C’était il y a déjà 6 ans, presque jour pour jour. A Paris, dans le cadre du Mondial de L’Auto 2018, Audi a dévoilé sa toute première voiture électrique de grande série, l’Audi e-tron. Dans quelques jours, toujours au Mondial de L’Auto (du 14 au 20 octobre 2024), Audi présentera, parmi de nombreuses nouveautés, le Q6 e-tron, un SUV 100% électrique, soit le “cousin technique” du Porsche Macan. Voici notre essai de l’Audi Q6 e-tron quattro d’une puissance de 285 kW/387 ch,en finition “S Line” et annoncé, en WLTP mixte, à 623 km d’autonomie.
Avec le nouveau Q6 e-tron, Audi continue donc de développer son catalogue 100% électrique au label “e-tron”. Comme évoqué en introduction, ce SUV est donc le “cousin technique” du Porsche Macan, ce dernier étant récemment passé au 100% électrique. Les deux SUV allemands partagent, ainsi, la même nouvelle plateforme PPE (Premium Platform Electric). Débutons notre essai de l’Audi Q6 e-tron en présentant le design du SUV 100% électrique.
4,771 m de longueur, 1,939 m de largeur, 1,648 m de hauteur, telles sont les dimensions du nouveau SUV 100% électrique Audi Q6 e-tron dont l’empattement est de 2,899 m. Des optiques acérées et un bouclier avant très travaillé, aux grandes ouvertures latérales font de l’Audi Q6 e-tron, un SUV 100% électrique résolument moderne et attractif.
Le bureau de style Audi a travaillé sur de nombreux détails de l’Audi Q6 e-tron pour le rendre plus agressif et, “moins 100% électrique”, permettez-nous cette dernière expression. A ce titre, chose rare chez Audi, les optiques avant du Q6 e-tron sont à double étage. Plus bas, on retrouve l’incontournable calandre “Singleframe”, cette dernière étant pleine, comme sur toutes les voitures électriques aux anneaux.
Quant au bouclier avant, on est loin de celui de l’Audi e-tron de 2018 (en photo ci-dessus au Mondial de L’Auto). En effet, avec le nouveau Q6 e-tron, Audi va beaucoup plus loin en termes de style, ceci avec l’addition de nombreux éléments acérés. Audi a, clairement, trouvé le parfait compromis entre une optimisation aérodynamique, intrinsèquement liée à l’autonomie d’une voiture électrique, et un style agressif, voire sportif.
Cependant pour ses flancs, c’est plus classique mais, non moins séduisant, sachant que notre Audi Q6 e-tron quattro d’essai, en finition “S line”, est équipé des jantes Audi Sport “Aero” à 5 branches et d’une taille de 21 pouces (option). Quant à la teinte “Gris Magnétique” au rendu profond de notre attractif Q6 e-tron d’essai, elle est gratuite.
Vue de l’arrière, l’Audi Q6 e-tron révèle, comme pour l’avant, un design plutôt sportif et, toujours, un important travail sur le plan aérodynamique. Observez bien la découpe du bouclier arrière qui pourrait presque venir s’encastrer, plus haut, sous les feux arrière. Cela offre au SUV 100% électrique allemand, un bel équilibre de design et une homogénéité certaine. La transition est toute trouvée pour parler des optiques de l’Audi Q6 e-tron.
Ce qui ne se voit pas, sur les photos qui illustrent cet article, est représenté par la possibilité de pouvoir choisir, via l’écran central “MMI“, l’une des 8 signatures lumineuses numériques pour les optiques avant “Matrix LED et arrière “Digital OLED 2.0. D’ailleurs, le Q6 e-tron est le tout premier modèle Audi a être équipé de ces feux arrière “Digital OLED 2.0” aux signatures lumineuses “intelligentes” capables, grâce à la technologie “Car-to-X”, de communiquer avec son environnement. Par exemple, un triangle lumineux, tel un “warning” peut être affiché, pour informer les autres usagers de la route d’un éventuel danger.
Passons à l’intérieur du SUV 100% électrique Q6 e-tron qui inaugure la nouvelle tendance Audi en termes d’habitacle, à savoir celle de l’immersif, du high-tech au service du conducteur et de son passager.
