L’affaire qui secoue l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi vient d’entrer dans une nouvelle phase. Après 22 jours de garde à vue, Carlos Ghosn, évincé de la direction de Nissan après avoir été arrêté mais toujours à la tête de Renault, est mis en examen au Japon pour avoir triché sur ses déclarations de revenus. La marque Nissan, en tant qu’entité morale est également poursuivie par le parquet de Tokyo.
“Le temps de la justice” est souvent évoqué dans de nombreux procès. Du temps, la justice japonaise en a pris après l’arrestation de Carlos Ghosn il y a trois semaines. Celui qui est toujours PDG de Renault est, à cette heure, toujours emprisonné au Japon car sa garde à vue est prolongée de 22 autres jours.
Cette affaire porte précisément sur des faits de minoration de revenus, ceci pour les exercices fiscaux compris entre 2010 et 2014 et pour une fraude estimée à la hauteur de 5 milliards de yens (soit 38,8M€). Quant à la nouvelle garde à vue prononcée, elle concerne la même malversation mais sur une autre période : 2015 à 2018. Au Japon, la justice reproche aussi au constructeur Nissan le fait d’avoir été responsable de la transmission de données financières erronées aux entités qui contrôlent la fiscalité des entreprises. Par effet de bord, cette nouvelle décision de justice incrimine Hiroto Saikawa, l’actuel dirigeant par interim de Nissan.
En France, Renault est depuis le début de l’affaire gérée par Philippe Lagayette et Thierry Bolloré. La destitution de Carlos Ghosn a la tête du groupe devrait être discutée rapidement du côté du conseil d’administration du constructeur automobile ainsi qu’avec l’Etat qui, rappelons-le, est actionnaire. Enfin, Carlos Ghosn nie les faits mais risque, au maximum, une peine de 10 ans de prison. Les fêtes de Noël se passeront derrière les barreaux pour l’emblématique dirigeant.
La rédaction
Photos : Renault