En 2035, les ventes de voitures thermiques et hybrides neuves seront donc interdites. Ainsi, vous n’êtes pas sans savoir que la très grande majorité des constructeurs automobiles investissent massivement pour préparer leur avenir 100% électrique. C’est bien le cas du côté de chez Audi, la marque premium du groupe Volkswagen. Voici l’essai de l’Audi Q8 Sportback 55 e-tron quattro de 300 kW/408 ch en finition « S Line ».
Avant de vous faire voyager sous le soleil du Portugal pour l’essai de l’Audi Q8 Sportback 55 e-tron, un « coup d’oeil dans le rétroviseur » de la récente histoire électrique d’Audi s’impose. En effet, en 2018, à l’occasion du Mondial Paris Motor Show, Audi a présenté, en première mondiale, sa toute première voiture électrique de grande série, l’Audi e-tron quattro (en photo ci-dessous).
Puis, un an plus tard, c’était au tour de la version coupé dite « Sportback » du SUV électrique de faire son apparition. Fin 2022, dans le cadre de son restylage, l’Audi e-tron quattro a changé de nom pour devenir l’Audi Q8 e-tron quattro. Attention, il ne faut pas confondre, bien sûr, ce Q8 100% électrique avec le Q8 thermique ou hybride rechargeable toujours proposé au sein du catalogue Audi. Place à l’essai de l’Audi Q8 Sportback 55 e-tron quattro en commençant par une vidéo.
En termes de design, quelques évolutions sont à mettre à l’actif de ceux, désormais, appelés Audi Q8 e-tron quattro et Audi Q8 Sportback e-tron quattro, tous deux dorénavant disponibles en deux finitions, au choix (« S-Line » et « Avus »).
Un nouveau logo à effet relief à deux niveaux, de nouvelles signatures lumineuses avant/arrière et le rétroéclairage de la nouvelle calandre Singleframe suffisent clairement à moderniser le SUV « à pile ». Le bouclier avant des Q8 a également été retravaillé dans le but d’optimiser les traitements de flux d’air.
Ce qui ne se voit pas, se cache sous le SUV premium Audi car, son soubassement a été revu, toujours avec comme objectif de faire progresser l’aérodynamique. Faut-il rappeler, pour faire simple, que plus le Cx d’une voiture électrique est faible, plus l’autonomie de cette même voiture électrique est élevée ? Le Cx de l’Audi Q8 Sportback e-tron passe ainsi de 0,26 (Audi e-tron quattro) à 0,24.
A noter que notre bel Audi Q8 Sportback 55 e-tron quattro dispose de plusieurs options qui lui confèrent un style que nous qualifierons de « racé », de la teinte « Gris Daytona Nacré » (1 250 €) jusqu’aux optiques avant « LED-Matrix » (1 700 €) en passant par les jantes Audi Sport « Aero » (1 450 €) de 21 pouces au superbe noir métallisé.
L’Audi Q8 Sportback e-tron quatttro est un « gros bébé ». Avant d’ouvrir ses portes, précisons qu’il mesure 4,91 m de longueur, 1,93 m de largeur pour 1,61 m de hauteur. Quant à son poids, il est conséquent avec 2 585 kilos à vide.
Comparativement à l’Audi e-tron du Mondial Paris Motor Show de 2018, l’Audi Q8 e-tron n’évolue que très peu pour son habitacle. On retrouve donc une atmosphère résolument high-tech et raffinée avec, notamment, deux écrans de 10,1″ pour l’instrumentation numérique et l’infodivertissement. Plus bas, au niveau de la console centrale, un troisième écran de 8,6″ est dédié, entre autres, aux réglages de la climatisation. Vous l’aurez peut-être compris, plus il y a d’écrans, moins il y a de boutons, ce qui offre à l’Audi Q8 e-tron un grand « espace de vie automobile » très épuré.
Comme toujours chez Audi, la qualité des matériaux et leurs différents assemblages ne souffrent d’aucun défaut. A noter, qu’en finition « S Line », le Q8 Sportback e-tron est livré, de série, avec les « sièges Sport » à l’avant. Cependant, on regrettera que les belles surpiqûres rouges soient au programme des options à 800 €.
D’autres options peuvent rendre encore plus sportive l’atmosphère intérieure du SUV électrique Audi comme, par exemple, les « Inserts décoratifs à structure en carré en carbone » (500 €). Cependant, à nos yeux, s’il y a bien une « case option » à cocher sur le bon de commande d’un Q8 Sportback e-tron c’est, bel et bien, celle nommée « Toit coulissant panoramique » (1 750 €).
En revanche, une autre option est à éviter, celle correspondante aux rétroviseurs-caméras ! Et oui, nous reviendrons sur ce dernier point dans quelques lignes, dans les paragraphes liés à nos impressions de conduite relevées lors de l’essai routier de l’Audi Q8 Sportback 55 e-tron quattro.
On en vient à l’habitabilité grandiose de l’Audi Q8 Sporback e-tron à l’empattement de 2,92 m. Le conducteur et son passager seront largement à leur aise. Il en est de même pour les passagers arrière, malgré la présence d’un toit courbé propre au Q8 Sporback. Le volume du coffre du SUV est largement suffisant avec 569 l (banquette arrière en place) et 1 665 l (banquette arrière rabattue). De plus, un autre espace de rangement de 62 l est disponible sous le capot avant, là où pourra être rangé le câble de recharge.
