Le verdict est tombé, et il fait froid dans le dos. Le 9 septembre 2025, Euro NCAP a publié les résultats des crash tests de la MG3, citadine hybride du constructeur chinois MG Motor, commercialisée en Europe depuis juin 2024. Si le modèle a obtenu une note globale de 4 étoiles, l’organisme de sécurité indépendant a révélé une défaillance mécanique inédite, qualifiée de « rare et grave », qui pourrait remettre en question la sécurité fondamentale du véhicule.
Pendant le crash-test de la MG3 (MG Motor), précisément lors d’un choc frontal décalé, les ingénieurs d’Euro NCAP ont observé un phénomène jamais rencontré depuis la création de l’organisme en 1997 : « une défaillance du mécanisme de verrouillage du siège conducteur ». Ce défaut a provoqué « une torsion du siège conducteur à mi-course lors de l’impact. Ce mouvement a exercé des forces élevées sur la jambe droite du mannequin ». Résultat : la protection de cette zone critique a été jugée « faible », et l’efficacité du véhicule à protéger les genoux et fémurs des occupants n’a pas pu être démontrée. Ce n’est pas tout. Lors d’un autre test, la tête du mannequin est venue « écraser » l’airbag conducteur, entrant en contact direct avec le volant, une situation jugée préoccupante par les experts alors que le secteur de l’automobile est en difficulté, à cause du scandale des airbags Takata. Voici la vidéo Euro NCAP du crash-test de la MG3.
Malgré la gravité de ces anomalies, Euro NCAP n’a pas pu sanctionner la MG3 dans sa notation globale. Pourquoi ? Aled Williams, directeur du programme Euro NCAP, nous en dit plus :
« Ce cas illustre une rare lacune dans le système de notation (…) Il s’agit d’un cas quasi inédit, mais Euro NCAP va y remédier en modifiant ses protocoles et sa notation afin de pouvoir intégrer tout échec – même si les performances globales de la voiture sont bonnes – dans ses notes »
En clair, le système actuel de crash-test d’Euro NCAP ne permet pas de retirer des étoiles pour une défaillance isolée, aussi critique soit-elle.
« Par conséquent, la MG3 mérite tout de même quatre étoiles grâce à ses performances dans d’autres domaines », conclut Euro NCAP. Mais l’organisme ne s’arrête pas là. Le défaut a été signalé aux autorités d’homologation compétentes, ouvrant la voie à un éventuel rappel de la MG3. Une mesure qui, si elle était confirmée, pourrait concerner des milliers d’exemplaires déjà en circulation.
Face à cette alerte, MG Motor a réagi. Un porte-parole français de la marque automobile a ainsi déclaré, suite aux résultats du crash-test de la MG3 réalisé par Euro NCAP :
« Il y a beaucoup d’échanges avec Euro NCAP, et c’est toujours intéressant »
La marque automobile britannique appartenant aux Chinois de SAIC Motor Corporation a confirmé avoir modifié le mécanisme de siège dès août 2025, et prévoit une intervention sur l’airbag conducteur à partir d’octobre. Pour les véhicules déjà vendus ou en stock, MG France estime qu’il est trop tôt pour parler de rappel, tout en assurant prendre le sujet « à cœur », bien qu’aucune obligation légale ne l’y contraigne.
Il est essentiel de rappeler qu’Euro NCAP ne joue aucun rôle dans l’homologation des véhicules. Son travail consiste à évaluer la sécurité des modèles commercialisés en Europe, indépendamment des procédures administratives. Et dans le cas de la MG3, cette évaluation soulève des questions graves sur la robustesse de certains composants essentiels à la protection des occupants.
Enfin, la MG3, deuxième modèle le plus vendu par MG Motor en France, se retrouve ainsi au cœur d’une controverse technique qui pourrait ternir l’image de la marque et ébranler la confiance des consommateurs. Dans un marché où la sécurité est un critère de plus en plus scruté, cette affaire pourrait bien marquer un tournant dans la manière dont les crash-tests sont interprétés… et dans la manière dont les constructeurs automobiles devront y répondre.
La rédaction
Photos : Euro NCAP, impression d’écran YouTub eet MG Motor
