’offre est élevée et correspond aux attentes du type « voiture compacte modulable ». En France encore, une Classe E est pourtant une valeur sûre, une autoroutière pur jus avec une robustesse et fiabilité à toute épreuve. Prenons-en pour preuve l’utilisation de cette dernière partout à travers le monde comme taxi de référence, signe incontestable de la confiance dans le produit.

Si, d’emblée, vous roulez beaucoup, si vous avez une petite famille, si vous aimez aller faire du vélo en Sologne avec votre chien mais si la simple évocation des noms Picasso et Scénic vous donne de l’urticaire tant ils sont éloignés de votre définition du plaisir de conduite, cette Classe E break est faite pour vous car la firme à l’étoile a mis les petits plats dans les grands sans que l’on puisse s’en rendre compte.

Qui n’a pas en mémoire les gros breaks Volvo « à l’ancienne » à la capacité et l’endurance d’un porte-conteneur mais diablement inesthétiques?! Mercedes a plus que réussi le pari de dessiner une voiture aux courbes fines. Par rapport à sa devancière, cette sixième génération est plus longue de 2,7 centimètres au profit des passagers, moins haute de 3,2 centimètres au profit de l’aérodynamisme et de la fluidité des lignes. La poupe donne un sentiment à la fois de légèreté mais également de robustesse; difficile de croire que l’on est face à une Classe E et pourtant…

Banquette arrière fractionnable (40/20/40), mode cargo qui permet de gagner encore 30 litres, pression simple sur un bouton pour faire tomber les sièges, facilité déconcertante à enlever et remettre la plage arrière sont autant de points positifs pour ce qui est de son côté « utilitaire ». Mercedes a réussi à combiner élégance et utilité avec ce break qui est et a tout d’une grande. Si la fonctionnalité première est parfaitement maîtrisée, Mercedes n’est pas en reste dans ce qui est du traitement du confort et du luxe.

Reprenant l’intérieur de la Classe S, admettez qu’il y a pire comme atavisme, vous êtes choyés comme dans un cocon. Tableau de bord entièrement digital (on aime…ou pas) avec une diagonale de plus de 13″, contrôle des fonctionnalités avec le Touchpad grâce auquel la voiture obéit littéralement ‘au doigt et à l’œil », possibilités de massages en tous sens en fonction de la finition choisie, Executive, Sportline, Fascination ou AMG, cette nouvelle classe E break reprend également les avancées technologiques de sa génitrice la berline notamment la possibilité d’ouvrir, fermer et faire démarrer le véhicule depuis un smartphone (cette option sera proposée ultérieurement pour la France). Ces systèmes assurent une quasi autonomie en conduite en contrôlant la distance entre les véhicules, changeant seuls de file avec juste une impulsion sur le clignotant, lisant les panneaux et adaptant la vitesse en conséquence.


Ces systèmes, plus que perfectibles selon nous, relèvent plus de l’assistance que de l’autonomie pleine et entière du véhicule. Le Remote Parking Pilot par exemple, qui gare la voiture toute seule, est beaucoup plus pertinent. Une voiture donne soit les pleins pouvoirs à son conducteur soit est capable de tout faire elle-même. Nous en sommes très loin encore et naviguons entre deux eaux tant les efforts à fournir sont encore énormes. Saluons tout de même les volontés de toujours faire plus même si cela mène à l’obligation quasi certaine d’être deux pour régler une simple station de radio et interagir avec le système tant il regorge de menus, sous-menus, réglages possibles.

Parmi les options et fonctionnalités intéressantes, notons au passage pour notre confort les suspensions à triple chambre à air, le système de conciergerie qui s’occupe de vous trouver un autre type de chambre et ce, où que vous soyez et à n’importe quelle heure.

Concernant les motorisations, deux ont retenu notre attention pour ce qui est du diesel: la version 220 d qui, sans être un foudre de guerre, assure le service minimal et la version bien plus convaincante surtout en termes de reprises (assez pratique sur autoroute surtout si le coffre est rempli) qu’est la 350 d.

En termes de chiffres, sachez que ces versions développent respectivement 194 et 258 chevaux, le tout avec un 4 et un 6-cylindres. Les consommations sont quant à elles données pour 4,2 l/100 pour la 220 d et 5,4 l/100 pour la 350 d. Il convient dès lors de ne pas hésiter à ajouter un litre pour être plus proche de la réalité.

Si ces versions ne vous conviennent toujours pas, seront commercialisées également les versions essence. Vous aurez alors le choix entre deux versions à 4-cylindres de 2 l (E 200 de 184 ch et E 250 de 211 ch) ainsi que deux V6 à quatre roues motrices 4MATIC, un 3.5 l turbo de 333 chevaux dans la E 400 et un V6 biturbo de 401 chevaux dans le E 43 AMG. Également présent lors de nos essais, ce modèle nous a laissé un peu sur notre faim. Les chevaux sont là, ça pousse, ça passe, c’est linéaire, très, trop. Le son, faute au downsizing qui impose des turbos, est plus proche d’une Classe A 45 en pleine charge que de ce que ça devrait être. Le châssis se place mais assez difficilement quant aux remontées d’informations, elles ne sont pas suffisantes. La version AMG (en photo ci-dessous) est parfaite pour une utilisation mixte routière/autoroutière où l’on a besoin d’aller vite et bien mais. Mais hélas, fini le bon vieux temps des moteurs à explosion de sensations que ce soit pour Mercedes-Benz ou les autres.

Pour ce qui est des prix, l’entrée de gamme se situe à 52 650 € pour la version E 200, 54 500 € pour la E 220 d pour culminer à près de 82 000 € pour les versions AMG. Concluons avec la Classe E Break en vidéo…

Texte, essai et photos : Charles Morin


 

Publié par
Frédéric Martin

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