En 2026, l’organisme indépendant Euro NCAP, référence mondiale des crash-tests depuis sa création en 1997, va profondément revoir son protocole de notation. Une refonte d’ampleur, la plus importante depuis 2009, qui place les voitures électriques au cœur des nouvelles exigences tout en élargissant les critères de sécurité active et passive.
La nouvelle grille 2026 des crash-tests Euro NCAP s’appuie sur la matrice de Haddon, divisant l’évaluation en quatre phases : conduite sûre, évitement de l’accident, protection durant l’accident et sécurité après l’accident. Mais au-delà de cette structure, c’est l’intégration des spécificités des voitures électriques qui marque un tournant.

Les récents accidents impliquant des Tesla, où des occupants se sont retrouvés piégés à bord à cause de poignées de porte électriques défaillantes, ont accéléré la prise de conscience. À partir de 2026, Euro NCAP testera systématiquement le fonctionnement des poignées électriques après un choc. Les voitures électriques devront aussi prouver leur capacité à isoler correctement leur pack haute tension, afin d’éviter tout risque d’électrocution ou d’incendie. Autre nouveauté : le système d’appel d’urgence e-call devra transmettre aux secours le nombre exact de personnes à bord, un critère essentiel pour optimiser les interventions.

La sécurité active reste un pilier des crash-tests Euro NCAP. Les ADAS (Advanced Driver Assistance Systems), dont certains sont déjà obligatoires depuis 2024 et d’autres le deviendront en 2026, seront évalués dans des scénarios plus réalistes. Freinage d’urgence autonome avec détection des piétons et cyclistes, alerte de survitesse, aide au maintien dans la voie : autant de dispositifs qui devront prouver leur efficacité en conditions urbaines, avec des tests sur circuit et en circulation réelle. La reconnaissance des panneaux sera également vérifiée sur route.

Côté ergonomie, Euro NCAP veut récompenser les véhicules qui privilégient des commandes physiques claires et accessibles. Les interfaces tout-tactile, accusées de détourner l’attention du conducteur, pourraient être pénalisées. Les critères porteront sur le placement, la clarté et la facilité d’utilisation des commandes essentielles.

La sécurité passive évolue aussi pour les crash-tests Euro NCAP. Ces derniers, entre autres frontaux, intégreront des mannequins de tailles et de corpulences variées, les chocs latéraux seront diversifiés et les impacts piétons étudiés plus finement, notamment au niveau des montants de pare-brise. Les véhicules capables d’adapter le comportement des ceintures et airbags selon la morphologie des passagers seront avantagés.
De plus, les systèmes de surveillance des occupants seront encouragés. Détection d’une ceinture mal placée, suivi du regard et des mouvements de tête du conducteur, identification de signes de consommation d’alcool ou de drogue : autant de technologies intrusives qui seront désormais valorisées dans la notation.
Enfin, cette refonte des crash-tests Euro NCAP pourrait bouleverser les résultats. Les modèles performants en sécurité passive mais dépourvus des coûteuses assistances high-tech risquent de voir leur note baisser. À l’inverse, les voitures électriques dotées de systèmes avancés de surveillance et de protection post-accident pourraient se hisser en tête du classement. Plus que jamais, la lecture détaillée des résultats deviendra indispensable pour comprendre la véritable performance de chaque modèle face aux nouveaux standards 2026 établis par Euro NCAP.
La rédaction
Photos : Euro NCAP

