En cet été 2021, nous vous proposons une puissante balade automobile dans les Alpes françaises. Conduire une McLaren est toujours un moment rare et privilégié même pour les journalistes automobiles que nous sommes. Ce sont d’ailleurs deux McLaren 720S Coupé et Spider ainsi qu’une McLaren GT qui nous attendaient pour un fantastique triple essai !
Celles et ceux qui nous lisent régulièrement se souviendront de nos précédents essais des McLaren 720S Spider et GT. Cette fois, notre « terrain de jeu » est composé de routes sinueuses plus délicates à appréhender mais, plus intéressantes pour mettre à l’épreuve les super-sportives et la GT d’outre-Manche, ceci comparativement aux routes des Yvelines. De plus, la pluie s’est abattue sans relâche sur nous et la superbe carrosserie de notre première 720S d’essai, un coupé à la configuration « piste » qui est passé par le département MSO (McLaren Special Operations).
Bien calés dans le siège baquet de cette 720S Performance équipée de multiples éléments en fibre de carbone, nous attaquons ainsi avec précaution les premières montées vers les sommets des Alpes en passant par le Jura, une brume impressionnante se dressant devant nous ! Sur une chaussée complètement mouillée, la 720S a révélé des capacités bluffantes de motricité et, surtout, de feeling à son volant. Disposer de 720 chevaux (à 7 500 tr/min) et de 770 Nm de couple (à 5 500 tr/min) dans de telles conditions de roulage n’est pas une chose facile à gérer. Néanmoins, en mode “Sport”, celle qui fait partie de la gamme « Supercars » du constructeur de Woking nous a procuré un plaisir énorme. Pourquoi ? Car, aux commandes de cette exceptionnelle machine, on ressent le moindre mouvement du châssis, chaque accélération provoquant une montée d’adrénaline qui remonte jusqu’à nos neurones, le tout avec des remontées d’informations extrêmement précises de la direction et des freins.
Ainsi, on s’amuse à faire glisser le train arrière de la 720S, la technologie “Proactive Chassis Control II” faisant des merveilles en gérant la glisse et les soubresauts intempestifs causés par une chaussée parfois très dégradée ! Le plus intéressant, c’est que la 720S laisse juste le temps au conducteur de récupérer l’auto, ceci avant de déclencher les différentes aides tel que le système ESP. Cette « jouissance automobile » ne dure qu’à peine une seconde et encore. Cependant, la ressentir est, comme vous l’aurez compris, un moment d’extase. Revenons brièvement sur le “Proactive Chassis Control II” en expliquant, dans les grandes lignes, son fonctionnement : ce dispositif intègre des capteurs et un accéléromètre pour chaque moyeu de roue, ceci pour analyser en millisecondes la tenue de route pour jouer en temps réel sur les paramètres des amortisseurs dans le but de coller la super-sportive à la route.
Fort heureusement, le soleil a fait son apparition le lendemain matin. Lors de cette seconde journée d’essai, nous avons pris le volant d’une superbe 720S Spider à la teinte historique McLaren ! Sur un asphalte devenant sec, on prend réellement la mesure de la furie du V8 4.0 l biturbo, les changements de rapports étant d’une rapidité et d’une fluidité dignes d’un prototype de course grâce à la boîte séquentielle à double embrayage (7 rapports).
On ose alors enclencher le mode “Track”. D’une sportive radicale en mode « Sport », la 720S Spider devient alors une réelle voiture de course homologuée pour rouler sur routes ouvertes tant le gap entre les deux modes est considérable. Sachant que la sonorité diabolique du V8 résonne alors encore plus dans notre cerveau, difficile de trouver les mots justes pour vous faire part de notre ressenti, la 720S étant la supercar de tous les superlatifs.
A l’approche des virages, on tape fort sur la pédale de droite. On ne peut alors s’empêcher de jeter un oeil dans les rétroviseurs pour observer l’aileron arrière de la « pistarde » se braquer. Rappelons que la 720S est, en effet, munie d’une aérodynamique active. En chiffres, cela donne un 0 à 100 km/h abattu en 2,9 s et une vitesse maximale de 341 km/h !
Revenons au calme ou, presque, en passant à la McLaren GT qui est, à nos yeux une réelle réussite de style. Sa silhouette élancée et fluide cache également un travail important réalisé pour optimiser les traitements des flux d’air. Quant à la couleur « Serpentine » de notre version d’essai, elle fait son effet tel un rendu gracieux « So British » et un brin provocateur envers Aston Martin !
Le V8 4.0 l bi-turbo de la McLaren GT développe 620 chevaux (à 7500 tr/min) pour 630 Nm (entre 5 500 et 6 500 tr/min), le tout étant, bien sûr, envoyé aux seules roues arrière via la même boîte que sur la 720S.
Comparativement à la 720S, les trains roulants et de structure de la GT ont été développés pour proposer un confort optimal. Les supports du moteur sont ainsi moins rigides et sa suspension active est calibrée pour appréhender les moindres défauts de la route avec plus de douceur. Il ne faut que 2 millisecondes au sytème high-tech pour agir sur les amortisseurs hydrauliques. A noter néanmoins que la McLaren GT ne dispose pas du “Proactive Chassis Control II” encore plus évoluée mais, du “Proactive Damping Control suspension”.
Sachez que la McLaren GT est, certes, une automobile confortable mais, elle n’en reste pas moins une « vraie McLaren ». En mode « Sport », elle devient ultra-précise tout en procurant un envoûtant plaisir de super-sportive. S’il y a bien une expression que nous détestons utiliser pour décrire le ou, les caractères, d’une voiture, c’est bien la suivante : « Dr Jekyll et Mr Hyde ». Pourtant, c’est bel et bien la plus appropriée pour définir la plus polyvalente des McLaren.
D’un poids de 1 530 kilos, elle affiche des performances dignes d’une supercar : 0 à 100 km/h : 3,2 s – vitesse maximale : 326 km/h. Ce qui plaira, peut-être, plus à Madame, ce sont les chiffres de sa capacité de chargement : 570 lites (420 l à l’arrière, 150 l à l’avant).
Il est important de rappeler que McLaren Automotive est un constructeur jeune. Tout le monde connaît la fantastique McLaren F1 dont un incroyable exemplaire de 1995 sera proposé lors d’une vente aux enchères dans quelques jours à Pebble Beach (photo ci-dessous).
Mais, la première McLaren de grande série est apparue en 2011 avec la McLaren MP4-12C (photo ci-dessous) renommée un an plus tard en 12C « tout court ».
En deux décennies, McLaren a redéfini le marché de niche que représente celui des super-sportives et des GT, la marque britannique ne comptant pas s’arrêter là. Une extraordinaire McLaren 765LT Spider venant tout juste d’être présentée. Il y a quelques semaines, c’est la McLaren Artura qui a été dévoilée en tant que première hybride rechargeable McLaren. Retrouvez, ci-dessous au terme de cet article, d’autres photos des McLaren 720S et GT dans les Alpes.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : McLaren Automotive, LesVoitures.com et Gooding & Company