C’est un chiffre officiel qui peut faire peur. En France, d’après un rapport publié par le Sénat fin juin 2022, entre 30 000 et 35 000 ponts seraient en mauvais état dit “structurel”. Faudra-t-il attendre une nouvelle catastrophe, comme en Italie, le 14 août 2018, pour réagir ? Le 18 novembre 2019, l’effondrement du pont suspendu de Mirepoix-sur-Tarn (Haute-Garonne) a coûté la vie à une adolescente de 15 ans.
En France, ce sont 200 000 à 250 000 ponts qui sont, à la fois, gérés par l’Etat, ceci à hauteur de 10%, alors que les autres 90% concernent les collectivités territoriales, précisément les Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) ainsi que les départements. Dans son étude très détaillée, le Sénat indique surtout : « Les 40 millions d’euros du Programme National Ponts (PNP) sont insuffisants au regard du retard de 350 millions d’euros accumulé par rapport à la recommandation de 2019. » Dans un précédent rapport, celui de 2019, ce sont 25 000 ponts qui ont été recensés en mauvais état. Inutile d’être mathématicien pour constater que, depuis, l’état de nos ponts s’est donc aggravé d’une manière significative. Ci-dessous, en rouge, la grave évolution, en pourcentage, des ponts qui pourraient subir, hélas, des effondrements : 3,7% en 2018, 4,0% en 2019 et 4,2% en 2020.
Parmi les 7 propositions du Sénat pour remettre en bon état les ponts les plus dégradés, on trouve la possibilité de « constituer un fonds pérenne pour accompagner les collectivités territoriales (de 350 millions d’euros, abondé de 130 millions d’euros par an). » Pourquoi ? Car le Sénat indique dans son même rapport : « Aucun financement n’est prévu pour accompagner les collectivités devant procéder à la réparation ou à la reconstruction de leurs ponts routiers. » Pourtant, 90% des ponts sont gérés, comme évoqué dans le paragraphe précédent, par les collectivités territoriales.
Enfin, le Sénat précise également que, suite à sa précédente étude menée il y a 3 ans, 8 de ses recommandations sur les 10 proposées ont été suivies par l’Etat mais, comme le veut l’expression “il y a un mais”. En effet, toujours d’après le Sénat : « ce taux satisfaisant masque “une mise en œuvre largement insuffisante”. » Dans un autre domaine, toujours lié à la Sécurité routière, c’est la Cour des comptes qui a, cette fois, alerté l’Etat, en mars dernier, sur la « lente dégradation » des routes nationales et départementales. C’est à lire ou relire en cliquant sur l’image située ci-dessus.
La rédaction
Photos : LesVoitures.com (pont de Brion – Tour Auto 2021), Vie-publique.fr et Cour des Comptes