Devenu une marque à part entière en février 2018, Cupra, le label sportif auparavant affilié à Seat, se lance dans la course à la voiture électrique avec la Born. Cette dernière, “cousine” de la Volkswagen ID.3, s’adresse donc à une clientèle avide de plaisirs automobiles, que ce soit sur le plan du design ou du dynamisme sur route. Alors, que vaut la Cupra Born ? La réponse grâce à notre essai de la Born V (150 kW/204 ch) réalisé sur les belles routes de la région d’Aix-en-Provence.
Dévoilée sous la forme du concept-car el-Born à l’occasion du salon de Genève 2019, la Cupra Born partage donc la plateforme MEB avec la plus sage Volkswagen ID.3. Débutons l’essai de la Cupra Born en présentant son design. C’est à thecamp, le centre d’innovation tourné vers notre futur écologique, que la voiture électrique espagnole a, comme ont dit, pris la pose.
D’une longueur de 4,322 m, pour une hauteur de 1,540 m, la Cupra Born est à peine plus longue et plus basse que la Volkswagen ID.3 (L : 4,261 m – l : 1,552 m), les deux berlines électriques affichant la même largeur : 1,809 m. Au-delà de ces cotes, les deux voitures n’ont strictement rien à voir, la marque Cupra soignant sa forte identité, ce qui pourrait séduire les plus réfractaires à la voiture électrique.
La face avant de la Cupra born révèle ainsi un rendu hyper-agressif et moderne que l’on aime enfin observer pour une voiture “à pile”. Le capot plongeant de la Born fait apparaître des bossages marqués pour ses contours dont les volumes imposants surplombent des optiques acérées. En son centre, le bouclier avant de la Born accueille un fin bandeau noire aux 5 lettres “Cupra”. Plus bas, c’est une entrée d’air géante à la structure que nous qualifierons de reptilienne qui accroche le regard.
De profil, la Cupra Born fait ressortir, de nouveau, un aspect résolument sportif grâce à des bas de caisse saillants au niveau des roues arrière alors que les jantes (de 18 à 20 pouces) sont un autre exemple de la détermination du bureau de style Cupra à présenter des voitures dites “racées”. On évoque ici les nombreux éléments de couleur cuivre qui “habillent” la carrosserie de la Born.
Cependant, c’est néanmoins sous cet angle que les Cupra Born et Volkswagen ID.3 se rejoignent en termes de design, la partie arrière de la sportive espagnole 100% électrique faisant dans une différence plutôt radicale.
Un long bandeau lumineux fait la jonction entre des feux aux reliefs saisissants alors que le bouclier de la Cupra Born “sort ses muscles”. Qui dit voiture sportive dit également diffuseur. Sur ce dernier point, celui de la Born est spectaculaire alors que son becquet de toit est similaire à celui de l’ID.3. La berline 100% électrique espagnole, c’est aussi un panel de couleurs particulièrement original. Avant de prendre la route aux abords de la montagne Sainte-Victoire pour l’essai routier de la Cupra Born, ouvrons ses portes.
Nous étions impatients de découvrir l’habitacle de la Cupra Born sachant que celui de la Volswgen ID.3 nous avait déçu, pour résumer, à cause d’un aspect trop simpliste. A l’intérieur de la Born, il n’y a que quelques éléments en commun pour les deux voitures électriques, les équipes de chez Cupra ayant réussi à créer une ambiance beaucoup plus attractive et valorisante. La planche de bord de la Born s’étire ainsi tout en longueur et en volume alors que celle de l’ID.3 se recentre vers l’écran tactile central. Cela a pour intérêt de faire mieux ressortir l’interface dédié à l’infodivertissement d’une taille de 12″. Ce sont surtout les traitements apportés à la Born qui en font une voiture à l’habitacle à la fois raffiné et bel et bien sportif.
Les surpiqûres bien marquées et de teinte cuivrée visibles derrière le petite écran “Digital Cockpit” (taille de 5″) font clairement leur effet. Il en est de même pour les plastiques de type moussé et autres inserts de très bonne qualité situés sur la planche de bord et les contre-portes, à l’image d’une suédine douce au toucher, le tout ne souffrant d’aucun défaut d’assemblage.
Les sièges sport, de série s’il vous plaît sur notre version d’essai Cupra Born V, profitent également d’une finition de très bonne qualité et d’autres surpiqûres. Ces mêmes sièges sont en partie composés de matériaux issus de plastiques marins recyclés. Une attention toute particulière a aussi été donnée aux zones de contact (coude, jambe, mains pour le volant, etc…) qui sont toutes agréables. Cela est loin d’être un détail en matière de confort. A bord de la Cupra Born, il règne une atmosphère à part, très identitaire qui nous fait oublier quelques défauts. En effet, les touches sensitives situées sur le volant et sous l’écran central (commandes de la climatisation) sont difficilement appréhendables, dommage.
