Le constructeur aux anneaux nous y a désormais habitués, esthétiquement la nouvelle A5 Cabriolet évolue en douceur. Cependant, elle est totalement nouvelle. Contenu technologique revu, châssis amélioré, ce nouveau modèle de la marque aux anneaux profite de l’expertise du constructeur pour le plaisir des occupants. Face à la rude concurrente de ses compatriotes BMW Série 4 et Mercedes Classe C Coupé, fait-elle vraiment le poids ? Pour en juger, nous avons pris le volant d’une version V6 3.0 TDI de 218 ch ainsi que de la sulfureuse S5, propulsée également par un V6 3.0, mais carburant cette fois à l’essence, disposant de deux turbos et, surtout, de 354 ch !
Nous le disions, le style extérieur n’est pas ce que l’on pourrait appeler une révolution. Cependant, les différentes modifications rendent cette nouvelle A5 Cabriolet plus dynamique et virile. Les phares avants se font plus effilés et agressifs, tandis que la calandre plus basse alliée aux nervures du capot rendent l’avant plus plongeant, comme prêt à avaler le bitume. Autre élément marquant du renouveau, la ligne de caisse courant des phares avants aux feux arrières est beaucoup plus marquée, presque froncée, permettant d’affiner visuellement les 4,67 mètres de ce long cabriolet et d’éviter le 3/4 arrière massif que l’on pouvait reprocher à la précédente version.
Les passages de roues sont également marqués, afin d’asseoir visuellement la ligne et rappeler la transmission à quatre roues motrices chère à la marque. A cela, la version S5 rajoute ses 4 sorties d’échappement et son diffuseur surligné d’un jonc chromé. Le résultat est harmonieux, agressif sans en faire trop et offre un élan de modernité à l’A5.
L’intérieur est au diapason, avec une présentation irréprochable et des matériaux de grande qualité, en plus d’être un peu plus spacieux que le modèle qu’elle remplace. Si la version S5 présente logiquement des inserts en carbone sur la planche de bord, il est également possible d’opter pour des inserts type aluminium (travaillé avec des motifs) ou encore du bois précieux. De même, si les coloris standards des cuirs (beige, gris, noir ou « brun nougat » comme sur notre version d’essai) vous laissent de marbre, il est tout à fait possible, moyennant finance, d’aller piocher dans le catalogue quasi infini d’Audi Exclusive, laissant libre cours à votre imagination. Notez que cela est également possible pour l’extérieur de l’auto. Un peu d’audace ne fait jamais de mal.
L’intégration de l’écran d’info-divertissement est toutefois discutable, bien que son emplacement soit quasi-idéal pour la visibilité et ses dimensions confortables. Il n’est pas tactile mais piloté par le désormais connu système MMI qui se révèle plutôt pratique, une fois l’emplacement des différentes commandes intégré. La navigation à visualisation satellite est superbe et son chargement très rapide (il en sera peut-être différemment dans les zones reculées, celle-ci ayant besoin d’internet). Puisqu’on en vient au sujet de la connectivité, sachez que l’A5 Cabriolet est généreuse et partage sa connexion internet avec ses occupants via le Wi-Fi, et ce dans toute l’Europe (grâce à un abonnement valable 36 mois). Les écrans digitaux de l’Audi cirtual cockpit sont également superbes et réellement pratiques, permettant de reprendre la majorité des fonctionnalités comme d’afficher la navigation en « plein écran ».
Le soleil andalou étant au rendez-vous en cette fin d’hiver, une pression suffit à ouvrir le couvre-chef de l’A5 Cabriolet. En 15 s, vous voilà exposé aux éléments. Vitres fermées et filet anti-remous relevé, la protection au vent est excellente, jusqu’à des vitesses élevées. Vous profitez alors du soleil sans endommager votre brushing. Autre élément de confort intéressant, le chauffage de nuque (en option à 555 €), qui vous permettra de rouler décapoté par temps frais sans risquer la pneumonie. Et si les éléments décident de devenir vraiment défavorables, 18 secondes suffiront pour remettre en place la capote doublée et insonorisée.
Volant en mains, l’Audi A5 3.0 TDI se montre très docile et confortable. Petit levier sur D (après quelques hésitations, ce levier ne réagissant pas toujours comme attendu), la boîte automatique à 8 rapports se fait oublier, avec une souplesse de fonctionnement idéale et parfaitement adaptée à un cabriolet. Il est également possible d’opter pour la boîte à double embrayage S Tronic à 7 rapports, ou encore une boîte mécanique à 6 rapports. Le bruit du moteur est relativement agréable pour un diesel, point non négligeable sur un cabriolet. Le V6 offre une rondeur bienvenue, mais également des performances de premier ordre, avec un 0 à 100 km/h abattu en seulement 6,8 secondes et 241km/h en pointe, malgré un poids frôlant les 1,9 tonnes. Avec 5,2 l/100 km pour 137 g de CO2, le 3.0 TDI offre un bon compromis entre consommations et agrément. Il sera épaulé par un petit frère de 2 litres de cylindrée (190 ch), et deux versions essence 2.0 TFSI, de 190 et 252 ch. Côté comportement, la transmission quattro offre une certaine sécurité appréciable, bien que l’arrière soit assez mobile sur des changements d’appuis un peu vifs.
Changement de décor dans la S5. Une pression sur la bouton de démarrage fait immédiatement comprendre que nous ne sommes plus là pour une promenade bucolique. En mode Dynamic, les échappements sont grand ouverts et vous flattent les oreilles. Les murs blancs des villages andalous venant amplifier le phénomène. Fait étonnant, la S5 opte non pas pour la S Tronic à double embrayage, mais pour la transmission automatique. Celle-ci est toutefois suffisamment réactive pour ne pas gâcher le plaisir de conduite. Les performances profitent des 21 ch gagnés sur la version précédente pour gagner 0,3 s au 0 à 100 km/h, l’expédiant désormais en 5,1 s. La vitesse de pointe est toutefois bridée à 250 km/h. Malgré son poids conséquent dépassant 1,9 tonne, la S5 saute de virage en virage avec une vigueur déconcertante. Le train avant ayant toutefois tendance à élargir quelque peu la trajectoire en virage serré et l’arrière étant paradoxalement moins mobile que sur la version diesel.
Toutefois, l’ensemble est extrêmement bien équilibré et efficace jusqu’à des vitesses inavouables, même s’il mériterait un brin de folie sous la forme d’un train arrière plus joueur. Peut-être que la version RS 5, pour l’instant dévoilée en version coupé uniquement, viendra compléter cette gamme avec la fougue de ses 450 ch. Si la consommation normalisée s’établit à 7,8 l/100km, sachez toutefois que la tentation sera grande de faire chanter ce mélodieux V6 et que les données constructeur seront vite dépassées, voire quasiment doublées pour les plus nerveux…
Avec un tarif débutant à 44 970 € pour la version 2.0 TDI et culminant à 80 300 € pour la S5, l’Audi A5 Cabriolet se situe dans la moyenne de ses concurrentes germaniques. Nous vous laissons la liberté d’en déduire ce que cela représente à vos yeux. Dans tous les cas, force est de constater que cette nouvelle mouture de l’A5 Cabriolet met la barre très haut et procure un véritable agrément, aussi bien en conduite dynamique, qu’en balade comme un cabriolet incite bien souvent. Un nouveau tour de force de la marque aux anneaux.
Texte, essai et photos : Alexandre Besançon