Remontons un peu plus dans le temps en précisant que c’est en 1959 que la Skoda Octavia est apparue. Certes, cela ne nous rajeunit pas mais, depuis, ce ne sont pas moins de 7 millions d’exemplaires qui se sont écoulés à travers le monde. Ce n’est pas un hasard si nous avons employé le verbe « rajeunir » car, la quatrième génération de l’Octavia présente un design moderne et qui se rapproche, surtout, de celui de la plus grande Skoda Superb. Débutons notre essai de la Skoda Octavia RS iV en présentant son design.
Comparativement à l’ancienne génération, la calandre de la Skoda Octavia est plus grande et les optiques ne sont plus en deux parties. En option ou selon les versions, les feux “Matrix LED” marquent (déjà), le côté high-tech de l’Octavia. D’ailleurs, ils équipent en série l’Octavia RS iV. Quant au bouclier avant en forme de « X » spécifique à la RS, il est très tranchant alors que le capot fait dans de multiples volumes.
Vue de profil, on retrouve ce même traitement pour la Skoda Octavia 2020. Les lignes sont plus marquées avec, notamment une projection vers l’arrière synonyme de dynamisme. Précisons que notre Octavia RS iV est équipée des jantes « Altair Argent » d’une taille de 19 pouces (option).
On en vient à la partie arrière de l’Octavia RS iV. Sous cet angle, c’est l’influence Audi qui ressort avec des galbes plus importants, Cette 4ème génération de l’Octavia fait ainsi apparaître des optiques tranchantes et étirées qui n’ont plus rien à voir avec les blocs basiques du modèle précédent. Pour affirmer et « enterrer » définitivement son passé de constructeur low-cost, les cinq lettres “Skoda” se montrent ! Auparavant, c’est un discret logo rond qui habillait le centre du volet d’ouverture du coffre. Au final, le dessin de la berline Octavia fait dans une certaine sobriété tout en étant résolument contemporain soit un mix loin d’être clivant qui devrait résolument plaire.
Passons à l’intérieur de la Skoda Octavia RS iV, la finition la plus haut de gamme du catalogue. Nous avons été agréablement surpris par l’ambiance raffinée et sportive de cette version RS. La longue planche de bord se déploie sur trois étages dont le premier est habillé d’Alcantara. Puis, c’est un insert au rendu inspiré par la fibre de carbone qui suit les courbes d’un troisième niveau en plastique de bonne qualité qui soutient l’ensemble.
De l’Alcantara, on en retrouve sur les superbes sièges sport de type semi-baquet également revêtus de cuir. Les différents logos « RS ainsi que les surpiqûres rouges et autres effets perforés participent à créer un espace de vie automobile au cachet sportif digne d’une Audi.
A noter un soin particulier offert à la qualité des différents assemblages et, à certains détails, comme, par exemple, la forme des poignées de portes ou, encore, celles du « Digital Cockpit » qui intègre une instrumentation numérique personnalisable (écran de 10,2″). Un second écran tactile d’une taille de 10″ est, bien sûr, présent pour la gestion des paramètres de l’auto et l’accès à l’infodiverstissement. A noter que des touches aussi simples que pratiques permettent d’accéder aux différentes fonctionnalités.
Qui dit modèle haut de gamme dit dotation conséquente en équipements et en technologies embarquées, aides à la conduite incluses. L’Octavia RS iV répond clairement à la catégorie des véhicules premium car, elle ne manque de rien que ce soit en matière de connectivité ou de systèmes offrant la conduite semi-autonome. Nous émettrons juste une réserve sur le dispositif de navigation pas assez réactif et qui est loin d’être au niveau des autres dispositifs.
Il faut ajouter à l’ergonomie parfaite et au cachet cossu de cet intérieur, une habitabilité très intéressante notamment grâce aux 2,681 m d’empattement de la voiture. On s’y sent bien et à son aise, le constat étant identique pour celles ou ceux qui s’assoiront sur la banquette arrière. Un seul chiffre résume ces points forts, celui du volume du coffre : 600 l banquette en place. Place à nos impressions de conduite avec l’essai de cette Skoda Octavia.
Nous avions hâte de débuter l’essai proprement dit de cette Skoda Octavia RS iV PHEV (Plug-in Hybrid Electric Vehicle). De bonne surprise en bonne surprise, on trouve facilement sa position de conduite, cette dernière étant, pour nous, idéale surtout pour le plaisir de conduire vs… les SUV.