Sur le plan des technologies embarquées et des aides à la conduite, la Cupra Born bénéficie de toute l’expertise du groupe Volkswagen pour proposer, par exemple via le système Travel Assit, la conduite semi-autonome de niveau 2. En complément un affichage tête haute à réalité augmentée fait partie de la dotation high-tech de la Born V. Concernant l’habitabilité de la Cupra Born, elle est grandiose que ce soit aux places avant ou à l’arrière, le volume du coffre étant de 385 l comme pour l’ID.3. Place à l’essai proprement dit de la Cupra Born. Son espace de vie automobile, comme le dessin agressif de sa carrosserie, donne envie de rouler en voiture électrique.
Parfaitement installés dans les sièges baquets, notre essai routier de la Cupra Born débute sur des routes que nous connaissons bien car, nous les parcourons régulièrement lors de différents essais presse. Motorisée par un unique moteur électrique positionné sur l’essieu arrière, la Cupra Born V développe donc 150 kW/204 ch soit des chiffres similaires aux ID.3 Pro Performance (batterie : 58 kWh) et ID.3 Pro S (batterie : 77 kWh), notre Born d’essai étant équipée d’une batterie d’une capacité de 58 kWh. Il en résulte un poids de 1 736 kilos, un chiffre quasi-identique à celui affiché sur la fiche technique de l’ID.3 Pro Performance. A la lecture de ces informations, vous pourriez vous demander quelles sont donc les différences de comportement entre les deux “cousines”. Et bien elles sont à la fois mineures et intéressantes sachant que la Born va prochainement progresser. Nous reviendrons sur ce dernier point.
A l’accélération, on retrouve donc une “poussée” sans fin toujours agréable propres à toutes les voitures électriques ainsi qu’un freinage délicat à sentir, toujours et encore à cause du dispositif de récupération de l’énergie au freinage. En revanche, lorsque l’on tape dans les freins, la Born réagit sainement malgré son poids élevé. Les ingénieurs de chez Cupra se sont, en effet, concentrés sur la répartition des masses qui est de l’ordre de 50/50 et les disques de freins de la Born sont aussi plus grands comparativement à ceux de l’ID.3.
Ce n’est pas tout, car les trains avant et arrière de la Born sont respectivement 15 et 10 mm plus bas que ceux de l’ID.3. Ajoutez à cela des ressorts d’amortisseur spécifiques, un carrossage des roues avant revu, des triangles de suspension renforcés à l’avant et vous obtiendrez une voiture électrique qui se place facilement en courbe et qui tient son cap. La Cupra Born est donc plus dynamique que l’ID.3, plaisante à emmener mais, ne peut être considérée comme une vraie voiture sportive à cause de son poids très élevé et de sa puissance trop raisonnable. Les performances de la Born en sont une autre preuve : 0 à 100 km/h : 7,3 s – vitesse maximale : 160 km/h.
On en revient au titre de ce sujet : sportive “wattée”. D’ailleurs, nous aurions très bien pu écrire sportive “ouatée” également. La Born génère un très bon confort de conduite, en ville ou en-dehors. Il faudra néanmoins privilégier les jantes de 19 pouces pour une utilisation majoritairement urbaine.
Venons-en aux consommations relevées lors de notre essai. Sur les routes vallonnées de la région d’Aix-en-Provence, en utilisant le mode “Performance” que très rarement, l’écran central de la Born a indiqué 21,3 kWh soit une autonomie réelle de 272,30 km. Le lendemain, sur un parcours plus urbain et allure normale (mode “Comfort”), la donnée de consommation électrique a chuté à 15,1 kWh pour une autonomie réelle de 384 km. On se rapproche du chiffre constructeur : 424 km (cycle combiné WLTP). Précisons que les autres modes de conduite disponibles au choix sue la Born sont les suivants : “Range”, “Comfort”, “Individual”.
Au niveau de la recharge de la batterie, la Born V est en mesure d’encaisser une puissance maximale de120 kW. La marque espagnole indique qu’il ne faut que 7 minutes (sur une borne de 170 kW) pour recharger totalement la batterie.
Avant de conclure notre essai de la Cupra Born, il est très important de faire un point sur sa gamme. A ce jour, seule la Born V (150 kW/204 ch – batterie : 58 kWh) peut être commandée. Début 2022 suivra la Born “tout court” (110 kW/150 ch – batterie : 45 kWh). Puis, une prometteuse Born VZ est attendue en mars 2022. Annoncée pour 170 kW/230 ch avec deux batteries au choix (58 kWh ou 77 kWh), cette future Born VZ pourra bénéficier du DCC (suspension adaptative). La première voiture électrique Cupra devrait ainsi tenir enfin son rang de sportive électrique.
Le moment est venu de conclure notre essai de la Cupra Born V. Grâce à son design singulier, son habitacle réussi et son agilité de bon niveau, la berline électrique se positionne comme la plus attractive du moment sur un segment pour lequel les offres ne sont pas nombreuses. La Cupra Born va faire de l’ombre à la trop simple Volkswagen ID.3 car, à configuration équivalente (150 kW/204 ch – 58 kWh), les voitures électriques espagnole et allemande s’offrent respectivement à partir de 40 250 € et 39 880 €. Retrouvez ci-dessous, au terme de ce sujet, d’autres photos de la Cupra Born V.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : Cupra (Tibo – The Good Click)