Citroën ë-C3 : les chevrons font leur révolution électrique, essai

Pendant que Renault fait sa “Renaulution”, Citroën fait sa révolution ! En effet, Dacia ne cesse de monter en gamme alors que la marque aux chevrons ambitionne le “low cost” de la voiture électrique pour tous… Forcément ces deux géants vont se confronter sur le même marché, celui de la petite citadine électrique occupé par la Spring, pour le moment ! On vous explique pourquoi la chinoise ne fera pas le poids dans ce duel à venir. Voici l’essai de la Citroën ë-C3 de 83 kW/113 ch.

Son design, un petit SUV 100% électrique à la mode :

Débutons donc l’essai de la Citroën ë-C3 en présentant son style inspiré du concept-car Oli et d’un nouveau logo (les chevrons dans un ovale de grande taille. La Citroën ë-C3 affirme son caractère moderne par des lignes anguleuses, oubliant ainsi les rondeurs des modèles précédents. Avec une hauteur de 1,57 m, la nouvelle ë-C3 est plus haute de 100 mm par rapport à la génération précédente.

Cette nouvelle identité se retrouvera sur les prochains modèles Citroën à venir avec des feux avant et arrière présentant une signature à trois niveaux façon lames. Les barres de toit, un style baroudeur, et les grandes jantes en aluminum de 17 pouces, sur la version supérieure “Max” (en “Rouge Elixir” en photos), soulignent le dynamisme tout en conservant un petit gabarit de 4,01 m de long pour 1,76 m de large.

essai Citroën ë-C3 voiture électrique citadine électrique

Sa conduite, de l’ultra-confort :

Sur ce point, Citroën reste leader en associant à la fois le système de suspension “Citroën Advanced Comfort” (à double butée hydraulique) couplé à de nouvelles mousses des sièges de la version “Max”. A cela s’ajoute, un très bon ressenti au niveau de la direction et de la pédale de frein.

essai Citroën ë-C3 voiture électrique citadine électrique

Nous sommes largement au niveau du segment supérieur, c’est selon moi son plus gros atout ! Compacte, la Citroën ë-C3 reste agile et manoeuvrable en toute circonstance. En ville, sa hauteur facilite la conduite, car la Citroën ë-C3 se joue des dos d’âne ou autres nids-de-poule.

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Son moteur, son autonomie et sa consommation :

Même si le petit SUV 100% électrique Citroën ë-C3 est limité à 135 km/h, ses performances sont tout à fait dans les normes, car avec 113 ch, il se joue de la circulation du quotidien et peut envisager l’autoroute sans peur… Ce qui n’est pas le point fort de la Dacia Spring. Précisons que la Citroën C3, sans le “ë”, c’est aussi une offre en PureTech 100 ch / Boîte de vitesses manuelle.

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La batterie de la Citroën ë-C3, qui répond à la technologie LFP (Lithium-Fer-Phosphate), est d’une capacité de 44 kWh. Cela offre une autonomie de 326 km en WLTP.

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De plus les batteries LFP sont moins coûteuses que les versions NMC (Nickel-Manganèse-Cobalt) utilisées, à ce jour, par les marque du groupe Stellantis. Ainsi, sur un trajet idéal, à 25° de température extérieure, sans autoroute, j’ai pu parcourir, lors de mon essai de la Citroën ë-C3, 300 km. Cette dernière donnée correspond environ à une consommation de 14,5 kWh/100km. Mais, on peut certainement obtenir mieux en évoluant uniquement en ville. Notons, toutefois, que la  Citroën ë-C3 ne dispose pas de pompe à chaleur, cela pourra être pénalisant en hiver.

Pour ce qui est de la recharge, encore une fois, elle offre plus que la Dacia. Avec 100 kW en charge rapide, sa batterie passe de 20 à 80 % en 26 minutes, ce qui lui permet de voyager un peu plus loin. Sinon, à domicile pour brancher la C3 électrique sur une prise de courant alternative, elle est dotée d’un chargeur de 7 kW, la faisant passer de 20 à 80 % en 4h10. En option, on trouve un chargeur d’une puissance de 11kW ( 400 €).

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Son équipement, très complet : 

Même si l’habitacle est essentiellement constitué de plastiques durs, pour la version “Max”, tout y est ! Avec son petit volant, son affichage tête haute, l’écran de 10,25″ et son système d’info-divertissement assez rapide.

Pour la version “You” (en “Bleu Monte Carlo” en photos), il faudra se contenter de brancher son téléphone pour recevoir la radio ou le GPS. C’est un peu les lacunes du produit d’appel qui rogne sur l’esthétisme avec sa mono-couleur, sans barres de toit, sans décoration extérieure mat, des sièges simples, sans caméra de recul, sans jantes de 17 pouces aluminium, etc…

Mais rassurez-vous, les aides à la conduite sont de série (régulateur, limiteur de vitesse, alerte franchissement de ligne, alerte collision ), tout comme la climatisation automatique dès le modèle “You”.

Son tarif, la meilleure offre du marché :

Tout d’abord, avec l’utilisation de la plateforme internationale “Smart Car” très modulable (Inde, Amérique du Sud et Europe ), la Citroën ë-C3 est économique à produire. En simplifiant la gamme en 2 versions, au choix : “You”, à partir de 23 300 € (hors bonus écologique) ou “Max”, à partir de 27 800 € (hors bonus écologique), Citroën a tout compris. On observe, donc, un écart de 4 500 € ! On aurait aimé un modèle intermédiaire mais ne serait-ce pas volontaire ? Le but étant de vendre principalement le modèle haut de gamme.

Son espace à bord, généreux :

L’accès facilité par la hauteur de caisse nous offre un habitacle très spacieux pour le segment surtout au niveau des places arrière (+ 20 mm que la concurrence). Cette position dominante de conduite renforce la sensation de sécurité, mais, surtout, accentue le bien-être ressenti à bord et offre une meilleure visibilité.

Deux reproches toutefois, même si le volume du coffre est correct avec 310 l, son accessibilité est difficile, car ce même espace de chargement est trop profond et la banquette arrière est, seulement, fractionnable sur la version “Max”.

Enfin, pour conclure notre essai de la Citroën ë-C3, aurait-elle trouvée sa place dans la nébuleuse Stellantis ? En se recentrant sur l’essentiel, elle projette d’attaquer Dacia sur son terrain. A savoir que C3 est le plus gros volume de la marque avec plus de 5,6 millions de ventes tous modèles confondus, soit plus que la 2CV. C’est pourquoi le look de l’ë-C3, tel un mini-SUV urbain plutôt réussi, et son prix imbattable sur le marché des citadines électriques, feront d’elle un succès. On a bien vu que la Spring n’inquièterait pas notre ë-C3 tout comme la Renault 5 E-Tech electric, sachant que cette dernière se positionne plus comme une compacte. En revanche, la Citroën ë-C3 ne devrait-elle pas s’inquiéter de la future Leapmotor T03 bientôt produite en Europe et distribuée dans le groupe Stellantis ? Enfin, l’autre concurrente de taille sera la célèbre Fiat Panda qui bénéficiera du même châssis moteur avec un look, parait-il plus “Fun” ? A suivre, en prenant en compte la future version d’entrée de gamme de l’ë-C3, prévue pour 2025, mais d’ores et déjà officiellement annoncée à partir de 19 990 € (hors bonus écologique).

Texte et essai : Alexis Tissier

Photos : LesVoitures.com et Citroën