Renault Scénic Vision : concept-car techno et écolo

Dans le cadre du salon ChangeNOW qui a ouvert ses portes, aujourd’hui, à Paris, et jusqu’au 21 mai, Renault dévoile un concept-car très écologique à tous les niveaux. Le Renault Scénic Vision est ainsi motorisé par un système hybride d’un nouveau genre qui allie l’énergie électrique à l’hydrogène via, bien sûr, l’utilisation d’une pile à combustible. Non, la firme au losange n’en a pas fini avec le Scénic. L’étude de style et technologique Scénic Vision préfigure, à l’horizon 2024, le design du futur Scénic dont la production du modèle actuel est en passe d’être arrêtée.

Après le lancement de la Renault Mégane E-Tech 100% électrique qui sera visible dans Paris, et aux alentours, dans le cadre du tournoi de tennis de Roland-Garros, et en attendant la très attendue future Renault 5 E-Tech, également 100% électrique, le constructeur automobile français se réinvente de nouveau avec le Renault Scénic Vision, ceci de la plus belle des manières. On doit le style de ce concept-car à Gilles Vidal (Renault Design Vice President) que nous avons rencontré, à Paris, ce matin. Jean-Michel Jarre était aussi présent dans la capitale, aux côtés de Luca de Meo, le patron de l’ex-Régie Renault.

Débutons la présentation du Renault Scénic Vision par son style, sachant que ce concept-car affiche des dimensions comparables à celles d’un SUV compact : L : 4,490 m – l : 1,90 m – h : 1,590 m. A titre de comparaison, le dernier arrivé au sein de la gamme Renault à savoir, le SUV Austral, est long de 4,51 m. Précisons que le spectaculaire Scénic Vision repose sur la plateforme électrique CMF-EV, cette dernière ayant été très largement revue pour accueillir une motorisation aussi propre que high-tech.

En termes de design proprement dit, ceci sans jeu de mots, ou presque, le Renault Scénic Vision fait clairement apparaître la « patte de l’artiste Gilles Vidal ». Ce Scénic du futur est tout simplement la première création automobile créée, de A à Z, par Gilles Vidal et son équipe.

A l’avant du Renault Scénic Vision, tout semble avoir été dessiné autour du losange, et c’est bien le cas selon notre ami Gilles Vidal que nous avons accompagné sur les routes du Tour Auto 2019. Des voitures anciennes à celles du futur, le bureau de style Renault a réinterprété la signature lumineuse du Scénic Concept de 1991 pour le nouveau Scénic Vision. Quatre modules forment, de part et d’autre, un « regard » ultra-moderne et, surtout, très tranchant. « Tranchant » est, d’ailleurs, le terme le plus approprié pour définir le style du Scénic Vision. Plus bas, les extrémités du bouclier brillent de mille feux grâce à des lumières en forme de demi-logo Renault.

Un large et très imposant bouclier en « X » marque, de nouveau, le caractère agressif de ce « SUV » car, toujours selon Gilles Vidal, le Scénic Vision n’est pas un SUV mais, un « nouvel animal. Cet engin, c’est comme si un animal mythologique débarquait dans la savane ». A ce titre, on remarquera un traitement très reptilien pour le décor haut de la calandre. Cela offre encore plus de puissance visuelle à celui dont le capot est très graphique pour ses galbes.

De profil, c’est tout aussi réussi avec, notamment, des flancs à la fois épurés et très marqués. Les portes-à-faux très réduits du Scénic Vision participent à son aspect « bondissant », comprendre dynamique. Quant aux jantes, elles sont d’une taille de 21 pouces et intègrent des volets actifs, dans le but d’optimiser le traitement des flux d’air.

Vu de l’arrière, le Renault Scénic Vision joue, encore, la « subtile carte » du logo Renault, ce dernier étant extrapolé en étant coupé en deux, ceci pour venir former les deux feux arrière. A cela s’ajoutent, des angles très prononcés aux aspects très futuristes mais, ils devraient être repris pour le futur Scénic, comme nous l’explique Gilles Vidal : « Le futur Renault Scénic sera à 90 % identique au Vision Scénic pour son extérieur ». Avant de passer à l’intérieur de ce concept-car, à noter que sa peinture noire a été développée en récupérant des particules fines captées dans l’atmosphère. Comme quoi, tout peut être recyclé même le plus minuscule des déchets.

