L’univers des SUV ne cesse de s’agrandir de nouveaux objets roulants identifiés. Parmi eux, l’Infiniti QX70 a déjà une belle carrière derrière lui. A l’occasion du Mondial de l’Automobile 2014, la marque premium de l’Alliance Renault-Nissan a métamorphosé le QX70 grâce à une finition baptisée S Design. En recherche d’une nouvelle notoriété, Infiniti a réussi son opération lifting… Découvrons ensemble cet ovni à quatre roues…
Avant de vous conter notre essai de l’Infiniti QX70S Design, il nous semble important d’évoquer ses origines et son parcours. Apparu sous la dénomination FX en 2003, le SUV n’était alors disponible qu’en Amérique du Nord. A l’époque, il était motorisé par de gros V6 et V8. Les Européens séduits par le FX pouvait l’acquérir par l’intermédiaire de mandataires spécialisés dans l’importation de véhicules et donc à des tarifs indécents. En 2008, la seconde génération du QX70 débarque et c’est l’occasion pour l’Europe de découvrir ce « bad boy ». Puis en 2010, une version plus adaptée au « Vieux Continent » est présentée au salon de Genève, le FX30 diesel déjà doté d’un V6. Et tout le monde se souvient du FX « Sebastian Vettel Edition » présenté au salon de Francfort en 2011 avant d’être disponible en 2013 à 199 exemplaires dont 50 pour l’Europe. Puis, le 1er octobre de cette même année, l’ensemble de la nomenclature Infiniti évolue et le FX devient QX.
En ce début de printemps 2015, notre QX70S Design 3.0 l diesel ne passe pas inaperçu à notre départ de Paris et fait oublier le poids de ces années. Visuellement, le SUV est unique en son genre. Son gabarit écrase tout ce qui s’approche de lui avec ses 4,865 m, 2,134 de largeur et 1,680 de hauteur. Les galbes proéminents du QX70 et son regard acéré lui offrent un look des plus atypiques sublimé par l’agressive finition S Design. Cette dernière inclut des éléments « Dark Chrome » que l’on retrouve sur la calandre du mastodonte, ses bas de caisse, son extracteur d’air, ses barres de toit, son hayon et ses contours d’antibrouillards. Sans oublier le traitement sombre des vitres arrière. Les yeux du QX70 profitent d’un fond légèrement fumé.
Quant aux jantes exclusives noires lustrées de 21″, elle sont fournies par le spécialiste japonais en la matière, Enkei ! Ainsi équipé, le QX70 aurait fier allure dans Fast & Furious ! A noter que la teinte « Graphite Shadow » présentée à travers notre essai est une option (1 050 €). Chose étonnante, le configurateur Infiniti fait apparaître le QX70 comme un crossover mais nous sommes bien en présence d’un gros SUV.
Il faut avouer que le design hyper dynamique du QX70 nous a presque fait oublier ses dimensions. Mais en ville, le QX70 n’est pas plus délicat à conduire qu’une berline compacte, c’est même assez bluffant. Malgré un manque de visibilité arrière due à sa ligne de toit plongeante, notre « méchant SUV » se joue des pièges urbains, ceci bien aidé par différentes aides à la conduite telles que les dispositifs d’avertissement anticollision (FCW – Forward Collision Warning) et les multiples caméras. Elles sont des composantes du système éprouvé qui équipe également les Nissan, l’AVM (Around View Monitor) à vue panoramique 360°. Cette technologie intègre également des radars, l’assistance au stationnement et la détection des objets en mouvement. Ces équipements faisant partie du package de série S Design.
L’autoroute et les routes qui nous mènent dans la région du Vexin sont l’occasion de tester les autres capacités de celui qui pèse plus de 2 tonnes. A haute vitesse réglementaire (130 km/h), le confort de l’auto est exemplaire, on semble planer sur le bitume. Le V6 3.0 l de 238 chevaux ne manque pas de reprises. Arrivés aux alentours de La Roche-Guyon, les petites routes proposent un tout autre terrain de jeu (les initiés reconnaîtront les hauteurs de la routes des Crêtes). Il suffit alors d’enclencher la suspension Sport pour jouir d’une tenue de route remarquable sans trop de roulis ni tangage. A ce sujet, nous avons trouvé les suspensions trop molles en mode normal et nous sommes vite passés au mode Sport, même en ville. Parfaitement insonorisé, le QX70S Design sait aussi se faire entendre. Le son rauque du V6 marque son identité sonore.
