Etonnamment, Toyota n’était plus présent depuis des années sur le segment des SUV urbains. Le premier constructeur automobile mondial a donc pris son temps avant de s’attaquer à une concurrence composée de très nombreux modèles. Avec le Yaris Cross Hybride, Toyota a pour ambition d’aller chercher, chez nous, les Peugeot 2008, Renault Captur, les deux stars des ventes. Alors, que vaut cette nouveauté très attendue ? La réponse grâce à notre essai, en Belgique, du Toyota Yaris Cross Hybride de 116 ch AWD-i en finition “Trail”.
Début avril, c’est dans le cadre d’un shooting photo en studio (photo ci-dessous) que nous vous avons proposé de découvrir le nouveau SUV urbain japonais. Depuis, avouons que nous étions impatients d’en prendre le volant. Avant l’essai routier du Toyota Yaris Cross Hybride, commençons par la présentation de son style.
Comme évoqué en introduction, Toyota a voulu mettre toutes les chances de son côté pour séduire de potentiels acheteurs de petits SUV. Sachant que le design de ce type de véhicule représente un critère d’achat clé, la marque japonaise a utilisé toutes les compétences disponibles pour dessiner son Yaris Cross. C’est pourquoi les bureaux de style basés au Japon à Tokyo et en France à Sophia Antipolis y ont collaboré. Encore une fois, insistons bien sur le fait que Toyota souhaite conquérir le marché européen des SUV urbains avec le Yaris Cross.
Basé sur la plateforme TGNA-B utilisée pour la première fois sur la Toyota Yaris élue, rappelons-le, “Voiture de l’Année 2021”, le Yaris Cross Hybride affiche des dimensions résolument compactes : 4,18 m de longueur, 1,765 m de largeur et 1,585 m de hauteur. Comparativement au Peugeot 2008, c’est 12 cm de moins. Quant à son empattement de 2,560 m, il est identique à celui de la citadine hybride japonaise Yaris. Comme le veut le dicton “Tout ce qui est petit est mignon”. C’est bien le cas avec le Yaris Cross.
Oubliez les lignes torturées connues sur les voitures japonaises. Cette fois, le dessin du Toyota Yaris Cross révèle un style très équilibré sans “coups de crayon” incompréhensibles pour nos yeux d’européens, ceci avec une projection vers le haut à l’image du positionnement des optiques avant et de la calandre verticale du SUV urbain.
De profil, on retrouve cette même philosophie avec de beaux volumes pour les ailes, ces dernières étant munies des indispensables protections des passages de roues soit, un code visuel pour tout SUV digne de ce nom. Ce qui ressort surtout de la silhouette du Yaris Cross Hybride, ce sont ses porte-à-faux très réduits. Précisons que notre Yaris Cross d’essai en finition “Trail” est équipée de jantes d’une taille de 18 pouces et d’autres spécificités comme, par exemple, des sabots avant et arrière plus imposants, les autres finitions proposées sur le SUV étant les “Dynamic”, Dynamic Business” (pour les entreprises), “Design, “Collection” et “Première Edition” de lancement.
Vu de l’arrière, le Toyota Yaris Cross Hybride joue logiquement la carte d’une robustesse moderne avec des feux qui ne passent pas inaperçus. Cette fois, pour “casser” son aspect haut perché, de fines bandes lumineuses s’étirent en tant que feux stop. Au final, le style du Yaris Cross est à la fois original et hyper-moderne. En n’en faisant pas trop, les japonais réussissent à proposer un SUV plutôt attractif. Le constructeur Toyota aurait-il enfin trouvé une identité visuelle sérieuse ? La réponse est clairement “OUI” sachant que la citadine Yaris est également particulièrement attirante.
Accueillant, l’habitacle du Toyota Yaris Cross dévoile une montée en gamme indéniable même si certains plastiques sont encore trop durs. Cependant, les zones de contact profitent de matériaux de bonne qualité, le Yaris Cross finition “Trail” bénéficiant, de surcroît, d’une sellerie en tissu de très bonne qualité et particulièrement soignée.
