On aurait pu croire que la De Tomaso P72 finirait aux oubliettes, mais elle est bien réelle et s’apprête à entrer en production. Ce modèle au design rétro avait fait sensation au Festival of Speed de Goodwood en 2019, avant de disparaître des radars. Après des années de silence et quelques turbulences internes, la supercar est enfin prête.

La supercar De Tomaso P72 est un coupé biplace dont le style nous ramène au prototype de compétition De Tomaso P70, développé par Carroll Shelby et Alejandro de Tomaso au début des années 1960. La super-sportive P72 présente de grandes courbes et des galbes qui génèrent une fluidité exceptionnelle. Malgré cette inspiration officielle, on ne peut que constater également la ressemblance entre cette De Tomaso P72 et la Ferrari P4/5 by Pininfarina de James Glickenhaus, sans oublier la Ferrari 330 P4. La carrosserie de la De Tomaso P72 cache un châssis monocoque en fibre de carbone repris de l’Apollo IE (Intensa Emozione).

Initialement, les prototypes étaient équipés d’un V12 Ferrari, mais la version finale adopte un V8 Ford Supercharged. Ce V8 5.0 l de 700 hp (709 ch) et820 Nm, spécialement conçu pour délivrer un son proche d’un moteur atmosphérique, renoue avec l’héritage américain de la marque. Hélas, aucune donnée de performance n’a été révélée. Le moteur est installé dans une structure en carbone, sous un capot arrière recouvert de feuilles d’or. Malgré les imposants silencieux installés pour respecter les normes européennes, une version plus radicale de la De Tomaso P72 pourrait être développée.

supercar De Tomaso P72

Contrairement au prototype équipé d’une boîte séquentielle, la De Tomaso P72 conserve l’esprit des modèles historiques avec une boîte manuelle à tringlerie apparente, rappelant les productions de Pagani. Elle rejoint ainsi le cercle restreint des supercars à trois pédales, aux côtés des Pagani Utopia, GMA T.50 et Aston Martin Valiant.

A l’intérieur de la De Tomaso P72, tout est dans le détail. Pas moins de 179 pièces en aluminium usiné habillent l’habitacle. Les finitions sont personnalisables et le compte-tours adopte des chiffres romains. Aucun écran ni système multimédia ne viennent perturber l’ambiance, à l’exception d’un affichage pour la caméra de recul. Cette approche minimaliste reflète la volonté du patron de De Tomaso, qui préfère se concentrer sur la conduite pure. Avec un réservoir de 100 litres, la De Tomaso P72 est parée pour de longues escapades, à condition de voyager léger, l’espace de rangement étant limité à quelques effets personnels.

Depuis sa première apparition en 2019, la P72 a évolué pour améliorer l’accès à bord. La structure carbone suit désormais les standards LMP1, permettant d’abaisser les seuils de portière et d’intégrer directement les sièges. Le volant et les pédales sont ajustables, offrant une ergonomie taillée pour une utilisation de la De Tomaso P72 sur circuit, lors de journées de roulage privées. Bien que présentée comme une GT, la P72 reste une voiture pensée pour le plaisir de conduite, une supercar avec une position de pilotage proche d’un modèle de course. La visibilité est préservée grâce aux larges surfaces vitrées des portes en élytre, qui laissent admirer l’intérieur raffiné.

 

Enfin, affichée à un prix unitaire de 1,6 M€ HT, les 72 exemplaires de la De Tomaso P72 ont déjà été vendus depuis longtemps. Les premiers acheteurs devraient recevoir leur P72 vers la fin de l’année 2025. Pour les retardataires, il reste l’espoir d’une version P900 dédiée à la piste, ou d’éventuelles déclinaisons à venir.

La rédaction

Photos : De Tomaso Automobili