Une Aston Martin DB5 achetée 900 £ en 1973, oubliée pendant près de cinquante ans, puis restaurée par Aston Martin Works : l’histoire de John Williams est celle d’un rêve devenu trésor, où la légende automobile rejoint le mythe, à savoir la voiture de James Bond.

En 1973, John Williams n’a que 19 ans lorsqu’il traverse le Royaume-Uni pour prendre possession d’une Aston Martin DB5 de 1965. Payée 900 £, la voiture arbore déjà une configuration recherchée : moteur « Vantage », carburateurs Weber, et cette aura particulière qui faisait de la DB5 une icône dès sa sortie. Pendant quatre ans, il conduira cette DB5 au quotidien, jusqu’à ce qu’un départ pour le Moyen-Orient en 1977 l’oblige à la laisser au fond de son allée. Les jours deviennent des années, puis des décennies. Les offres affluent, mais John refuse obstinément de la vendre, soutenu par sa femme Sue, convaincue qu’aucune autre DB5 ne pourrait égaler celle qu’ils possèdent. Pendant tout ce temps, l’Aston Martin DB5 écrit sa lègende en étant régulièrement la voiture de James Bond au cinéma.

Ce refus obstiné allait se révéler visionnaire. Car l’Aston Martin DB5 de John n’est pas une simple Aston Martin : produite à seulement 1 022 exemplaires, elle se distingue par une combinaison rarissime. Conduite à droite, moteur « Vantage » et teinte « Silver Birch », la même couleur que celle immortalisée par Sean Connery dans Goldfinger. Seuls 39 exemplaires réunissent ce trio gagnant. Autant dire que l’épave endormie dans une allée galloise était en réalité un joyau oublié.

Lorsque la voiture rejoint enfin les ateliers d’Aston Martin Works pour une restauration complète, l’histoire prend des allures de conte moderne. Les artisans de Newport Pagnell redonnent vie à chaque détail, ressuscitant la silhouette argentée et le souffle du 4.0 l 6-cylindres en ligne.

Ce n’est plus seulement une automobile : c’est un morceau de patrimoine, une pièce d’histoire qui relie un jeune Gallois de 1973 au glamour intemporel de la voiture de James Bond. Car l’Aston Martin DB5 peinte en « Silver Birch » n’est pas une voiture comme les autres. Elle est devenue, grâce au cinéma, un symbole universel de sophistication et de puissance, l’incarnation roulante du mythe britannique.

Aston Martin DB5 voiture James Bond

Et c’est là que réside toute l’émotion de cette histoire : voir une machine achetée pour une somme modeste, abandonnée pendant près d’un demi-siècle, se transformer en un objet dont la valeur dépasse celle d’un appartement de la Principauté de Monaco.

Aston Martin DB5 voiture James Bond

L’Aston Martin DB5 restaurée de John Williams n’est plus seulement une voiture, elle est un trésor. Elle représente la patience, le temps qui passe, la fidélité et la magie des légendes automobiles qui, comme les héros de cinéma, ne meurent jamais vraiment.

Enfin, dans un monde où les icônes se raréfient, cette Aston Martin DB5 rappelle que certaines histoires méritent d’être racontées encore et encore. Parce qu’au-delà des chiffres et des restaurations, elle incarne l’essence même de l’automobile : un mélange de passion, de mémoire et de rêve. Et dans ce rêve, James Bond n’est jamais bien loin, prêt à reprendre le volant.

La rédaction

Photos : Aston martin

Frédéric Martin

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