Depuis 1951, la Mercedes-Benz Classe S est surtout connue du grand public comme l’une des voitures les plus luxueuses au monde. On en oublierait presque qu’elle a toujours été en avance sur son temps en intégrant des technologies qui font aujourd’hui notre quotidien d’automobiliste. Disponible en berline ou en limousine, la Classe S de dernière génération roule-t-elle ainsi sur les traces des modèles qui ont marqué l’histoire de l’automobile ? La réponse en découvrant notre essai de la Classe S Berline en version 400 d AMG Line.
Avant de vous présenter notre essai de la Classe S W223 dans les moindres détails en vous livrer nos impressions de conduite, rappelons que l’Airbag, l’ABS et l’ESP, ont tous fait leur apparition sur la Classe S. Bien d’autres dispositifs ont été proposés sur la Classe S au fil du temps. Aujourd’hui, elle trône sur le podium mondial des voitures de luxe les plus vendues avec plus de 500 000 exemplaires. Cette référence s’adressant à une clientèle élitiste se doit donc d’être parfaite en commençant par son design.
Alors que la Classe S Limousine se déploie sur 5,289 m de long, notre berline d’essai affiche une longueur de 5,179 m. Statutaire à plus d’un titre, la grande berline à l’étoile fait apparaître un design qui joue avec tous les codes de l’automobile. Ainsi, la face avant du nouveau porte-drapeau Mercedes impose ses formes tout en révélant une certaine finesse. On touche ici à l’orientation prise depuis quelques années par le bureau du style Mercedes à savoir, proposer des lignes et courbes plus simples. La face avant de la Classe S résume à elle seule cette philosophie car, malgré une largeur de 1,921 m, la Mercedes est loin d’être visuellement lourde, bien au contraire. Sur son capot avant, la Classe S est, en revanche, la seule Mercedes a faire perdurer la tradition de l’étoile fixée sur le capot.
De profil, c’est aussi fluide que l’élément aquatique offert à notre Classe S d’essai à l’occasion de quelques prises de vue. Une ligne de caisse haute s’étire quasiment jusqu’aux feux arrière et un long toit courbé ne fait qu’un avec la malle arrière. Cette recherche d’homogénéité, on la retrouve au niveau des poignées de portes affleurantes. Les jantes en alliage AMG d’une taille de 20 pouces participent aussi à alléger visuellement les longs profils de la Classe S.
Vue de l’arrière, la Mercedes-Benz Classe S en impose, cette fois, beaucoup plus, ceci avec des feux qui prennent de la place. Liés par un bandeau brillant, ils sont situés très haut ce qui fait ressortir un bouclier arrière massif mais non moins élégant car, ses galbes sont plutôt visuellement assez doux. Au final, la silhouette de la Mercedes-Benz Classe S est un véritable plaisir à observer tant elle est élancée. On en oublie presque instantanément que l’on est en présence d’une très grande voiture.
Passons à l’intérieur de cette nouvelle Classe S… attention les yeux, on touche ici au summun du luxe automobile et de la haute technologie. A la fois raffinée et hyper-moderne, la Classe S n’est ni plus, ni moins, que la plus high-tech des Mercedes actuelle, sans même parler de son confort.
L’écran central tactile est d’une taille de 12,8″ (OLED – 239,06 mm x 218,8 mm) et occupe tout l’espace de la console centrale alors que la dalle dédiée à l’instrumentation digitale est de 12,3″. Ces écrans font partie du système MBUX (Mercedes-Benz User Experience) de dernière génération. En comptant les autres écrans disponibles pour les passagers arrière, ils peuvent, au total, être au nombre de 5. Bientôt, Mercedes proposera un système d’écran unique encore plus novateur : MBUX Hyperscreen.
Dotée, entre autres, des « Pack Exclusif » et « Pack Premium Plus » qui, à eux seuls au total, sont facturés à un prix supèrieur à celui d’une Peugeot 208 d’entrée de gamme, notre Classe S 400 d d’essai est un véritable salon roulant aux indénombrables attentions pour ses occupants : du « simple » cuir Nappa aux technologies les plus folles comme l’écran à projection 3D et la vision tête haute à réalité augmentée dédiés, tous deux, dédiés au conducteur, ceci jusqu’à un appuie-tête digne d’un oreiller d’une suite d’hôtel de luxe.
