Le vendredi 17 mai, les députés de l’Assemblée nationale ont voté pour un amendement interdisant la vente des voitures à moteur essence, diesel et fonctionnant au gaz naturel, ceci à l’horizon 2040. Cette mesure a été prise dans le cadre de la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM). Retour sur cette décision historique qui aura bien sûr des impacts divers sur l’économie et, surtout, sur les automobilistes et autres professionnels de la route.
Elisabeth Borne, Ministre auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, chargée des Transports, a immédiatement, sur son compte Twitter, communiqué sur l’arrêt des ventes de voitures thermiques à l’horizon 2040 en précisant un autre objectif, à savoir une baisse de 37,5% des émissions de CO2 d’ici 2030.
L’ensemble des constructeurs automobiles a pris le virage de la voiture électrique depuis bien longtemps. 2019 aura ainsi marqué l’arrivée de nombreux modèles “propres”. Les Nissan Leaf et Renault Zoé seront bientôt accompagnées des Peugeot e-208, Opel Corsa-e et Honda e pour faire encore plus bouger le marché mais, il faudra des années pour que l’industrie automobile arrête ses plans de commercialisation de voitures dites à énergie fossile, avant de basculer sur des gammes 100% électriques. 2040, c’est seulement dans 20 ans. Imaginez alors le réseau de bornes de recharge qui devra être également présent en Europe et ailleurs. On parle ici d’un travail titanesque qui, sur le plan économique, est difficilement viable.
Concernant les propriétaires de voitures thermiques, que vont-ils pouvoir faire de leur moyen de transport favori quand l’heure de l’électrique aura définitivement sonnée ? Certains pourront bien sûr acquérir facilement une voiture électrique malgré le fait que le tarif de cette dernière est clairement élevé à ce jour. Même si les technologies évoluent et que l’industrialisation de masse abaisse les coûts de production, les voitures thermiques seront toujours moins chères que les électriques. On en vient au fait que les foyers moyens n’auront pas le budget pour abandonner les voitures thermiques.
Un chiffre met en évidence la difficulté à atteindre l’objectif fixé par le gouvernement en 2040 : à ce jour, les ventes de véhicules thermiques représentent 98,5% (4,9% incluant les hybrides rechargeables et autres).
La prochaine étape est prévue dans 5 ans avec une première étude d’évaluation qui sera réalisée par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques. Des débats suivront au sein du Gouvernement, au Sénat et à l’Assemblée nationale. Terminons avec une note d’humour grâce à Pascal Légitimus lors de son essai de la Nissan Leaf.
Texte : Frédéric Lagadec
Photos : LesVoitures.com