Quant aux systèmes embarqués et autres aides à la conduite, ils sont, comme toujours chez Audi, de très haut niveau sur le Q8 e-tron. Il nous faudrait presque un site internet spécial pour vous les présenter en détail tant ils sont nombreux ! Comme le veut l’expression, ce Q8 e-tron est « bourré » d’intelligence électronique grâce à 5 capteurs de type radar, à ses 5 caméras et 12 capteurs ultrasoniques. Alors êtes-vous impatients de savoir comment le SUV premium allemand se comporte sur la route ? Place à l’essai « proprement dit » de l’Audi Q8 Sportback 55 e-tron quattro.
La conduite d’une voiture électrique, tel que le SUV électrique Audi, est « intimement » liée à la préservation de son autonomie. C’est pourquoi nous avons choisi de débuter l’essai de l’Audi Q8 Sportback 55 e-tron quattro en mode « efficiency » qui optimise la préservation de la batterie. Au total, ce ne sont pas moins de 7 modes de conduite qui sont proposés, au choix, via la commande « Audi drive select » : « offroad », « allroad », « efficiency », « comfort », « auto », « dynamic » et « individual ».
Avouons que nous étions impatients de voir comment le très lourd SUV allemand allait se comporter sur « un terrain de jeux » aux routes majoritairement sinueuses et étroites, celles des superbes côtes portugaises. Dès les premiers kilomètres parcourus au volant du l’Audi Q8 Sportback 55 e-tron quattro, on ressent son confort exceptionnel, sans aucun bruit venant perturber un silence électrique. Cependant, lors des changements de voie, nous sommes, cette fois, désagréablement surpris par les rétroviseurs-caméras très peu ergonomiques. Notre regard étant inexorablement et très naturellement attiré par la caméra car, nos yeux cherchent le rétroviseur droit ou gauche mais, il n’y en a pas. Les écrans qui affichent les images filmées par les caméras sont très mal positionnés. On préfère de loin, des rétroviseurs classiques qui offrent une sécurité maximale sans perturber nos habitudes et réflexes d’automobiliste.
Sachant que les différents modes de conduite jouent sur la suspension pneumatique adaptative, la réactivité de la pédale de droite ainsi que sur la précision de la direction, on passe vite en mode « dynamic », l’équivalent d’un mode sportif.
La surprise est alors totale surtout dans les virages serrés dans lesquels le Q8 Sportback 55 e-tron fait preuve d’un dynamisme intéressant. Plutôt agile et plus ferme en mode « dynamic », le SUV électrique coupé se place aussi précisément à l’entrée de ces mêmes courbes. De plus, le mode « dynamic » n’impacte pas la qualité du confort du Q8 Sportback 55 e-tron quattro. Et quand on se rappelle que l’on doit préserver la batterie du SUV, on joue alors avec les palettes pour accentuer, plus ou moins, la récupération d’énergie au freinage. D’ailleurs, le ressenti fourni par la pédale de frein est un autre bon point à mettre à l’actif de l’Audi Q8 Sportback 55 e-tron, ce qui est rare pour une voiture électrique. On réalise alors que ce Q8 e-tron est une réussite en matière de comportement. Néanmoins, il ne faudra pas se laisser griser par sa puissance électrique, ceci à l’approche des virages : 0 à 100 km/h en 5,6 s – 200 km/h de vitesse maximale. 2 585 kilos, cela se ressent vite ! Même s’il dispose de la technologie quattro, grâce à ses deux moteurs électriques avant et arrière, le Q8 Sportback 55 e-tron trouve logiquement ses limites à un rythme soutenu.
Sur tout type de routes plus droites, on domine tous les éléments bien assis derrière le volant du SUV. On ressent alors un sentiment que nous qualifierons de « force tranquille ». En mode « allroad », le Q8 devient même amusant à conduire sans le sable. Il est aussi possible, via un bouton de commande « lift » d’augmenter sensiblement sa garde au sol.
Comme évoqué en introduction, notre Audi Q8 Sportback 55 e-tron quattro d’essai développe donc 300 kW/408 ch, l’énergie électrique étant fournie par une batterie d’une capacité de 114 kWh (104 kWh de capacité nette). C’est l’occasion de préciser que tous les Q8 e-tron intègrent des « piles » améliorées (95 kWh pour l’Audi e-tron de 2018). Niveau consommation, nous avons relevé un bon 25,6 kWh/100 km, sur un parcours composé à 50% de portions roulantes et d’autres plus sinueuses. En donnée Audi, le Q8 Sportback 55 e-tron est donnée entre 21,6 et 24,1 kWh/100 km. Acceptant au maximum, une puissance de recharge de 170 kW, la batterie du Q8 Sportback 55 e-tron quattro se recharge, de 10 à 80 %, en quelques 30 minutes sur un chargeur à haute puissance (150 kW – Courant Continu). Toujours en donnée constructeur, l’autonomie maximale du SUV est de 552 km (WLTP).
En conclusion de notre essai de l’Audi Q8 Sportback 55 e-tron quattro, ce SUV est fidèle à l’ADN du constructeur allemand si l’on oublie son poids, encore une fois, à maîtriser. Aux commandes du Q8 Sportback 55, on est alors proche de la conduite d’un SUV thermique haut de gamme, les watts en plus ! Sur un marché naissant, le Q8 e-tron quattro a, logiquement peu de concurrent avec les BMW iX et Mercedes-Benz EQE SUV. Enfin, le Q8 Sportback 55 e-tron s’offre à partir de 98 800 € (hors bonus écologique). Seule une clientèle élitiste pourra dons s’offrir cette voiture électrique, une valeur sûre à une valeur très élevée.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : LesVoitures.com et Audi
Vidéo : Thomas de Chessé