L’habitacle de l’Audi Q6 e-tron fait la part belle à de hautes technologie embarquées, grâce, principalement, à un instrumentation numérique conducteur (11,9″) et un large écran tactile (14,5″), le tout étant intégré dans une dalle incurvée. En option, on trouve un troisième écran dédié au passager, de série sur le SQ6 e-tron. Ces trois écrans sont d’une qualité d’affichage impressionnante. Sur ce dernier point, ainsi que sur la multitude de fonctionnalités et d’applications (YouTube, Spotify, jeux vidéos, etc…) que ce nouveau système d’info-divertissement met à disposition du conducteur et du passager du nouveau Q6 e-tron, Audi n’a rien à envier à la concurrence. Le passager peut, par exemple, profiter de la plateforme YouTube, sans déranger le conducteur du SUV 100% électrique, qui ne verra rien pour ne pas être déconcentré.
Immersive donc l’expérience de conduite Audi, car, une vision tête haute à réalité augmentée est au programme du nouveau Q6 e-tron. Ce dispositif génère de nombreuses animations qui “sautent aux yeux” du conducteur comme, par exemple, des flèches bleues pour indiquer la direction à prendre ou, encore, des panneaux de signalisation. Certains seront agacés par les informations qui sont projetées sur le pare-brise, d’autres adoreront, surtout la “génération Tron” (film – 1982), pour les initiés, ou les plus anciens. Pour nous, c’est à la fois, ludique et hyper-informel pour ne rien louper de l’environnement routier.
Cependant, même si cela est très valorisant et réussi, on aurait apprécié un traitement encore plus novateur, pour la dalle et l’architecture intérieure du Q6 e-tron, Peugeot faisant largement mieux sur les 3008/e-3008 et 5008/e-5008. De plus, en termes de qualité perçue, on en attendait beaucoup plus de la part d’Audi.
Voyons, cependant, le très bon côté des choses avec un habitacle grandiose pour le SUV 100% électrique allemand qui propose de nombreux rangements et une ergonomie parfaite. Le volume de chargement du coffre, de 526 l (banquette arrière en place) en est le meilleur exemple, 64 l supplémentaires étant proposés sous le capot avant. Cependant, c’est l’espace au bras, qui nous a réellement plu à l’avant, ainsi que la générosité offerte aux passagers arrière. Place à l’essai dit “routier” de l’Audi Q6 e-tron quattro de 285 kW/387 ch.
Avant de prendre la route au volant de l’Audi Q6 e-tron quattro, aux deux moteurs électriques avant/arrière, il est important de présenter les évolutions électriques développées par Audi. En effet, ce n’est pas un hasard si nous avons utilisé, en titre de cet essai de l’Audi Q6 e-tron, les termes “maturité” et “électrique”. Cela nous ramène, en guise de comparaison, à l’Audi e-tron de 2018. En chiffres, les moteurs électriques de dernière génération PPE du Q6 e-tron sont plus puissants de 62%, plus coupleux de 66%, le tout pour une consommation d’énergie en baisse de l’ordre de 50%.
Il en est, logiquement, de même pour la batterie, plus légère, de l’Audi Q6 e-tron quattro, avec une “pile” de 100 kWh de capacité brute (94,9 kWh nets) qui fonctionne sous 800 V. Précisons que sur le SQ6 e-tron de 489 ch, le moteur arrière du SUV est plus puissant.
On y est, au volant de l’Audi Q6 e-tron quattro, on ressent, dès les premières kilomètres parcourus, un sentiment de sérénité, dans un silence total, sans aucun bruit de mobilier ou extérieur. Avouons que c’est assez bluffant et, surtout, signe d’un développement poussé au niveau de l’insonorisation et des assemblages. Notre Audi Q6 e-tron quattro “S line” est, de surcroît, en série, équipé du “Châssis Sport” et, en option, de la suspension adaptative.
Sur les petites routes du Lubéron, il faut prendre en compte le gabarit imposant du SUV. Mais, le Q6 e-tron quattro est, plutôt, dynamique et, surtout, très confortable. D’ailleurs, tout est typé confort sur le Q6 e-tron quattro, notamment sa direction qui est, néanmoins, suffisamment précise. Dans les courbes, le poids élevé de 2 400 kg (à vide), se fait, certes, ressentir, mais seulement à une allure élevée, sans que cela ne dégrade trop les capacités d’agilité du SUV électrique. Il faudra donc adopter une conduite dite “coulée” pour apprécier l’Audi Q6 e-tron quattro.