Le couple important de 550 Nm compense facilement le poids de l’engin en montée. Les ingénieurs ont eu l’intelligence de moderniser le QX70S Design en lui greffant un contrôle continu de l’amortissement (CDC : Continuous Damping Control). Notre version au carburant lourd bénéficiant de surcroît des roues arrière auto-directionnelles (RAS – Rear Active Steering). A grosse voiture, gros freins. Les disques ventilés de 355 mm à l’avant (4 pistons) et 350 mm à l’arrière (2 pistons) avec canaux et étriers opposés en aluminium jouent parfaitement leur rôle et sécurisent la conduite tout comme la direction assistée dont le dureté varie selon la vitesse. Rien à dire également sur la boîte de vitesses, efficace même si les palettes sont positionnées un peu loin du volant.
Dans les champs de colza, le titre de notre article prend tout son sens. Avons-nous résolu le secret des crop circles ? L’Infiniti QX70 serait-il à l’origine des cercles de culture ? A moins que ce soit l’œuvre des extraterrestres… Le look venu d’ailleurs du SUV japonais est magnifié par cette puissance jaune et ce ciel qui file au-dessus de lui. Le cliché étonnant qui suit a été réalisé sans trucages. Pour l’anecdote les seuls visiteurs que nous avons croisé dans ce décor majestueux ont été des touristes japonais, la vérité est donc ailleurs.
Du côté des performances, le QX70S Design 3.0 l diesel réalise le 0 à 100 km/h en 8,3 s pour une vitesse maximale de 212 km/h. Ses consommations sont des plus intéressantes et contrastent avec le visuel tonitruant de notre ovni : 8,6 l/100 km en cycle mixte, 7,3 l/100 km sur autoroute et 10,8 l/100 km en ville. Et nous y voilà de nouveau, le malus, il faut bien y passer. Les 225 g/km de CO2 émis impactent le coût global du QX70S Design 3.0 l diesel de 8 000 €.
L’habitacle du QX70S Design renferme des finitions qui l’identifient instantanément grâce à du noir laqué présent sur la console et les surpiqûres violettes qui parsèment l’intérieur. Il est important de préciser que la finition S-Design est dotée de tous les équipements du modèle S Premium. Même si la qualité des matériaux est excellente et l’assemblage de bonne facture, le QX70S Design reste en léger retrait par rapport aux voitures allemandes comme les Audi Q5 ou Q7 par exemple. Quoi qu’il en soit, le confort est au rendez-vous. Et certains y verront moins d’austérité, de simplicité, ce qui représente un argument à mettre au profit du QX70S Design. Le gros point faible du SUV premium est sa console centrale, de part sa grosseur et ses trop nombreux boutons. L’ergonomie des commandes multimédia, du GPS n’est pas des plus efficaces.
En conclusion, l’Infiniti QX70S Design reste et restera longtemps le SUV le plus originale du segment. Il est également disponible en France en version 3.7 l essence (V6 de 320 ch) et en V8 essence de 5,0 l (390 ch). Le compromis qu’offre le 3.0 l diesel fait du QX70S Design est une réelle alternative attractive par rapport à tous les autres SUV du marché. Surtout que sa dotation en équipements de série est largement supérieure à celle des SUV d’outre-Rhin. Ce point fort saura séduire une nouvelle clientèle exigeante et fervente de style. Affiché à partir de 63 530 €, le QX70S Design 3.0 l diesel n’a pas d’égal au niveau de son dessin hors normes et de ses qualités d’origine humaine qui séduiront beaucoup de terriens voir d’autres habitants de la galaxie…
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : Alexandre Besançon
