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Alpine A110S : Noël de l’autodrome de Montlhéry à Paris, essai

Le jour de Noël approche… En cette période de fêtes, comme le veut la tradition LesVoitures.com, nous vous proposons de découvrir une automobile d’exception autrement. Après vous avoir proposé nos photos des McLaren 720S Spider, Mercedes-AMG GT R, Nissan GT-R Nismo et Chevrolet Camaro Hot Wheels dans Paris à Noël, il était évident pour nous de mettre en avant une voiture française dans ce même contexte mais, l’Alpine A110S mérite beaucoup plus qu’un simple shooting photo. Voici la berlinette des temps modernes comme vous ne l’avez jamais vue.

Retour en 2017… Quelques jours avant sa révélation au salon de Genève, certains d’entre vous se rappellent, peut-être, que l’histoire de la marque créée par Jean Rédélé a été retracée à l’occasion du salon Rétromobile. A la Porte de Versailles, ce sont des Alpine à la carrosserie blanche qui ont ainsi été exposées dont la coach A106 de 1955. Quant à l’Alpine A110S, c’est en juin 2019 que cette version optimisée de la sportive bleu-blanc-rouge a été révélée.

L’histoire de l’automobile à la française ne serait pas celle que vous connaissez sans ses circuits mythiques. Ainsi, notre Alpine A110S d’essai semble remonter le temps sur l’anneau de l’autodrome de Linas-Montlhéry. Certains diront, à tort, que le circuit n’a plus d’intérêt car, il est vieux et par endroit mal entretenu. Mais nous y voyons plutôt, à travers le bitume endommagé de l’anneau, les traces de l’histoire comme des rides sur un visage.

Dans une atmosphère si particulière, tel un hommage envoyé par les Dieux de l’Automobile avec un grand “A”, on se souvient que c’est dans des conditions météorologiques délicates que la marque de Dieppe a écrit sa légende, comme au rallye Monte-Carlo 1973. Cette année-là, Jean-Claude Andruet, Ove Anderson et Jean-Pierre Nicolas monopolisent le podium pour offrir un triplé à l’Alpine A110 1800.

En octobre 2018, nous avons d’ailleurs retrouvé l’Alpine 1600 VC (Véhicule Compétition) ayant appartenu à Ove Andersson. Le pilote suédois l’a pilotée à de nombreuses reprises en compétition officielle. C’est à découvrir ou redécouvrir (photo ci-dessus) en cliquant sur Alpine A110 : piste pour une rencontre historique.

A travers cette épaisse brume, on devine néanmoins les spécificités qui équipent notre Alpine A110S comme, pour ne citer qu’eux, le toit en fibre de carbone et les jantes Fuchs de 18 pouces. Ces options permettent de gagner respectivement 1,9 et 5 kilos sur le poids de la sportive (1 114 kilos avec 44 % sur l’avant et 56 % sur l’arrière).

Harmonieux, homogéne et, bien évidemment sportif, le style de l’Alpine A110 est indéniablement une totale réussite en matière de design automobile. Croyez-nous, comme le veut l’expression en rapport aux jeux de Noël, de 7 à 77 ans, des motards, des passants, etc… toutes générations confondues, ceux qui nous ont croisés lors de la réalisation de cet essai ont tous été irrésistiblement attirés par la dernière génération de la berlinette.

Sous sa carrosserie en aluminium peinte en “Blanc Glacier”, l’Alpine A110S cache un châssis et des trains roulants optimisés comparativement à l’A110 standard : abaissement de 4 mm, ressorts hélicoïdaux plus fermes de 50%, amortisseurs aux réglages revus, barres anti-roulis d’une taille supérieure.

A noter également une monte pneumatique plus large avec des Michelin Pilot Sport 4 en 215/40 R18 (à l’avant) et 245/40 R18 (à l’arrière). Ce n’est pas tout car, pour passer avec un maximum d’efficacité les 292 chevaux (à 6 400 tr/min) et les 320 Nm de couple (de 2 000 tr/min à 6 400 tr/min) sur l’asphalte, les ingénieurs de chez Bibendum ont même développé une gomme exclusive à notre “jouet de Noël”.

Mais avant d’attaquer notre essai routier, présentons dans les grandes lignes l’habitacle de l’Alpine A110S. On passe ainsi du bleu de l’A110 à l’orange pour cette A110S, ceci au niveau des surpiqûres alors qu’un traitement en Dinamica noir habille les sièges Sabelt, les contre-portes, le pavillon de toit et les pare-soleil. Dans cette espace de vie automobile sportif, on se prend même à aimer, avec un certain patriotisme avouons-le, les petits défauts Renault représentés par certaines commandes dont celle dédiée au sytème audio.