D’autres habillages pour les contre-portes participent à créer une ambiance quelque peu feutrée mais, cela reste austère, les inserts décoratifs jaunes étant trop peu nombreux. En revanche, mis à part les différents sélecteurs dédiés aux modes de conduite, toutes les autres commandes tombent parfaitement sous la main. Concernant l’instrumentation dédiée au conducteur, elle est, sur les versions haut de gamme, entièrement numérique. Un écran tactile pouvant aller jusqu’à 9″ est aussi au programme.
En termes d’habitabilité, le conducteur et le passager avant seront à leur aise alors que les occupants de la banquette arrière seront un peu plus à l’étroit. Nous avons particulièrement apprécié le fait de disposer d’assez d’espace pour les coudes, ce qui n’est pas le cas sur d’autres SUV urbains comme le Ford Puma. A noter également un volume de coffre plutôt intéressant : 397 l en version 2 roues motrices et 327 l en transmission intégrale AWD-i. Toyota a particulièrement soigné l’espace de chargement du Yaris Cross qui est très modulaire grâce au choix d’un double plancher et d’une banquette arrière rabattable 40/20/40. Le coffre du Yaris Cross peut donc accueillir, un vélo, des skis et autres objets volumineux, son accessibilité étant aussi très aisée (hayon électrique). Il ne manque qu’une banquette arrière coulissante au SUV urbain.
S’il y a bien un domaine pour lequel le Toyota Yaris Cross fait très fort, c’est celui des aides à la conduite. Les systèmes répondant à la famille “Toyota Safety Sense” du Yaris Cross représentent ce qu’il se fait de mieux sur le segment B-SUV. Dès le premier niveau de finition “Dynamic” le Yaris Cross intègre des dispositifs plutôt haut de gamme : de la lecture des panneaux jusqu’aux feux de route automatiques en passant par plusieurs systèmes d’alerte et de détection (piétons, cyclistes, etc…) ou, encore, avec la présence d’une caméra de recul. Place à l’essai proprement dit du Toyota Yaris Cross.
Le Toyota Yaris Cross Hybride 116 ch est motorisé par un 3-cylindres 1.5 l essence à cycle Atkinson (92 ch à 5 500 tr/min – 120 Nm entre 3 600 et 4 800 tr/min) qui est associé à un moteur électrique (59 kW/80 ch – 141 Nm) positionné à l’avant et alimenté par une batterie lithium-ion située à l’arrière. Notre Yaris Cross AWD-i dispose, en supplément, d’un second électromoteur monté sur l’essieu arrière, sa puissance étant de 3,9 kW/5,3 ch. Certes, cela peut paraître peu mais, le couple supplémentaire de 52 Nm apporté par ce second système reste intéressant. Pour transmettre la puissance uniquement thermique au roues avant, c’est la boîte e-CVT (6 rapports) qui s’en charge. En France, seules ces deux configurations de 116 ch 4×2 et 4×4 AWD-i sont commercialisées.
Bien installés dans des sièges au maintien parfait, on retrouve le duo thermique/électrique Toyota éprouvé depuis longtemps, souple et doux pour ses transitions. En mode “EV”, il est possible de rouler quelques kilomètres jusqu’à environ 30 km en mode tout électrique. Avec le bouton “Drive Mode”, on accède à d’autres modes de conduite au choix : “Normal”, “Eco” et Power”. Comme tout système hybride, la batterie se recharge lors des phases de freinage et de décélération, la boîte e-CVT proposant un mode “B” pour maximiser la régénération de la batterie.
Sur les routes de la région de Bruxelles, notre essai du Toyota Yaris Cross nous a rapidement démontré, de nouveau, tout le savoir-faire Toyota en matière de motorisation hybride. A l’identique du ressenti perçu sur la nouvelle citadine Yaris, on notera une convaincante optimisation pour la boîte e-CVT. Nos oreilles sont dérangées par le bruit de “moulinette” causée par cette technologie mais, beaucoup moins que sur les anciennes générations d’hybrides Toyota. De plus, cette sensation est juste auditive car, le Yaris Cross monte dans les tours sans effort. A vitesse constante, le bruit cité plus haut disparaît totalement. La motorisation hybride de faible puissance permet donc de mouvoir les 1 260 kilos (en AWD-i – à vide) du SUV avec facilité et permet de consommer que peu de carburant. Nous reviendrons plus tard sur ce dernier point.
