Cette année, vous n’êtes pas sans savoir que la Renault 5 fête ses 50 ans. A cette occasion, nous avons sorti la Renault 5 Alpine de 1979 de son “antre” basée au sein de l’usine Renault de Flins. Le temps d’un après-midi, sous un soleil éclatant, nous avons plongé dans une époque aux plaisirs automobiles qui sont, peut-être, révolus de nos jours…
Tout au long de l’année, l’ex-Régie Renault a vu les choses en grand pour célébrer sa citadine star. Récemment, lors du Le Mans Classic, l’exposition dédiée aux 50 ans de la Renault 5 a attiré petits et grands. La sympathie dégagée par la R5 touche ainsi toutes les générations des passionnés d’automobile. Imaginez alors le plaisir que nous avons pris lors de l’essai de la Renault 5 Alpine.
Le département Renault Classic a ainsi restauré, dans les règles de l’art, cette Renault 5 Alpine ainsi que d’autres versions, ces dernières faisant donc partie de la collection Renault basée à Flins sur laquelle nous reviendrons prochainement dans un futur reportage.
Pimpante, étincelante, la Renault 5 Alpine noire de cet essai nous a inexorablement attiré tel un aimant. Reconnaissable grâce à ses boucliers avant/arrière spécifiques, ses logos “A5” et ses bandes de couleur, cette R5 est équipée des fameuses jantes “Bobine”, une évolution apparue en 1977 en remplacement des jantes Fergat. Ces petites roues d’une taille de 13 pouces représentent, à elles seules, toute une époque.
L’habitacle de la Renault 5 Alpine, propriété de Renault Classic, nous ramène aussi aux années 70 : des sièges avant rouges aux appuies-têtes intégrés, au très grand volant, en passant par des plastiques de qualité d’antan etc… Sans oublier de citer le volant Iso-Delta à 3 branches. Alors, on ne peut que succomber à cette ambiance vintage. Certes basique, cet intérieur est cependant irrésistible tant les voitures modernes sont, parfois, un peu froides, la faute à leurs dispositifs high-tech, autres commandes intégrées et touches sensitives.
Sur le plan mécanique, notre Renault 5 Alpine d’essai n’est, bien sûr, pas équipée d’un turbo. Il faudra attendre 1981 pour voir la suralimentation faire son apparition sur l’A5 qui prendra alors le nom de Renault 5 Alpine Turbo. Sous son capot avant, l’A5 embarque donc un 4-cylindres en ligne d’une cylindrée de 1 397 cm3. Ce bloc dit “atmosphérique”, est associé à un carburateur double corps Weber. De quoi atteindre une puissance de 93 ch (à 6 400 tr/min), le couple de l’A5 étant de 118 Nm (à 4 000 tr/min). La Renault 5 Alpine, c’est aussi une version optimisée pour ses trains roulants, ceci avec l’apport de barres antiroulis et d’amortisseurs évolués.
En matière de transmission, une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports envoie les 93 ch aux roues avant. Quant au système de freinage, il est composé, à l’avant, de disques de frein repris à la Renault 12 et, à l’arrière, de tambours. En effet, cette première R5 sportive se devait de rester accessible pour le plus grand nombre d’acheteurs.
Une fois assis derrière le volant de la Renault 5 Alpine, le charme opère immédiatement. La position du volant, très inclinée, nous déstabilise quelque peu mais, nous n’attendons pas une seule seconde avant de tourner la clé de contact.
Sur les superbes routes du Vexin, aux commandes de l’A5, on ressent une légèreté que nous qualifierons, non sans provocation, d’authentique. De nos jours, une voiture électrique, c’est un poids largement supérieur à celui de la Renault 5 qui affiche 850 kilos sur la balance. Tous nos sens sont en éveil tant les tôles qui composent la carrosserie de la petite Renault sont fines. Ses surfaces vitrées grandioses pour l’époque, nous offrent aussi une vision parfaite vers l’élément que nous aimons parcourir sans relâche : la route. On touche ici, aux sensations automobiles perdues qui font tout l’attrait d’une voiture ancienne. Cela vibre, bouge, fait du bruit.
A l’accélération, le 4-cylindres de la Renault 5 Alpine surprend par son allonge à haut régime. On aime flirter avec la zone rouge. Même si le guidage du levier de commande de la boîte de vitesses est loin d’être parfait, on s’amuse littéralement à enchaîner les rapports.
A l’approche d’un virage, on reste humble et serein en anticipant au maximum. On calme donc nos ardeurs sachant que l’A5 nous donne envie d’aller encore plus vite. Mais voilà, à l’instant même où on actionne la pédale de frein, la “bombinette” nous rassure. Les informations remontées à notre pied droit sont plutôt précises. En courbe, cela bouge à l’amorce d’un virage mais, la Renault 5 Alpine nous surprend, de nouveau, par une certaine sérénité qu’elle procure. Il faut juste accepter de se laisser aller car, l’A5 tient le cap d’une manière assez bluffante. Comme le veut l’expression “elle enroule”. A cet instant, le plaisir que nous ressentons est total.
Enfin, s’il fallait résumer cet essai Renault Classic pas comme les autres en une seule phrase : les défauts des voitures anciennes sont leurs qualités. Sécurisantes, technologiques au plus haut point, performantes, confortables, les voitures modernes sont, pour caricaturer au maximum, toutes les mêmes : aseptisées. En quelques heures, la Renault 5 Alpine nous a fait vivre un grand moment de passion et d’insouciance automobile. Retrouvez ci-dessous, au terme de cet article, d’autres photos de notre essai de la Renault 5 Alpine
Texte, essai et photos : Frédéric Lagadec