Après des mois de pressions venues de Berlin, la Commission européenne s’apprête à infléchir une décision qui semblait irrévocable. En 2023, l’UE avait acté l’interdiction de vendre des voitures neuves à moteur thermique et hybride, à partir du 1er janvier 2035. Deux ans plus tard, le discours change radicalement. Dans une interview au quotidien économique allemand Handelsblatt, Apostolos Tzitzikostas (Commissaire européen aux Transports – UE) a confirmé que les moteurs à combustion pourront toujours être commercialisés au-delà de cette échéance, sous conditions strictes.
Le commissaire explique que « la lettre a été très positivement reçue à Bruxelles. » Il fait référence au courrier envoyé par le chancelier allemand Friedrich Merz à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, demandant explicitement le maintien des voitures thermiques équipées de moteurs pouvant fonctionner grâce à des carburants de synthèse et des biocarburants. Berlin a obtenu gain de cause. Tzitzikostas promet d’intégrer « tous les progrès technologiques » dans la révision à venir, notamment les moteurs hautement efficaces alimentés par des e-fuels produits à partir de CO₂ capturé et d’hydrogène vert, ou des biocarburants issus de matières organiques. Ces solutions liées aux voitures thermiques sont présentées comme capables d’atteindre une neutralité carbone comparable à celle des voitures électriques, même si cette promesse reste encore théorique. La semaine dernière, Audi a dévoilé un nouveau moteur V6 diesel MHEV pour l’A6 pouvant fonctionner au biocarburant HVO 100 d’origine 100 % renouvelable.
La Commission européenne devait initialement présenter son nouveau « paquet automobile » le 10 décembre 2025, mais le calendrier pourrait être repoussé de quelques semaines. Pour Apostolos Tzitzikostas, l’essentiel est que la proposition soit « durable » et qu’elle assure une transition « économiquement viable et socialement équitable. » Cette volte-face s’explique par la pression colossale de l’industrie automobile européenne. L’ACEA, qui regroupe les constructeurs automobiles européens, répète depuis des mois que les objectifs fixés ne sont « plus atteignables de manière réaliste. » Les ventes de voitures électriques stagnent, tandis que la concurrence chinoise, représentée notamment par BYD et SAIC, gagne du terrain. L’Allemagne, dont l’industrie automobile a perdu plus de 50 000 emplois en un an, menaçait de bloquer toute avancée réglementaire.
Enfin, le texte définitif devrait être adopté début 2026. Il précisera les conditions techniques exactes pour homologuer ces moteurs thermiques nouvelle génération. Les constructeurs automobiles comme Volkswagen, Mercedes-Benz et Stellantis militent activement pour que les e-fuels soient intégrés dans la réglementation, afin de préserver leurs investissements et leurs chaînes de production. Une chose est sûre : le virage vers le tout électrique, que Bruxelles annonçait triomphalement il y a trois ans, vient de subir un sérieux coup de frein au profit des voitures thermiques.
La rédaction
Photos : LesVoitures.com et Audi
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