A Monaco, plus besoin d’attendre le Grand Prix de F1 pour entendre le bruit des monoplaces. Il vous suffit aujourd’hui de passer devant le 25 boulevard Albert 1er. C’est à cette adresse que la société RS Simulation propose aux pilotes un coaching « High-tech ». Grâce à un simulateur hyper perfectionné, et exploité par une équipe de professionnels de la course automobile, les pilotes peuvent s’y perfectionner.
Se perfectionner mais aussi découvrir un circuit avant même d’y rouler. Partons ensemble à la découverte de la réalité virtuelle sur circuit en compagnie de Laurent Pasquali, pilote du Sébastien Loeb Racing Team.
Le fondateur du projet RS simulation est bien connu du monde de l’endurance. Simon Gineys s’est en effet illustré comme responsable R&D au sein de Pescarolo Automobile et chez Saulnier Racing. Au sein de cette équipe, connue depuis 2009 sous le nom de OAK Racing, Simon est directeur technique. En 2007, il rencontre Bruce Jouanny, pilote professionnel Saulnier Racing cette année là.
Un an après, tout s’accélère lors des 24 Heures du Mans. En 2008, l’homme d’affaires monégasque Marc Faggionatto, PDG du groupe AKM et de l’agence immobilière « Faggionato Real Estate » intègre le team pour participer comme pilote à l’épreuve sarthoise. Bruce travaille alors sur le développement de jeunes as du volant. Pour remplir cette mission, il utilise des simulateurs. L’idée vient alors à Simon de créer un simulateur moderne en compagnie de Marc et Bruce. Léo Thomas, ex ingénieur de piste de la Peugeot 908 HDI FAP, et aujourd’hui directeur technique du Sébastien Loeb Racing Team, intègre alors le projet. Après plusieurs années de recherches et d’études, l’entreprise RS Simulation naît fin 2012.
Mai 2013, nous accompagnons Laurent Pasquali dans sa préparation du meeting d’Imola (GT Tour). Laurent n’ayant jamais roulé sur cette piste, il décide de faire un détour par Monaco, avant de rejoindre l’Italie, pour une séance de coaching.
Côté technique, le simulateur impressionne avec l’image diffusée sur l’écran hémisphérique de 5 mètres de long, et en full HD s’il vous plaît ! Trois vidéoprojecteurs sont connectés au cœur de la machine qui composé de plusieurs serveurs. Vous n’apprendrez rien sur ces derniers car Léo souhaite garder les infos « top secret ».
Un autre paramètre de la course auto est généré indirectement par l’ensemble du système : la chaleur ! En ce mois de mai 2013 et à deux semaines du GP de Monaco, il fait même plus chaud assis dans le baquet du simulateur que sur la ligne droite du circuit situé à quelques mètres seulement.
A la fin de chaque session, les données sont analysées et des axes de progrès sont proposés à Laurent. Au-delà de permettre aux pilotes de découvrir une nouvelle piste, le virtuel leur offre l’avantage de pouvoir enchaîner des tours de circuit à moindre coût, tout en « jouant » avec les réglages de l’auto. Des trains de pneus au carburant, l’économie réalisée est considérable. Léo poursuit sur l’ADN du concept RS Simulation : « Notre technologie permet de transmettre des informations justes et précises au pilote afin de ne pas le perturber par des sensations ou des mouvements parasites et irréalistes. Le système envoie ainsi moins d’informations, mais des informations très justes. » Résultat : l’attention du pilote est disponible à 100% pour appliquer les conseils de pilotage. L’immersion est alors totale, elle se fait par la vision et par les sensations procurées par le retour du volant et par l’impressionnant dispositif de freinage. C’est nul autre que le système Eringer des Formule Renault 3.5.
De nombreuses voitures de courses peuvent être créées, de toutes pièces, dans la base de données. Dès lors, absolument tous les paramètres sont modifiables : trains roulants, poids, inertie, dimensions, pneumatiques, vision ,angles des roues, réglages d’amortisseurs, de ressorts, hauteurs de caisse, barre anti-roulis, appuis aérodynamique, mapping moteur, rapports de boite, tout est ajustable sur les véhicules. Les paramètres de réglages sont pléthore et dépassent même ceux d’une vraie voiture en piste.
Quant aux circuits, ils sont paramétrables autant que les autos, pour un seul objectif : se rapprocher au plus près de la réalité. Chaque vibreur est réglable en hauteur, en largeur, et en angle. La végétation et les bâtiments autour du circuit sont réactualisés en permanence, de façon à reproduire la réalité au plus juste, l’expression « réalité virtuelle » prend ici tout son sens ! Que ce soit en réel ou en virtuel, le raidillon de l’Eau Rouge est toujours aussi impressionnant.
La technologie au service des pilotes et de tous les pilotes. Cette notion est primordiale pour l’équipe de RS Simulation comme nous l’explique Léo : « Pour tout athlète ou coach sportif, l’efficacité de l’entraînement est indispensable, notre challenge est d’obtenir le plus gros gain de performances pour une quantité de travail déterminée. C’est l’élément principal sur lequel nous nous concentrons chez RS Simulation. Nous ne nous focalisons pas que sur nos méthodes, mais également sur nos clients. Chaque individu répond différemment aux exercices et nous établissons des programmes en fonction des besoins de chacun. »
Trois jours après le simulateur, Laurent Pasquali a pu immédiatement bénéficier de sa journée chez RS Simulation. Du virtuel au réel, à l’aide d’abord de son scooter, car le pilote du SLR a découvert « en vrai » le circuit d’Imola dès son arrivée sur le site.
Laurent nous fait ainsi part de l’expérience « RS Simulation » qui n’a, inutile de le préciser, strictement rien à voir avec un jeu vidéo : «Dès les premiers tours de la première séance d’essais libres, j’étais de suite dans le coup. Le simulateur m’a permis de repérer chaque particularité du tracé. Les sensations de freinage sont très proches de la réalité. Bruce et Léo m’ont apporté leur compétence et j’ai pu corriger certains petits défauts dont je n’avais pas conscience et que le simulateur a fait ressortir. Et grâce au simulateur j’ai eu le plaisir de rouler de nouveau en Porsche Cup, et avec celle de Sacha Bottemanne, sur le tracé du GP de Monaco (rires)». Private joke pour Sacha qui a reçu quelques SMS de la part de Laurent ce jour là ! Mais ceci restera également « top secret ».
Objectif atteint donc, la preuve en vidéo. Lors de l’étape N°2 du GT Tour, les 18 et 19 mai 2013, Laurent et son coéquipier Anthony Beltoise ont terminé respectivement 5ème et 3ème des courses 1 et 2.
GT 2013 – 2/7 Imola from LP Videos 2013 on Vimeo.
De nombreux pilotes ont déjà profité du « super simulateur » monégasque comme Sébastien Loeb, Adrien Tambay (DTM), Stefano Coletti (GP2 ), Jazeman Jaafar (WSR) et Stéphane Richelmi (GP2). Le dernier en date a été Sacha Bottemanne qui a préparé la course de Porsche Cup au Mugello chez RS Simulation. Mais nous ne saurons jamais s’il a piqué « virtuellement » la McLaren MP4-12C GT3 de Laurent !
Texte et photos : Fred LA
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