La neuvième Traversée de Paris Estivale a eu lieu dimanche 31 juillet, quelques semaines après la mise en place de l’interdiction de rouler en voiture de plus de 20 ans dans la capitale (en journée durant la semaine). De l’Esplanade du Château de Vincennes à la Terrasse de l’Observatoire de Meudon, plus de 740 véhicules de collection, automobiles, motos, bus et même des tracteurs courageux, ont rappelé que Paris rimera toujours avec voitures anciennes…
LesVoitures.com ne pouvait pas manquer cet événement qui est organisé par l’association Vincennes en Anciennes. Nous avons ainsi entrepris ce trajet parisien en une petite voiture populaire, une Fiat 500 de couleur Azzuro aqua-marina de type 110f datant de 1968. C’est sous le beau soleil de ce dernier dimanche de juillet, décapoté, cheveux aux vent, que la Traversée de Paris Estivale nous attendait… Comme un air de départ en vacances avec un retour dans le passé quasi-instantané dès notre arrivée au Château de Vincennes, où s’était donné rendez-vous l’ensemble des participants vêtus en tenues d’époque. Un peu d’histoire… Avec l’arrivée du Front Populaire dès 1936, les vacances se démocratisent, les salariés ont un nouveau droit, 15 jours de congés payés. Résultat : c’est une révolution sur les routes. Nous n’avons pas manqué de la revivre pour un plaisir nostalgique partagé !
Les Trente Glorieuses sacrent l’apogée de l’automobile et favorisent les départs en vacances en voiture, la majorité d’entre elles sont populaires et bien souvent surchargées de valises. Dans les années 50 à 60, la « route des vacances » la plus mythique est la route Nationale 7. Immortalisée par Charles Trenet :
« Qui fait d’Paris un p’tit faubourg d’Valence »
La RN7 reliait Paris à Menton et était la plus longue des routes nationales de France avec 996 km. En 1968, naît la Méhari, voiture de loisirs et de plage par excellence, elle est conçue pour le plein air. 48 ans plus tard, nous en croisons plusieurs qui défilent au côté de notre icône italienne. Dans ce musée roulant, nous retrouvons des Citroën Traction, Fiat 850 coupé, Fiat 500, Renault Dauphine, Renault Alpine, Peugeot 203, Peugeot 204. Mais aussi les petites MG et Triumph et autres Matra, Porsche, Mercedes SL aisni que de nombreuses américaines et de somptueuses Rolls-Royce et Bentley des années 50… Une liste trop importante pour pouvoir toutes les citer dans cet article. Pas une catégorie sociale ne manquait donc à ce rendez-vous d’antan.
« Douce France, Cher pays de mon enfance, Bercée de tendre insouciance, Je t’ai gardée dans mon cœur ! »
De très nombreux curieux et nostalgiques d’une autre époque automobile étaient présents sur les trottoirs afin d’immortaliser le passage interminable des nombreux véhicules de différentes époques, de la place Félix-Eboué, à la place de la république, en passant par la place de Clichy ou encore par le fantastique passage dans le quartier de Montmartre. A cet endroit, nous nous sommes arrêtés pour prendre un cliché de la vue de la Basilique du Sacré-Cœur où notre belle petite Fiat 500 a contemplé le monument en compagnie d’une petite Honda Z de 1970. C (photo de couverture de notre article). Ce point de vue magique a aussi été l’occasion de prendre en contrebas, des photos du parcours de cette Traversée de Paris Estivale 2016. Il nous suffisait alors d’utiliser le noir et blanc pour remonter le temps, et comme chantait Maurice Chevalier :
« Paris sera toujours Paris ! »
De retour sur la route, nous reprenons le road-book afin de continuer ce trajet historique. Direction Place de la Madeleine à la Place de la Concorde ou était présent une foule de passionnés investissant l’ensemble de la place. C’était une véritable foire, les touristes ne savaient plus où donner de la tête pour contempler le patrimoine automobile dont le charme n’a pas pris une ride.
Certains participants osent sortir les tables ainsi que des boissons qu’ils offrent en toute convivialité aux curieux, une belle preuve d’ouverture et de partage. Nous continuons notre trajet en direction de la place des Invalides et l’écrin que représente le pont Alexandre III. Le rond-point ravit les passants grâce au show que leurs procurent les participants de cette traversée en réalisant des tours, des tours et des tours de la place à faible allure, le temps semble alors s’être arrêté.
Nous reprenons notre route pour traverser le Bois de Boulogne par la porte Dauphine afin de nous rendre jusqu’à l’Observatoire de Meudon fondé en 1978 et dédié à l’astrophysique. Ce site est toujours en activité et accueille le travail de nombreux astrophysiciens. A l’arrivée, tel un final d’étape du Tour Auto, une foule compacte salue les véhicules finissant le parcours pour entrer dans le parc. Le temps est venu pour les participants de se reposer et de savourer un pic-nic sur la belle pelouse au soleil.
Pour l’occasion, un village militaire avait été installé, un moyen de faire le lien entre les hommes qui ont jadis assuré des missions de défense de notre liberté, un sujet très prenant aujourd’hui.
Le charme de conduire une ancienne est inégalable pour un amoureux de la mobilité. C’est un véritable art à apprécier au moins une fois dans sa vie. Ensuite, vous ne verrez plus les trajets en voiture de la même façon. Nous avons été charmés par les très nombreuses personnes souriantes sur l’ensemble du parcours, impressionnés par le nombre de messages de sympathie à l’égard des anciennes automobiles. C’est ainsi que se termine cette manifestation, avec de la bonne humeur et un beau souvenir. Nous espérons voir et vivre plus souvent dans la capitale des événements nostalgiques comme celui-ci malgré la politique anti-automobile de Madame Hidalgo dans la capitale.
Pour conclure, voici le rappel de l’association Vincennes en Anciennes à ce sujet :
« Les anciennes doivent continuer à illustrer le patrimoine roulant car elles racontent une tranche de vie de notre société. La Traversée constitue une véritable attraction pour le public et un formidable ralliement pour tous les passionnés de vieilles mécaniques. Chaque année, plus de 100 marques et 200 modèles sont représentés dont 90% ont disparu… »
explique Jacques d’Andréa, Président de Vincennes en Anciennes.
Texte : Thomas K. de Chessé
Photos : LesVoitures.com – Marine Liebe
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