Les petites voitures électriques destinées à un usage urbain sont devenues, depuis quelques mois, l’une des priorités des constructeurs automobiles. La Dacia Spring a ouvert la voie de la mobilité 100% électrique dite « abordable ». Avec la toute petite Hyundai Inster au style original, le constructeur automobile sud-coréen Hyundai s’attaque à une concurrence déjà bien en place, notamment avec la nouvelle Citroën ë-C3. Voici notre essai de la Hyundai Inster de 71 kW/95 ch dans sa version 4 places équipée de la batterie de 49 kWh et en finition « Creative ».
La petite voiture électrique Hyundai Inster, au design de SUV moderne, mais à format très réduit, insistons bien, a été pensé pour la ville, sachant qu’il s’agit de la Hyundai Casper, soit le modèle vendu en Corée-du-Sud depuis 2021, ceci en thermique, avant d’être proposé en 100% électrique.
Vous l’aurez compris, pour l’Europe, la Casper a été renommée Inster. Avant de prendre le volant de la Hyundai Inster, au Havre, pour son essai, débutons par la présentation de son design.
La nouvelle voiture électrique Hyundai Inster mesure 3,825 m de longueur, 1,610 m de large, 1,575 m de hauteur, pour un empattement de 2,58 m. En termes de design, le petit SUV Hyundai Inster révèle un « mélange de genre » avec, toujours, l’aspect pixel du Ioniq 5, voire rétro, pour ses optiques avant et arrière.
Pour le reste, le Hyundai Inster fait la part belle à une signature lumineuse formée de grandes deux optiques rondes, de galbes et d’autres traits marqués. Tous ces choix de design ont pour but de proposer une petite voiture électrique au style robuste et ultra-moderne. Cependant, visuellement, le SUV Hyundai Inster apparaît bien minuscule, mais il cache bien son jeu… A nos yeux, c’est peint d’une teinte sombre, en « Dusk Blue » ou « Abyss Black », que l’Inster est le plus attractif, car plus homogène en matière de rendu visuel. Pourquoi ? Tout simplement parce que les protections de passages de roue se confondent, alors, avec le reste de la carrosserie. De plus, les pixels, autres lumières ainsi que les pare-chocs au rendu métallique en ressortent, de jour comme de nuit, d’une manière saisissante.
A l’intérieur du Hyundai Inster, c’est une bonne surprise avec une atmosphère plutôt moyen de gamme de très bon goût. Une instrumentation numérique (10,25″) est proposée dès le premier niveau de finition « Inster », ce qui n’est pas négligeable, surtout qu’un écran tactile, également de 10,25″, est aussi proposé de série. Toutes les commandes de l’Inster tombent facilement sous la main, Hyundai étant connu pour ses véhicules à très bonne ergonomie.
C’est avec plaisir que l’on découvre une atmosphère agréable, à l’identique du Ioniq 5. Malgré son gabarit réduit, l’espace intérieur est intéressant, tandis que la qualité des matériaux est correcte. Sur ce type de véhicule, il faut économiser à tous les niveaux pour obtenir un prix final agressif, mais Hyundai, en tant que constructeur asiatique maîtrise ce genre d’impératif.
L’Inster est, également, « malin » avec, notamment, une capacité de chargement comprise entre 238 à 351 l, ceci grâce à une banquette arrière coulissante. De plus, les sièges avant peuvent presque être totalement rabattus, pour encore plus d’espace, pour un déménagement, d’une tiny house à une autre ?
Une fois assis derrière le volant de la petite citadine Hyundai Inster, on se sent bien installé. Cependant, attention pour les grands gabarits qui pourraient vite se sentir, logiquement, à l’étroit. A l’arrière, avouons que c’est très bluffant, avec un plancher tout plat et un espace généreux. L’empattement de l’Inster (2,58 m) est l’un des points forts de cette petite voiture citadine 100% électrique. Place à l’essai routier, en ville et en-dehors du Hyundai Inster.
Dans la « ville Tetris » d’Etretat, il ne faut que quelques kilomètres pour se rendre compte que le petit SUV 100% électrique Hyundai Inster y trouve « son terrain de jeu favori ». A ce titre, c’est dernière expression est parfaite pour définir les sensations de conduite ludiques, ressenties, en ville, au volant de cette drôle de voiture. Aussi petite qu’elle soit, la citadine surélevée offre une position de conduite haute. De quoi appréhender les dangers de la « jungle urbaine » avec sérénité. Le capot aux formes travaillées de l’Inster nous ferait même presque croire que l’on conduit un Classe G, toute proportion gardée.