Lors de l’essai du Toyota Yaris Cross, nous avons clairement été bluffés par la qualité de ses trains roulants qui offrent un parfait compromis d’amortissement. En courbe, le SUV urbain ne souffre d’aucun roulis et se montre très agile. C’est une bonne surprise qui prouve les efforts réalisés par Toyota lors du développement du SUV urbain. Très confortable sur route, le Yaris Cross l’est légèrement moins en ville, la faute à ses grandes jantes de 18 pouces. Autre bon point à mettre à l’actif du SUV : sa direction assistée électriquement. Typée confort, elle procure suffisamment de consistance pour ce type de voiture qui se conduit tranquillement. A cela s’ajoute, un système de freinage très sécurisant qui remonte bien les informations.
Venons-en à la configuration à 4 roues motrices de notre Yaris Cross AWD-i. Selon les conditions d’adhérence, le petite moteur électrique arrière entrera en action, ce qui a été rare lors de notre essai réalisé sous un beau soleil et sur des routes en parfait état ! Sur d’autres portions pavées sur lesquelles nous avons évolué, le moteur électrique arrière s’est bel et bien activé, un affichage spécifique intégré à l’instrumentation conducteur permettant de visualiser son apport. Egalement par temps de pluie, le dispositif AWD-i apportera donc une sécurité supplémentaire. A noter qu’il peut fonctionner au maximum jusqu’à 70 km/h. Ensuite, le Yaris Cross reste une pure traction. En montagne, aux sports d’hiver et en-dehors des sentiers battus, les modes “Snow” et “Trail” spécifiques aux roues arrière motrices AWD-i s’avéreront être très pratiques. Sachez, à ce jour, qu’aucun autre SUV urbain du marché n’offre une transmission intégrale.
Autre précision importante, la suspension arrière du Yaris Cross AWD-i diffère de celle du modèle à traction. Sur ce dernier 4×2, elle est classique avec de simples barres de torsion alors que le Yaris Cross AWD-i est à double triangulation. Pourquoi ? Tout simplement car le moteur électrique arrière a nécessité de faire de la place. Même si la double triangulation est, sur le papier, plus efficace qu’un essieu dit “à torsion”, la différence de comportement entre les deux Yaris Cross à traction et AWD-i devrait être minime. En effet, le premier est fort logiquement moins lourd que le second.
En termes de performances, le Yaris Cross Hybride 116 ch AWD-i est communiqué pour un 0 à 100 km/h en 11,8 s et 170 km/h de vitesse maximale. Ce paragraphe dédié aux performances est le plus approprié pour présenter un autre atout considérable proposé par le SUV à savoir, sa consommation. Elle est officiellement annoncée entre 4,7 l/100 km et 5,1l/100 km en cycle mixte par le constructeur. Lors de notre essai du Toyota Yaris Cross 116 ch AWD-i, nous avons relevé un excellent 5,6 l/100 km, ceci en ayant roulé majoritairement sur des routes de campagne entrecoupées de villages ! Acapulco, le beau cheval qui a “fait la course” avec nous, peut en témoigner ! En matière d’émissions de CO2, elles sont aussi très limitées : entre 106 g/km et 116 g/km pour le Yaris Cross AWD-i 4×4.
Le moment de conclure notre essai du Toyota Yaris Cross Hybride est arrivé. Grâce à son style marqué et abouti, cette nouvelle voiture japonaise devrait plaire à une clientèle très large qui pourrait d’ailleurs hésiter entre la Yaris “tout court” et le B-SUV plus polyvalent. Ajoutez à cela un agrément de conduite de très bon niveau, des équipements en très grand nombre et une consommation très faible et vous obtiendrez plus qu’un outsider sur un marché où il est parfois difficile de s’y retrouver tant les offres sont nombreuses. Enfin, le meilleur pour la fin car, au niveau des tarifs, la gamme Yaris Cross débute à 25 500 € (2WD finition “Dynamic”), le Yaris Cross AWD-i 4×4 en finition “Trail” haut de gamme s’offrant à partir de 32 500 €.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : Toyota (Denis Meunier pour LesVoitures.com) et LesVoitures.com (photos en studio)