Ce 29 août 2022 est un jour historique pour la conquête spatiale, l’objectif de la NASA étant d’envoyer des hommes sur la Lune en 2025. Plus tard, l’unique satellite de la Terre sera utilisé comme base pour, cette fois, voyager jusqu’à Mars. Aujourd’hui, dans la cadre du programme Artemis, la fusée Artemis-1 (Space Launch System : SLS) décollera, si tout se passe bien, à 14h33 du Kennedy Space Center, de Cap Canaveral en Floride. Neil Amstrong puis, Edwin « Buzz » Aldrin, ont marché sur la Lune le 21 juillet 1969 (mission Apollo 11) mais, c’est seulement deux ans plus tard, qu’une voiture, un rover, a roulé pour la première fois sur la Lune, ceci lors d’Apollo 15.
La première étape du programme Artemis, d’où le nom de la fusée Artemis-1 (SLS), peut être considérée comme une première reconnaissance pour le vol habité qui emmènera, à l’horizon 2025, des hommes et des femmes sur la Lune. On espère, sans chauvinisme ou presque, que notre astronaute Thomas Pesquet marchera, pour la France, sur l’astre lunaire dans quelques mois lors d’une mission spatiale Artemis. Venons-en au premier rover lunaire. Le 31 juillet 1971, aux commandes du premier LRV (Lunar Roving Vehicle), l’homme a conduit sur la Lune. On peut même écrire que David Scott est le tout premier homme à avoir roulé, en voiture électrique, sur la Lune.
Ce sont précisément quatre LRV qui ont été développés par les ingénieurs de la NASA pour permettre, aux astronautes d’évoluer beaucoup plus loin et plus rapidement sur la surface de la Lune. Après la mission Apollo 15, les voitures lunaires LRV ont aussi été utilisées lors d’Apollo 16 et Apollo 17 (photo ci-dessous).
Lors d’une prochaine mission spatiale Artemis qui enverra des hommes et des femmes sur la Lune, un nouveau rover sera d’actualité (à voir en vidéo en fin d’article). Il sera développé par Northrop Grumman, AVL, Intuitive Machines, Lunar Outpost et Michelin. Bibendum se charge ainsi, en ce moment même, de concevoir une roue sans air qui équipera la future voiture lunaire.
Revenons sur le LRV bi-place des missions Apollo 15, 16 et 17, qui devait impérativement, à l’époque, il y a plus de 50 ans, être ultra-compact et léger, tout d’abord pour être transporté dans l’espace puis, dans le but de rouler le plus longtemps possible sur la Lune, pourquoi ? Car, tout simplement, ses batteries n’étaient pas rechargeables. A l’heure où nous écrivons ces lignes, les rovers américains sont, sûrement pour l’éternité, à l’abandon quelques part sur la Lune. Les missions Artemis devraient nous offrir des images en haute définition de la Lune mais hélas, aucune photo des LRV abandonnés.
En chiffres, le rover lunaire de 1971, d’une longueur 3,0 m, affichait un poids de 210 kilos et pouvait embarquer une charge utile de près de 500 kilos. Grâce à ses quatre moteurs électriques montés, pour chacun d’entre eux, sur chaque roue, le rover pouvait atteindre la vitesse d’environ 14 km/h, voire accélérer quelques instants jusqu’à 19-20 km/h. Quant à sa puissance, elle est communiquée, toujours, pour environ 0,25 ch par roue (0,2 kW).
Enfin, comme promis, voici virtuellement en vidéo, le futur engin équipé de pneus Michelin, qui roulera sur la Lune, lors d’une ou, des missions Artemis.
Texte : Frédéric Lagadec
Photos : NASA