Avec ses 1,610 m de large, l’Inster passe partout. Ajoutez à cela un rayon de braquage de 5,3 m et vous obtiendrez un outil de mobilité bien conçu. De plus, le confort ressenti à bord de l’Inster est très bon, avec une suspension ni trop ferme, ni trop molle. Pour encore plus de confort, on aurait apprécié des zones de contact moins dures pour les genoux et les coudes. Pour revenir sur cette drôle d’engin, ce qui n’a rien de péjoratif, l’Inster est si petite que l’on pourrait presque la confondre avec une voiture sans permis.
Toujours en ville, à la liste des bons points à rajouter l’Inster, nous avons apprécié son ressenti au freinage sûr et informel, ainsi que l’affichage, dans l’écran de l’instrumentation, des vues sur les angles morts, ceci en « direct live ». Sur ce dernier aspect, toutes les Hyundai peuvent en profiter, selon les modèles ou en option. Pour nous, ce dispositif devrait être obligatoire, via la future norme GSR 3.
Cela permettrait d’éviter de nombreux accidents, en ville, là où les cyclistes, motocyclistes, utilisateurs de trottinettes, pour ne citer qu’eux, se partagent un espace de plus en plus réduit. Précisons que sur l’Inster, que cet affichage par caméra/écran des angles morts figure, hélas, au programme des options (« Pack Sécurité » : 1 050 €), seulement sur le niveau de finition « Creative ». En « Executive », le « Pack Sécurité » est de série, mais sur l’Inster Cross, attention, soit le modèle au design de 4×4, la finition « Executive » étant uniquement proposée sur l’Inster Cross.
Quant aux différents niveaux de récupération d’énergie au freinage, on aurait apprécié plus de simplicité. Il y a trop de niveaux proposés au choix. Deux niveaux plus ou moins forts et l’i-pedal (de série sur toutes les finitons) auraient suffit, surtout que l’on s’y perd vite avec les palettes au volant qui permettent de sélectionner l’un des niveaux de récupération d’énergie au freinage.
En tant que voiture électrique, la Hyundai Inster, sans être « un foudre de guerre », est suffisamment dynamique pour s’amuser au passage d’un feu vert, mais on aurait aimé plus d’effet « boost ». On en arrive aux limites du petit SUV 100% électrique Hyundai Inster.
En effet, comme vous l’aurez peut-être compris, en-dehors de la ville, L’Inster est moins à l’aise. Les autoroutes seront à éviter, car cette petite voiture électrique manque de dynamisme. Sur le réseau routier secondaire, pas de panique, l’Inster « fait le job », mais il faudra prendre ses précautions, rouler « à la cool », à l’approche des virages. A vitesse constante, comprendre celle maximale autorisée, l’Inster, d’un poids de 1 380 kg, ne souffre néanmoins pas de défauts notables. On a connu bien pire lors d’essais d’autres voitures électriques. Avec 3 passagers à bord et le petit coffre plein, il faudra, cette fois, être vigilants et ne pas en demander de trop.
Au niveau de ses performances, elles sont anecdotiques, car on n’achète pas une mini-citadine électrique pour se la jouer « Fast and Furious ». 71 kW/95 ch de puissance pour l’Inster, 147 Nm de couple, et un 0 à 100 km/h réalisé en… 11,7 s, pour une vitesse maximale de 140 km/h.
On en vient à la consommation de la Hyundai Inster. Lors de notre essai réalisé en Normandie, principalement, au Havre, en ville, puis en direction d’Etretat, via le réseau secondaire, nous avons relevé un bon 17,2 kWh/100 km. Cela donne, en autonomie réelle, d’après nos calculs qui n’ont rien de scientifiques, 286 km, contre 327 km (cycle mixte – en cours d’homologation) en donnée constructeur. Hyundai communique, en termes de consommation, sur 15,1 kWh/100 km pour l’Inster « Creative » aux jantes de 17 pouces.
Pour recharger la batterie de la Hyundai Inster, un câble de 11 kW est fourni de série. A la maison, comptez sur environ 17h00 de recharge sur une prise de courant standard (2,8 kW), pour passer de 10% à 100% de la batterie. Sur une borne de 50 kW, on passe à moins de 1h00 pour charger la batterie de 10% à 80%.
Enfin, pour conclure notre essai de la Hyundai Inster qui n’est pas éligible au bonus écologique en version à 4 places, contrairement à l’Inster à elle devrait, comme le veut l’expression, trouver sa clientèle pour un usage 100% urbain, en tant que seconde voiture. Avec son design « rigolo », soit on adore ou on déteste l’Inster. Nous, on l’aime juste, sachant que l’on s’est vraiment amusé, en ville, lors de son essai. Les tarifs de l’Inster débutent à 25 000 € (finition « Inster » – batterie : 42 kWh) et peuvent atteindre 29 250 €, en finition « Creative » (batterie : 49 kWh), soit le modèle de notre essai.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : Hyundai et LesVoitures.com