Il nous faudrait un autre article présentant exclusivement cet espace de vie automobile qui n’a pas d’égal pour vous en énumérer les moindres détails. S’il ne fallait en retenir qu’un, ce serait finalement loin d’être un détail car, la Classe S intègre une intelligence artificielle capable d’apprendre vos moindres gestes pour anticiper vos moindres désirs. Ajoutez à cela la conduite autonome de niveau 3 qui, précisons-le, n’est pas encore autorisée par la législation automobile et vous obtiendrez un « laboratoire roulant » à hautes technologies.
Avant de passer à l’épreuve de la route, est-il nécessaire de préciser que les matériaux, inserts et tout ce qui compose l’habitacle de la Classe S sont d’une qualité sans faille, à l’identique des assemblages ? Une toute dernière chose avant de passer à nos impressions de conduite, ne vous asseyez jamais à l’arrière d’une Classe S au risque de ne plus jamais vouloir reconduire un jour tant on s’y sent bien !
Alors que les équipes de Mercedes-Benz France auraient pu choisir d’organiser les essais de la nouvelle Mercedes-Benz Classe S dans une région sans relief et sans virage c’est au contraire, sur les hauteurs de la « French Riviera » que nous avons pris le volant de celle qui affiche 2 070 kilos sur la balance. Cependant, comme évoqué précédemment, la Classe S est bourrée de hautes technologies avec, de série, la suspension pneumatique « Airmatic » et la transmission intégrale « 4Matic » pour notre Classe S 400 d. De plus, cette dernière est équipée de l’option « Roues arrière directrices »…
Dès les premiers kilomètres effectués aux commandes de la nouvelle Mercedes-Benz Classe S, nous sommes baignés par une sensation de facilité déconcertante, surtout en évoluant dans des rues très étroites. Les écrans nous affichent alors au millimètre près là où cela passe ou pas. Rassurez-vous, ça passe vraiment partout, les roues directrices apportant (déjà) une facilité de conduite à cette « citadine de 5,179 m ».
Dans un silence impressionnant, le 6-cylindres diesel d’une cylindrée de 2 925 cm3 se faisant extrêmement discret, nous prenons la route de l’arrière-pays provençal en jouant avec les différents modes de conduite. La boîte de vitesses 9G-Tronic procure, comme à chaque fois, des changements de rapport sans aucun à-coup et aide à générer une sensation de légèreté. D’une puissance de 330 chevaux pour un couple de 700 Nm disponible très tôt (de 1 200 à 3 200 tr/min), le 6-cylindres suffit largement à emmener les plus de 2 tonnes de la berline.
Nous n’étions pas au bout de nos surprises… Le mode « Sport » enclenché, la direction devient plus directe et la suspension plus ferme tout en respectant le rang de voiture luxueuse de la Classe S, comprendre sans abaisser le niveau de confort. Plus réactifs, la boîte de vitesses et l’accélérateur transforment alors la berline statutaire en une voiture hyper-dynamique. La Classe S vire à plat et enroule littéralement les virages grâce à ses roues arrières directrices. La tenue de route est alors exceptionnelle surtout que les nous bénéficions d’un monte pneumatique en Pirelli P Zero. On ne s’attendait clairement pas à autant d’agilité pour ce type de berline qui procure, surtout, un réel plaisir de conduite à en oublier sa motorisation diesel et ses plus de 2 tonnes. La preuve, il ne faut que 5,4 s à la Classe S 400 d 4Matic pour passer de 0 à 100 km/h.
A un rythme moins élevé, notamment sur autoroute, la Classe S peut être qualifiée de perfection automobile tant on s’y sent comme à la maison enfin, dans une villa de luxe bien évidemment dans laquelle on consomme un minium de carburant. A ce titre, la consommation de la Classe S 400 d 4Matic est communiquée entre 6,7 et 8,0 l/100 km en cycle mixte soit, une donnée que nous avons très légèrement dépassé sur l’ensemble de notre essai (9,2 l/100 km). En termes d’émissions de CO2, elles sont précisément de 169 g/km en ce qui concerne la berline de notre agréable balade dans le sud de la France.
En conclusion, la Mercedes-Benz Classe S 400 d est presque la voiture parfaite mis à part le prix auquel elle s’affiche. Elle perpétue ainsi la tradition très haut de gamme née en 1955 sur la Mercedes 220 S. Mais, le plus intéressant est, à nos yeux et à nos mains de journalistes automobiles, représenté par le fait que la Classe S 400 d est une réelle « voiture plaisir », les ingénieurs de chez Mercedes ayant réussi le pari d’en faire une automobile que l’on ressent soit, un savant équilibre entre confort et sensation sans jamais tomber dans un comportement aseptisé. Cela a un prix… à partir de 115 150 €.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : LesVoitures.com