En termes de motorisation, la Skoda Octavia RS iV cache, sous son capot avant, un 4-cylindres 1.4 l TSI turbo (150 ch) qui est associé à une système électrique de 85 kW, ce dernier étant alimenté par une « pile » d’une capacité de 13 kWh. Il en résulte une puissance cumulée de 245 ch (entre 5 000 et 6 000 tr/min) et un couple de 400 Nm (de 1 550 à 3 500 tr/min), le tout étant envoyé aux seules roues avant via la boîte de vitesses DSG (6 rapports).
On quitte alors les superbes berges du lac d’Annecy en mode électrique sachant qu’il faut compter sur une autonomie d’environ 45 km en utilisant le seul moteur électrique (donnée officielle : 60 km en WLTP). En mode de conduite « Eco », il est même possible de sélectionner un « E-Mode » 100% électrique. De quoi faire de courts trajets en ville ou jusqu’au bureau avant de devoir recharger la batterie.
A l’attaque des premières routes de montagne au décor enneigé, on joue avec les différents autres modes de conduite (« Comfort », « Normal », « Sport »; « Individual »). Rapidement, on enclenche le mode « Sport » tant on pourrait se croire sur une épreuve Spéciale du Monte-Carlo ! Mais, le bruit artificiel qui résonne alors dans nos oreilles coupe notre envie ! Pas de panique, on passe alors en mode « Individual » pour sélectionner les mêmes réglages de direction et de suspensions pilotée, etc… que le mode « Sport » sans, cette fois, cette désagréable sonorité.
On prend instinctivement un rythme soutenu pour mettre à l’épreuve de ce juge de paix la Skoda Octavia RS iV. Il ne faut que quelques lacets et épingles pour nous rendre à l’évidence ! Cette berline est d’un dynamisme à toute épreuve, l’apport du moteur électrique offrant, de surcroît, des montées en régime franches, la DSG 6 enchaînant suffisamment vite les rapports pour offrir de l’aisance à la berline grâce à des montées en régime soutenues. Les 245 ch sont alors parfaitement exploités et « effacent » littéralement le poids élevé d’environ 1 800 kilos de l’auto.
Le plus bluffant, c’est ce train avant « vissé » à la route même sous contrainte en sortie de virage lorsque l’on s’amuse à appuyer sur la pédale de droite en anticipant un peu trop. Le différentiel autobloquant monté sur le train avant apporte un plus indéniable à cette Octavia RS iV. A la longue liste des points positifs, rajoutons, un système de freinage jute parfait, informel et mordant. L’amortissement est aussi excellent, assez ferme sans être cassant, ceci malgré la présence de jantes de 19 pouces qui aident à générer une tenue de route sans faille. Un point est important à noter, afin de protéger les batteries, l’Octavia RS iV hybride rechargeable ne dispose pourtant pas du châssis sport abaissé de 15 mm. Bref, cela n’enlève rien à son comportement de haut niveau.
Dynamique à souhait, la Octavia RS iV manque néanmoins de contenu dans sa direction progressive ce qui est loin d’être un défaut, pourquoi ? Car, la berline n’a pas été développée pour être une voiture sportive mais, pour proposer un agrément de conduite… premium et, c’est bien le cas. En mode « Comfort », l’Octavia offrira la plus grande des satisfactions au chef d’une famille lors des départs en vacances ou en week-end si cela est bientôt possible ! Fichu virus, espérons-le !
Après, cet essai routier convaincant de la Skoda Octavia, il est tant d’évoquer ses performances : 0 à 100 km/h : 7,3 s – vitesse maximale : 225 km. En d’autres chiffres, ceux des émissions de CO2, ils se situent en-dessous de 30 g/km. S’il y a bien une donnée que les pères de famille qui nous lisent attendent de connaître avec impatience, c’est celle liée aux consommations. Au terme de notre essai de la Skoda Octavia RS iV, nous avons relevé un excellent 7,1 l/100 km sans trop rouler en mode 100% électrique et en évoluant sur un parcours majoritairement escarpé, la précision est importante.
En conclusion, la Skoda Octavia RS iV est une très sérieuse proposition à l’heure où les voitures électrifiées de tous types (100% électriques, hybride et hybrides rechargeables) sont désormais partout. Comme nous l’écrivons souvent dans nos colonnes, rien ne vaut une berline pour profiter d’un réel plaisir de conduire ceci, à l’opposé des SUV devenus beaucoup trop tendance. En-dehors de cette puissante RS iV de 245 ch, l’Octavia, c’est également une gamme très complète en essence, micro-hybridation mHEV, diesel et GNC, sans oublier de rappeler que l’Octavia est disponible également en carrosserie break Combi et Combi Scout. Enfin, la Skoda Octavia RS iV s’offre à partir de 42 880 € auxquels il faudra déduire le bonus écologique.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : LesVoitures.com et Skoda (Adrien Cortesi)
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