Ce n’est pas sans regret que nous avons laissé derrière nous l’autodrome de Linas-Montlhéry tant ils nous a offert un moment rare malgré le fait que la brume ne nous a pas permis de rouler sur l’anneau. Il nous fallait alors trouver une petite route digne d’une Spéciale de rallye.

Direction la Finlande ou presque car, nos “routes tenues secrètes” révèlent ce qu’est une Alpine. Dans cette fôret, l’A110S roule clairement sur les traces de ses ancêtres. Au volant de la sportive française, on fait réellement corps avec l’auto, sa prise en main étant d’une facilité déconcertante.

Bien évidemment, vous vous doutez bien que nous avons enclenché les modes “Sport” et “Manuel” (boîte de vitesses à double embrayage et 7 rapports) pour profiter de la mécanique à haute performance de l’A110S. Cette dernière est donc plus puissante de 40 chevaux comparativement à l’A110, ceci grâce à une pression de turbo supérieure de 0,4 bar. Le 4-cylindres 1.8 l turbo y gagne clairement en allonge et en tempérament. A chaque accélération, on ressent toutes les années de développement qui ont “donné naissance” à un bloc exceptionnel. l’Alpine A110 et son “S” révélant ce qui fait depuis toujours le plaisir de conduire : les courbes.

Ce n’est pas un hasard si nous avons utilisé, plus haut, l’expression “jouet de Noël”. La direction de l’A110S est ultra-précise, on inscrit au millimètre près la voiture dans les virages et, au-delà de cette qualité indispensable mais, souvent oubliée sur la majorité des voitures dites sportives, on ressent la route dans les moindres détails. Il en est de même pour les freins à l’attaque dure si sportive ! C’est à la fois rassurant mais, surtout, une réelle invitation à taper fort sur la pédale de gauche.

C’est alors, qu’en entrée de courbe à allure élevée, l’Alpine ne bouge pas et change de cap avec une réactivité impressionnante ! Sa stabilité et son équilibre permettent d’enchaîner les “S” les uns après les autres à une allure folle. On profite alors du fameux châssis sport retravaillé pour entrer fort en virage. Après avoir conservé le pied appuyé sur la pédale d’accélérateur, on appuie très tôt sur cette même pédale bien avant avoir vue sur la ligne droite. A cet instant, la magie opère ! Le train avant est littéralement vissé à la route et l’arrière propulse instantanément, sans aucune perte d’adhérence l’Alpine A110S. On ressent alors la fermeté des suspensions sachant que ce n’est jamais cassant.

Prenant confiance, on prend encore plus de plaisir à faire glisser l’arrière l’auto mais, attention, il faut vraiment, insistons-bien, y aller fort pour jouir d’une saine dérive du train arrière que nous qualifierons de permissive une fois l’ESP désactivé. Activé, ce système laisse largement de quoi s’amuser !

En termes de performances, l’Alpine A110S réalise le 0 à 100 km/h en 4,4 s et peut atteindre 260 km/h sur circuit. A ce titre, cette Alpine représente une promesse assurée de sensations fortes en piste lors de journées de roulage. Direction Paris après avoir consommé 8,7 l/100 km.

De la brume de l’autodrome de Linas-Montlhéry, au bleu projeté sur l’obélisque de la Concorde, non sans provocation, on s’amuse à croire qu’Anne Hidalgo a ainsi voulu honorer le “Bleu Alpine”. Si la maire de Paris lit ces lignes, elle devrait vite donner l’ordre de passer au vert pour ce monument venu du Temple de Louxor pour ensuite être érigé en 1836 dans la capitale. A la place Vendôme, c’est un tout autre écrin qui illumine de mille feux l’A110S.

Enfin, l’Alpine A110S s’offre à partir de 66 500 € et, nous n’écrirons pas un mot, ni un chiffre au sujet de la taxe écologique qui impacte ce montant. Alpine est bel et bien en train de continuer à écrire son histoire. Renault a mis fin à Alpine en 1995. En 2002, Carlos Tavares annonça le retour de la marque de Dieppe. La suite vous la connaissez… En 2021, espérons que l’Alpine F1 Team fera briller les couleurs du drapeau français avec Esteban Ocon et Fernando Alonso sans oublier de rappeler qu’Alpine engagera une LMP1 lors des 24 Heures du Mans. Retrouvez, ci-dessous au terme de cet article, d’autres superbes photos de notre essai. En vous souhaitant de belles fêtes de fin d’année et, en espérant, le temps de la lecture de cet article, vous avoir fait rêver à l’approche du 25 décembre.

Texte et essai : Frédéric Lagadec

Photos : LesVoitures.com (Alexandre Besançon)

Publié par
Frédéric Lagadec

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