Suite à sa fuite du Japon, là où un procès l’attendait pour quatre chefs d’inculpation, Carlos Ghosn s’est exprimé librement aujourd’hui en direct de Beyrouth. La conférence de presse diffusée dans le monde entier a permis à l’homme d’affaires aux trois nationalités française, libanaise et brésilienne de se défendre devant des journalistes triés sur le volet.
Ce mercredi 8 janvier 2020, “l’affaire Carlos Ghosn” a pris un nouveau tournant. Pendant plus de deux heures, Ghosn s’est exprimé avec des phrases fortes, la principale étant : “Je pourrais me présenter à un procès, n’importe où, du moment qu’il est équitable”. Ghosn était même prêt à rester au Japon mais, c’est le refus des autorités japonaises à le laisser voir sa femme qui l’a poussé à s’échapper. A noter que Carole Ghosn est soupçonné de fausses déclarations, ceci depuis avril 2019 par la justice japonaise. Pour Ghosn, le Japon aurait été le meilleur pays où se défendre.
Parmi les nombreuses déclarations faites par Ghosn, la France et le constructeur automobile Renault ont, bien sûr, été évoqués. L’homme, âgé de 65 ans, s’est senti lâché par le gouvernement français et compte, dans les prochaines semaines, sur le soutien de la France comme tout citoyen français inculpé à l’étranger. Concernant Renault, Ghosn a déclaré ne pas avoir démissionné de chez Renault tout en étant ne pas être opposé à répondre à des juges français. Pour lui, Renault n’est pas concerné car tout vient du Japon et des dirigeants de chez Nissan.
Pour revenir sur le volet judiciaire japonais, Ghosn s’est défendu d’une manière combative en s’exprimant sur les charges qui pèsent contre lui : “Les charges contre moi sont infondées. Pourquoi les procureurs ont-ils fait fuiter des informations fausses et dissimulé des informations disculpatoires ? Pourquoi souhaitaient-ils m’empêcher de parler pour présenter ma version des faits ? Pourquoi m’ont-ils interdit tout contact avec mon épouse ?” Ghosn a utilisé le terme de “collusion” pour exprimer le fait que Nissan et le procureur de Tokyo se seraient entendus. Cette dernière déclaration a, peu après la conférence de presse, été démentie par la justice japonaise.
Celui qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par Interpol est revenu sur son arrestation du 19 novembre 2018 : “C‘est comme si j’étais décédé. Je ne savais pas si j’allais revoir les gens que j’aime. C’est comme si j’étais mort. Vous vous anesthésiez, c’est votre façon de survivre. Quand j’ai vu que j’étais sorti, c’est comme si quelque part, je revenais à la vie.”
De nombreux éléments ont été produits par Ghosn lors de la conférence de presse, notamment au sujet de sa soirée d’anniversaire organisée au château de Versailles. Ainsi, sur la base du mécénat en place entre Renault et le château de Versailles, la salle a été mise à sa disposition à titre gratuit, tel un geste commercial.
Enfin, Ghosn a démenti qu’il avait signé un accord avec Netflix, une information publiée le 3 janvier dernier par le journal Le Monde.
La rédaction
Photos : capture d’écran, LesVoitures.com et Renault