Alors que Ford a récemment présenté sa nouvelle Fiesta (la septième du nom), prévue pour mi-2017, le constructeur à l’ovale nous offre une version survitaminée de sa désormais mythique citadine. Forte de 200 ch (voire 215 avec l’overboost dont nous reparlerons), celle-ci vient se frotter aux Clio RS et autre 208 GTi pour ne citer que les références françaises du segment. Les petites GTi n’ont pas dit leur dernier mot ! Rencontre volant en mains…
Esthétiquement, la citadine Ford n’a pas pris une ride. Son style reste dynamique et bien dans l’air du temps. La version ST ajoute une touche de sportivité bienvenue sans en faire trop. Seul le diffuseur semble avoir été rapporté et alourdit légèrement l’arrière. La teinte grise, seule disponible au catalogue, met bien en valeur les formes tout en restant sobre. Les jantes bicolores, quant à elles, trahissent l’ADN sportif de la citadine, notamment par le fait qu’elles laissent entrevoir les beaux étriers rouges.
Lorsqu’on pénètre – sans sortir la clé – dans l’habitacle de la Fiesta, l’enthousiasme retombe un peu. En effet, la Ford accuse son âge, avec une présentation quelque peu datée. Le bloc d’info-divertissement, bien que complet, offre une ergonomie plutôt complexe avec de nombreux boutons. L’absence d’écran tactile se fait cruellement sentir, notamment en comparaison des deux françaises citées au début de cet article. L’écran du GPS, en option à 490 €, semble petit, une sensation renforcée par son positionnement en retrait du tableau de bord. En revanche, les éléments sportifs n’ont pas été négligés avec un levier de vitesse en alu du meilleur effet, un pédalier du même métal et un volant sportif à insert ST. Mais aussi, et surtout, une superbe paire de baquets Recaro en cuir et tissu au maintien parfait, en plus d’être chauffants. Toutefois, gare aux excès culinaires, les gabarits les plus généreux se sentiront probablement à l’étroit.
Bien calé dans le baquet gauche, il est temps de presser le bouton Ford POWER, qui n’est autre que le bouton de démarrage du moteur. Tout un programme ! Le petit 4-cylindres 1.6 turbo s’ébroue assez discrètement, tout en laissant un léger grondement pénétrer l’habitacle. Première, le petit levier tombe bien sous la main et la commande de boîte verrouille bien les rapports. Dès les premiers instants, la direction séduit par son côté direct et son ressenti, sans être lourde lorsqu’on évolue en milieu urbain. La position de conduite est très bonne, assis relativement bas (les grands gabarits apprécieront).
Moteur chaud, on se laisse aller à quelques accélérations. L’overboost ne rechigne pas à la tâche. Les 215 ch sont bien là et propulsent aisément les 1 163 kg de la petite citadine, jusqu’à atteindre rapidement des vitesses prohibées. Les accélérations sont franches, les reprises vigoureuses dès les bas régimes. La bande son est au diapason : s’il sait se montrer très discret à vitesse stabilisée malgré la boite courte, le moteur se manifeste de fort belle manière lorsqu’on presse la pédale de droite. Merci au Sound Symposer, un système qui permet de transmettre le bruit rauque de l’admission dans l’habitacle sans impacter l’insonorisation globale. Du côté des performances, la Fiesta ST200, c’est un 0 à 100 km/h abattu en 6,7 s et près de 230 km/h de vitesse de pointe.
Dès les premiers virages, l’équilibre général de l’auto se révèle : légèrement survireur, le comportement est terriblement fun et quasiment impossible à prendre en défaut. Le train avant est rivé au sol, même sous une météo capricieuse et la direction chirurgicale. Un vrai plaisir pour les pilotes en herbe, comme pour les plus confirmés. Toutefois, si la Fiesta vire à plat, cela se fait au prix de suspensions très raides, malheureusement peu compatibles avec un usage quotidien à notre goût. Votre belle-mère n’appréciera guère d’être secouée de la sorte et l’incident diplomatique vous guette. A réserver aux postérieurs les plus tolérants donc.
A 27 300 €, la Fiesta ST200 fait toutefois payer cher ses 18 ch de plus que la version classique, puisque le tarif augmente de 2 500 €, sans améliorer l’équipement de série. D’autant que certains équipements désormais “classiques” restent en option, tels que le régulateur de vitesse (150 €), le radar de recul (250 €) ou encore les feux et essuie-glaces automatiques (200 €). Les Peugeot 208 GTi et Clio RS sont proposées respectivement à partir de 26 000 et 26 500 € respectivement, bien qu’elles n’atteignent pas les 215 ch du mode overboost de la Fiesta. Cependant, l’expérience de conduite de la petite Ford la rend attachante et mérite que l’on se penche sur son cas.
Texte, essai et photos : Alexandre Besançon