Le SUV 100% électrique allemand ne manque pas de points forts, sa puissance n’est pas bridée, ce qui n’est pas le cas chez d’autres constructeurs automobiles qui sont obligés de “ralentir” leurs SUV au profit de l’autonomie. Quand on appuie sur la pédale de droite, on ressent immédiatement le “boost” propre aux voitures électriques. Le Q6 e-tron quattro est donc, pour un SUV 100% électrique, très dynamique, grâce à sa suspension adaptative qui se joue de tous les virages pour offrir une très bonne stabilité. C’est, à la fois, rassurant et agréable.
Là où Audi fait très fort, c’est sur le système de freinage. Enfin un SUV 100% électrique dont la pédale de gauche offre un ressenti informel et précis, avec de l’impact dès que l’on tape un peu dans les freins. Cela freine fort, très fort, bravo Audi. A cet instant, l’Audi Q6 e-tron quattro, excusez-nous l’expression, “ne bouge pas dans tous les sens” en restant stable, malgré son poids de plus de 2 tonnes. A cela s’ajoutent, dans les virages serrés, à un rythme très élevé, des mouvements de caisse limités. On comprend, alors pourquoi Audi a pris le risque de nous faire essayer le Q6 e-tron sur des routes particulièrement sinueuses, ceci au départ de Bonnieux, en passant, entre autres, par Gordes pour rallier Carpentras.
On en vient à la consommation électrique de l’Audi Q6 e-tron quattro. En mode de conduite “balanced”, soit le mode de conduite qui, pour nous, offre un confort optimal sans trop de légèreté ressentie dans le volant et au niveau de la suspension, nous avons joué le jeu de la conduite électrique, sans aller jusqu’à de l’éco-conduite. Juste en relevant complètement le pied de l’accélérateur dans les descentes et, pour le reste, en roulant à un rythme normal et, par moment, plus soutenu, nous avons relevé une consommation moyenne de 16,8 kWh/100 km sur un parcours de 80 km, en partie, très vallonné et en terminant par environ 20 km de voies rapides pour rejoindre Avignon. Cela donne, une autonomie réelle de 595,23 km contre 623 km d’autonomie (WLTP mixte), pas mal du tout !
Au niveau de la recharge, Audi communique sur 255 km récupérés en 10 min, sur superchargeur d’une puissance égale ou supérieure à 270 kW (CC). En courant alternatif (CA), la puissance de charge de l’Audi Q6 e-tron est de11 kW. De quoi recharger la batterie du Q6 e-tron en 9h00. Une donnée qui passe à 21 min sur un superchargeur. En d’autres chiffres, avant de conclure notre essai de l’Audi Q6 e-tron quattro, ceux des performances, elles sont de 210 km/h de vitesse maximale et 5,9 s sur l’exercice du 0 à 100 km/h.
Enfin, l’Audi Q6 e-tron quattro est donc une réussite électrique. Malgré un léger manque de prise de risque, concernant les écrans et l’architecture de la planche de bord que l’on aurait aimé plus “Waouh”, ce SUV 100% électrique élève le niveau. Visuellement abouti, accueillant pour son habitacle, très plaisant à conduire, hyper-sécurisant et confortable, l‘Audi Q6 e-tron fera, aussi oublier le risque de tomber en panne d’électricité à ses futurs propriétaires. Tout cela à un prix, celui du premium allemand, à savoir que l’Audi Q6 e-tron quattro (2 moteurs – batterie 100 kWh) de 387 ch s’offre à partir de 83 450 € en finition “Design”. Notre modèle d’essai atteint, en finition “S line”, 87 550 € (à partir de). Soyons complets, tout en haut de la gamme Q6 e-tron, on trouve le SQ6 quattro (2 moteurs – batterie 100 kWh) de 489 ch qui s’offre à partir de 99 870 €. A l’opposé, le Q6 e-tron de 251 ch (1 moteur) d’entrée de gamme, le seul à disposer d’une plus petite batterie de 83 kWh de capacité, s’affiche en finition “Design”, à 72 170 € (à partir de). Entre notre modèle d’essai Q6 e-tron quattro (2 moteurs – batterie 100 kWh) de 387 ch et le Q6 e-tron de 251 ch (1 moteur – batterie 83 kWh) d’entrée de gamme, on trouve le Q6 e-tron performance (1 moteur électrique) de 306 ch, mais équipé de la batterie de 100 kWh, ceci pour un tarif de départ de 77 400 € en finition “Design”. Voilà, vous savez tout sur l’Audi Q6 e-tron.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : Audi (Tibo – The Good Click)