Lorsqu’en 2008 le constructeur britannique Arash a lancé la première AF10, elle n’était ni plus ni moins qu’une sacrée sportive à l’aérodynamique très affûtée propulsée par une mécanique de caractère. En bref, une bombe comme nous pouvons en trouver assez fréquemment sur les terres de Sa Majesté la reine. Or, après huit années de réflexion intensive, la marque anglaise à prit une direction tout à fait singulière en surfant sur la vague de l’hypersportivité hybride.
Pour simplifier le cahier des charges, nous nous limiterons au besoin indispensable d’arriver au Salon de Genève en ayant passé la barre des 2 000 chevaux. Il semblerait que le pari soit tenu, et pas qu’un peu. La première ligne de la recette réside en un V8 de 6.2 litres développant la bagatelle de 900 chevaux. Mais ce simple moteur thermique ne collant pas vraiment à la philosophie du projet en phase avec la notion d’hybridité, il aura fallu employer les grands moyens et y ajouter quatre moteurs électriques. Un soutien non négligeable qui vient ajouter ses 1 180 chevaux. Une belle addition s’élevant à un joyeux total de 2 080 chevaux cumulés prêts à déferler vers les quatre roues motrices.
Cependant, si ce chiffre vous semble démoniaque, affairez-vous à trouver un nouveau qualificatif pour le couple annoncé : pas moins de 2 280 Nm ! Il devient alors difficile pour nous francophone de ne pas faire de mauvais jeux de mots en pensant à la marque « Arash » qui phonétiquement est déjà bien explicite.
Remis de nos émotions, nous allons pouvoir nous attarder sur le design de l’engin. Si nous devions un tant soit peu garder les pieds sur terre face à ce monstre, il semblerait évident qu’elle ne pouvait pas avoir une autre forme. Un tel niveau de performance impose un travail sur les flux d’air des plus minutieux, qui impose un style plus proche d’un prototype du Mans que d’une voiture de route. C’est donc une extrapolation aérodynamique qui dicte la ligne générale de l’auto. Le tout posé sur des jantes de 19″à l’avant et 20″ à l’arrière montées de Michelin Pilot Sport 2. De quoi envisager un minimum de motricité lorsque la puissance arrivera aux roues.
En parlant de motricité et par conséquent d’efficacité, permettons-nous tout de même de douter du réel potentiel de l’AF10. Une auto qui avec ses chiffres n’annonce un 0 à 100 km/h qu’en moins de trois secondes et surtout une vitesse maximale de seulement 323 km/h. Elle ne présente finalement pas la domination attendue pour une supercar dépassant largement la barre des 2 000 chevaux.
Néanmoins, pour les plus perplexes ou moins téméraires, Arash proposera au Salon de Genève une alternative plus raisonnable avec la AF8 Cassini (en jaune). Une Supercar équipée de son V8 de 7.0 litres développant une puissance plus avouable de 550 chevaux catapultant la belle à 315 km/h. Un chiffre si peu inférieur à celui de l’AF10 développant 1 500 gros chevaux de plus.
D’un point de vue tarifaire, la petite AF8 Cassini s’échangera contre un peu moins de 453 000 euros. En revanche le prix de la folie se retrouve sur la facture de l’AF10 avec ses 1 442 000 euros. Sachant qu’il est possible d’envisager une version Racer un peu plus onéreuse équipée d’un arceau de sécurité et d’un système d’extincteur automatique. Une décision à prendre en considération…
En conclusion, le constructeur anglais arrivera à Genève avec de sérieux arguments sur le papier qui auront de quoi faire pâlir la concurrence. Mais les choses se remettront peut-être dans l’ordre lors d’une confrontation sur la piste.
Texte : Guillaume Pons
Photos : Arash Motor Company