Gilles Vidal nous en dit plus sur son processus de création concernant les émotions qu’il cherche à provoquer, par anticipation, en dessinant les lignes d’une voiture :

« C’est la question magique. Je pense que l’on calibre ces choses-là à l’intuition, au feeling et à l’expérience. On réalise également des tests que je qualifierai de clinique, ceci avec des clients que l’on va chercher ou du personnel Renault Group que l’on invite, presque par surprise, à venir découvrir nos créations stylistiques. On ajuste ensuite sachant qu’il faut concevoir des designs les plus avancés possibles en osant, tout en les rendant appropiables. Dans l’exécution du design, il faut calibrer l’acceptabilité de ce que l’on va proposer pour, qu’au premier coup d’oeil, on génère une émotion, une attirance d’achat immédiate et naturelle ».

Ouvrons les portes antagonistes du Scénic Vision pour découvrir un cockpit qui peut accueillir, dans une ambiance feutrée, quatre occupants. Le plancher de cet espace de vie automobile digne d’un film de science-fiction est, entre autres, composé par des bouteilles en plastique qui ont été recyclées. Pour le reste, ce sont d’autres déchets recyclés venus, cette fois, du domaine de l’aéronautique, qui ont été utilisés pour créer les différents éléments de l’habitacle du Scénic Vision.

En matière de technologies embarquées, le concept-car français met en avant l’une des priorités portées par Renault Group : la sécurité. Des caméras et autres capteurs sont capables d’identifier si le conducteur est en état de conduire, s’il est fatigué par exemple. De plus, un écran très large, situé juste au-dessus de la planche de bord, au niveau du pare-brise, permet d’afficher ce qu’il se passe au niveau du bouclier avant, là où les yeux de l’automobiliste ne peuvent pas aller. Selon Renault, cela permet un gain de visibilité de l’ordre de 24 %. D’autres petits écrans tactiles en forme de carré permettent d’accéder aux paramètres et réglages du Scénic Vision.

Sur le plan des « plaisirs embarqués » du Renault Scénic Vision, chaque passager et le conducteur disposent de petites enceintes personnelles montées sur les appuies-têtes. De quoi éviter les disputes en famille au moment de choisir, sur la route des vacances, entre un best of des musiques des années 80 ou, bien sûr, le dernier album de Jean-Michel Jarre : « Amazônia ». Ce système sonore offre aussi la possibilité, pour un maximum de sécurité, de communiquer avec les passagers arrière sans hausser la voix, ou en tournant la tête. Un micro dit  « conducteur » capte les mots de ce dernier pour les envoyer dans l’enceinte d’un des deux passagers arrière.

Venons-en à la motorisation du Renault Scénic Vision qui reprend la machine électrique qui équipe la Mégane E-Tech 100% électrique, dans sa version de 160 kW/218 ch (220 ch sur le configurateur web Renault). Cependant, contrairement à la Mégane électrique, le moteur du Scénic Vision est monté sur l’essieu arrière, ce qui en fait une voiture électrique de type propulsion. L’énergie électrique est fournie via la technologie baptisée « H2-Tech » à pile à combustible (16 kW), le réservoir à hydrogène (contenance : 2,5 kilos) étant situé à l’avant. L’électricité produite est, alors stockée dans une batterie d’une capacité de 40 kWh. Cela offre une autonomie de 800 km au Renault Scénic Vision dont le poids est communiqué pour 1 700 kilos. Renault précise que le plein d’hydrogène peut être réalisé en 5 minutes soit, une donnée très rapide si on la compare à celle d’une recharge d’une voiture électrique.

En d’autres chiffres, ceux en rapport avec la tendance écologique, le Renault Scénic Vision est composé, au total de 70 % de matériaux recyclés et plus de 95 % de ses éléments, batterie incluse, sont recyclables à plus de 95 %.

Enfin, le futur et nouveau Scénic E-Tech 100% électrique, c’est donc pour 2024, Renault Group visant la neutralité carbone à 2040 pour l’Europe, et à 2050 pour le monde. Voici le Renault Scénic Vision en vidéo.

Texte : Frédéric Lagadec

Photos : Renault et LesVoitures.com