Le 31 août 1997, Lady Diana perdait la vie dans un accident tragique survenu dans le tunnel du Pont de l’Alma à Paris. Si les circonstances de l’accident ont été largement analysées par les autorités françaises et britanniques, un élément central reste souvent négligé : la voiture elle-même. Ce véhicule, une Mercedes-Benz S280 noire (W140), propriété de la société Étoile Limousines et utilisée par le Ritz Paris, est devenu le témoin silencieux d’un drame mondial.
Le rapport officiel de l’Opération Paget, publié par Scotland Yard en 2006, confirme que cette Mercedes-Benz S280 avait subi un grave accident en 1994, trois ans avant l’accident tragique qui a coûté la vie à Lady Diana. Elle avait été lourdement endommagée, puis réparée par un atelier indépendant, sans validation du constructeur automobile Mercedes-Benz. Bien que les enquêteurs aient conclu que l’état du véhicule n’était pas un facteur déterminant dans l’accident, plusieurs experts ont exprimé des doutes sur sa fiabilité, certains allant jusqu’à la qualifier d’« épave roulante ».
En parallèle de cette enquête officielle, le photographe Pascal Rostain, alors journaliste pour Paris Match, a livré un témoignage marquant dans le cadre du livre Qui a tué Lady Di ?, publié en 2017. Il raconte :
« En fait, la voiture appartenait à l’un de mes amis, un directeur de société d’une grosse agence de publicité, il l’avait achetée neuve en 1994. Et au bout de trois mois, alors qu’il était rue de Ponthieu, en train de se faire cirer ses pompes, son chauffeur Armando arrive complètement affolé en disant ‘Patron, patron, on m’a braqué la voiture’. La voiture est retrouvée quelques jours plus tard près de Roissy ; elle avait servi à des prisonniers en permission, à regagner leur prison, sauf qu’ils avaient eu un accident et que la voiture avait fait plusieurs tonneaux. La révélation qui est incroyable, c’est qu’en fait cette voiture a été remboursée au propriétaire comme épave ; c’était une épave, elle n’était pas réparable. Sauf qu’à l’époque, les épavistes ou les casseurs avaient le droit – avec une carte grise – de refaire une voiture. Donc l’histoire de la voiture est qu’elle avait eu un premier accident très très grave. »
Ce témoignage, bien qu’externe à l’enquête judiciaire, corrobore l’existence d’un accident antérieur majeur et met en lumière les pratiques légales de l’époque concernant la remise en circulation de véhicules déclarés irréparables. Il ne remet pas en cause les conclusions officielles liées à l’accident de Lady Diana, mais enrichit la compréhension du passé de cette voiture.
La Mercedes-Benz S280 n’a jamais été exposée publiquement. Conservée par les autorités françaises dans le cadre de l’enquête, elle fut ensuite restituée à son propriétaire. Son histoire, entre faits établis et récits journalistiques, reste un élément méconnu de l’accident mortel de Lady Diana.
Enfin, la Mercedes-Benz S280 impliquée dans l’accident de Lady Diana avait un passé trouble confirmé par des sources officielles et journalistiques. Si son état n’a pas été jugé responsable du drame, son histoire soulève des questions légitimes sur la traçabilité et la sécurité des véhicules remis en circulation.
La rédaction
Photo : Mercedes-Benz
