Nissan Juke-R 2.0 : le Seigneur de l’anneau de Mortefontaine, essai !

A l’heure où notre quotidien est rythmé par des upgrades en tout genre, Nissan fait évoluer son Juke le plus turbulent ! Lancé en 2010, le crossover japonais au look atypique a ainsi été équipé pour la première fois du moteur de la GT-R en 2012 (485 ch). La version 2.0 qui est apparue à Goodwood cet été s’offre une mise à jour qui fait grimper sa puissance à 600 chevaux. Le Juke-R 2.0 à l’assaut de l’anneau du circuit de Mortefontaine, c’est maintenant !

Pour commencer, rendons à César ce qui appartient à César, à savoir que Nissan est le constructeur qui a inventé le segment des crossovers avec le Qashqai. C’était il y a 8 ans déjà et depuis la firme nippone ne cesse de surfer sur cette nouvelle vague automobile. Après le Qashqai, naquit le Juke puis le gros X-Trail. A fin juillet 2015 et parmi les 50 000 voitures neuves vendues par Nissan, on trouve 17 000 Qasqhai (essai ici), 5 000 X-Trail et 10 000 Juke. Et pour ce dernier 3% ont été commandés en version NISMO. Voilà pour la présentation “Corporate”, place au Juke-R 2.0 !

C’est sur le circuit d’essai du CERAM à Mortefontaine que nous avons eu le plaisir d’essayer l’un des deux exemplaires construit à ce jour de celui que l’on surnomme dans les couloirs de chez Nissan Europe “The Beast”. Aux côtés de la bête, nous ne sommes pas seuls car l’engin est chouchouter par des membres du personnel de RML (Ray Mallock Limited), la société d’ingénierie britannique qui a construit le Juke-R 2.0. Ce spécialiste des préparations est également très prèsent en Sport Auto. On lui doit la récente et innovante Nissan ZEOD RC des 24 Heures du Mans 2014.

Esthétiquement, le Juke-R 2.0 a conservé la robe noire mat de son prédécesseur. Pour le reste, nous sommes en présence d’un crossover super-héros comme lorsque Bruce Banner s’énerve. Le Juke-R 2.0 reprend le look du dernier facelift du crossover avec de multiples évolutions : boucliers avant et arrière surdimensionnés en carbone et aux entrées d’air béantes. On retrouve de la fibre de carbone partout, pour les passages de roues, les bas de caisse, le capot aux deux entrées entrées d’air NACA, le diffuseur arrière, les carters des sorties d’échappement et le double aileron arrière réglable. Quant aux jantes de 20″, ce sont, bien sûr, celles de la GT-R NISMO 2015.

Transition parfaite puisque tous les éléments mécaniques du “Supercrossover” sont repris de la Supercar, du V6 3.8 l de 600 ch suralimenté par deux turbocompresseurs hauts débits SpecV (repris de la GT-R GT3 de compétition), en passant par la boîte de vitesses, ou encore les trains roulants et les freins, sans oublier la suspension.

RML a ainsi adapté le châssis du Juke pour lui greffer les organes de Godzilla grâce à l’ajout d’un faux châssis. Résultat l’empattement court du crossover est conservé. Le V6 “passe” même dans l’habitacle et le poids du monstre dépasse de quelques dizaines de kilos celui de la GT-R NISMO (1 720 kg).

L’intérieur du Juke-R 2.0 révèle également la fusion entre la GT-R et le Juke de part son instrumentation, le levier de vitesses et les pédales en aluminium. Exit les places arrière, place à un arceau de sécurité. Le conducteur et son passager, ou copilote, profitent de sièges Recaro avec harnais de sécurité.

Après un premier galop d’essai sur l’anneau de 43° d’inclinaison au volant du Juke NISMO RS DIG-T 214 4×4, nous montons à bord du Juke-R 2.0. Une fois sanglé, la position de conduite n’est pas la plus idéale du fait que le volant n’est pas réglable en profondeur. On se retrouve en position très assise comparativement à celle plus allongée de la GT-R.

Il nous est même impossible d’atteindre le rétroviseur central ! Dès les premiers mètres sur la partie plane de la piste, on ressent la brutalité du monstre, équivalente à la GT-R. Après un premier “bond” sur la première ligne de l’anneau à 140 km/h, c’est pied au plancher que note instructeur nous demande de passer à “l’étage supérieur” puis jusqu’en haut de l’anneau tout près du rail. La sensation ressentie est hyper enivrante surtout que le banking nous apparaît vite comme un mur en entrée de virage. Le Juke-R 2.0 se plie à l’exercice avec une extrême facilité malgré quelques mouvements de caisse dus à un asphalte détrempé. Le train arrière semble décroché, mais non, ça tient ! La 5ème enclenché sur la boîte robotisée à double embrayage, c’est dans une autre dimension que nous passons la 6ème pour atteindre “sagement” 235 km/h !

Après l’anneau, au tour du test sur un tracé délimité par des cônes sur l’airplane de Mortefontaine. L’effet catapulte de la GT-R est alors tout aussi présent, idem pour la puissance féroce du freinage. L’empattement court du crossover permet d’attaquer les virages serrés avec facilité. En revanche, dans l’unique courbe rapide du tracé, c’est plus délicat. Mais la répartition des masses ne souffre pas trop de cette spécificité courte. En sortie de virage, le train arrière glisse sur le bitume détrempée, puis à l’accélération, c’est aussi violent que jouissif même s’il faut être prudent pour éviter le tête à queue. Enfin l’ambiance sonore est démoniaque.

Le fait de pouvoir essayer une telle voiture, construite, rappelons-le encore, à deux exemplaires à ce jour (un conduite à droite et l’autre à gauche) est du domaine de l’exceptionnel, surtout dans des conditions aussi spéciales et extrêmes que sur un anneau. Sachez que Nissan n’a pas encore eu le temps de tester toutes les performances de son jouet démoniaque et a préféré en faire profiter d’abord les médias internationaux. Le Juke-R 2.0 devrait descendre en dessous des 3 s sur le 0 à 100 km/h en restant juste derrière la GT-R NISMO. Pour conclure, effaçons les dernières rumeurs, le Juke-R 2.0 est disponible sur commande à un nombre d’exemplaires non limité. Mais à un tarif qui s’affiche aux environs de 600 000 €, “The Beast” se fera sûrement rare sur nos routes.

Retrouvez d’autres photos, traitées par la spécialiste en la matière, la photographe Elodie Esbert, au terme de cet article. Notre objectif : vous faire vivre encore plus cette “violente journée” avec le Seigneur de l’anneau de Mortefontaine…

Texte, essai et photos : Frédéric Lagadec

Photo anneau : Nissan

Publié par
Frédéric Martin

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