Sur le marché automobile européen de la voiture électrique, chaque constructeur automobile se doit de proposer un SUV dit « compact », pour un usage majoritairement urbain. Ainsi, avec l’EX30, Volvo est « de retour aux affaires » sur le segment des B-SUV. Voici notre essai du Volvo EX30, dans sa configuration à moteur arrière (« Single » – « Extended Range » – batterie de 69 kWh) de 200 kW/272 ch, en finition « Ultra ». Avouons, d’entrée, que nous avons été séduits par ce petit SUV électrique sino-suédois.
Débutons notre essai du SUV 100% électrique Volvo EX30 en présentant son design, sachant qu’il marque une intéressante rupture avec ce que l’on connaît du constructeur automobile suédois. En termes de style, le Volvo EX30 reprend, pour sa face avant, les fameuses optiques en forme de marteau de Thor chères au constructeur automobile suédois, mais d’une manière marquée et incisive, pour un rendu visuel très moderne.
D’une longueur de 4,23 m, d’une largeur de 2,032 m (avec rétroviseurs) et d’une hauteur de 1,549 m, le Volvo EX30 fait apparaître une calandre pleine. Avouons que l’intégration des phares avant cités dans le paragraphe précédent est particulièrement réussie, grâce une découpe du bouclier avant tranchante, les extrémités verticales de ces mêmes optiques se prolongeant vers le bas. Il en ressort une homogénéité marquante et une savante dose de sportivité.
Les galbes et autres creux visibles au niveau du capot, des ailes et des flancs du Volvo EX30, lui offrent un rendu visuel plutôt robuste. Le bureau de style Volvo a soigné les lignes de l’EX30, notamment au niveau des custodes. En effet, ces dernières prolongent les feux arrière également conformes à l’ADN Volvo. On notera qu’en version « Single » et finition « Ultra », l’EX30 est livrée avec des jantes de 19 pouces. Selon les modèles, la taille des jantes est de 18, 19 et 20 pouces pour le réussi SUV 100% électrique suédois, pardon, sino-suédois. Sur ce dernier point, précisons que l’EX30 repose sur la plateforme SEA (Sustainable Experience Architecture) du groupe chinois Geely, ce dernier étant le propriétaire de Volvo Cars. Avant de fermer cette parenthèse technique, précisons que l’EX30 peut donc être considéré comme le « cousin technique » du Smart #1.
Revenons au design de l’EX30. Alors que nous étions dans l’expectative concernant la partie arrière de l’EX30, une fois nos yeux posés dessus, comparativement aux photos publiées par Volvo lors de la révélation de ce SUV 100% électrique, notre avis a clairement changé. L’arrière de l’EX30 est, pour nous, particulièrement réussi, moderne et ultra-compacte visuellement, alors qu’il pourrait apparaître comme trop chargé. Le choix de feux arrière à deux étages est donc, finalement, le bon.
Cinq teintes de carrosserie, au choix, sont proposées sur l’EX30, d’un « Jaune Floral » jeune et original, jusqu’à un classique et beau « Blanc Cristal », en passant par les « Noir Onyx », « Gris Brume » et « Bleu Nuage ». Selon les modèles, quatre ambiances d’intérieur, au choix, peuvent être choisies. Notre Volvo EX30 d’essai « Blanc Cristal », en finition « Ultra »,dispose de l’ambiance « Blanc Cristal/Intérieur Céleste ».
A l’intérieur de cette nouvelle voiture électrique, place à une ambiance high-tech, raffinée mais, surtout simple et efficace. Mis à part les commandes situées au niveau du volant, aucune autre n’est visible car, tout se passe au niveau de la grand dalle centrale tactile verticale et ultra-connectée, D’une taille de 12,3″, l’écran central fonctionne sous environnement Google.
Nous reviendrons lors de l’essai routier du Volvo EX30 sur cette interface tactile, plutôt bien conçue, qui donne accès à tous les réglages et paramètres de l’EX30, aides à la conduites et info-diverstissement inclus. Cela explique donc qu’il n’y a aucun bouton présent dans l’habitacle de l’EX30. Ne cherchez pas, non plus, les commandes d’ouverture des vitres sur les contre-portes, car elles sont situées sur la console centrale, au-dessus d’un grand espace de rangement. Cela demande un léger temps d’adaptation.
En termes de qualité d’assemblage et d’architecture intérieure, « mention bien » pour l’EX30, à en oublier que de nombreux éléments sont composés de matières recyclées. On se sent bien assis dans l’EX30 qui révèle quelques touches brillantes et d’originalité, comme pour le dessin de sa planche de bord qui intègre, dans sa partie haute, les haut-parleurs dans une grande barre de son Harman Kardon (9 haut-parleurs), s’il vous plaît, de série dès la finition « Plus ».
L’habitabilité du Volvo EX30 est très satisfaisante pour un véhicule électrique de petite taille, seule la banquette arrière semble un peu juste pour les très grands gabarits. Au niveau du volume de chargement, il est assez faible, soit 318 l, surtout que le câble de recharge prend de la place.
Une Volvo étant une Volvo, à savoir que le constructeur automobile suédois est connu pour mettre en avant la sécurité de ses véhicules, l’EX30 « fait le plein », non pas d’essence, mais pléthore d’aides à la conduite dont fait partie le « Pilot Assist » évolué qui vous aide à changer de voie. Pour la ville, les ingénieurs Volvo ont pensé à tout, avec un dispositif qui empêche l’ouverture des portes lorsqu’un cycliste est en approche. Bref, il nous faudrait un site internet dédié pour présenter toutes les technologies passives et actives de sécurité de l’EX30 : radars, caméras, alerte collision, lecture des panneaux, caméra conducteur, etc… Nous n’avons pas cité, en dernier, la caméra conducteur, par hasard. Place à l’essai routier du Volvo EX30.
En choisissant de nous inviter dans la superbe région des Baux-de-Provence, l’équipe presse Volvo Cars France aurait pu prendre un risque, car un SUV électrique, sur le papier, n’est, en général, pas à son aise sur des routes vallonnées aux nombreux virages. Cet environnement est très loin, de celui pour lequel le Volvo EX30 a été conçu, la ville.
Dès les premiers kilomètres parcourus au volant de notre Volvo EX30 d’essai « Single » – « Extended Range » de 200 kW/272 ch, avouons que nous avons été agréablement surpris pour son dynamisme. Motorisé par un unique moteur (« Single ») monté sur son essieu arrière (propulsion) et équipé de la plus grosse batterie de 69 kWh (« Extended Range »), l’EX30 est agréable à conduire, surtout que les sièges procurent un excellent maintien et une position de conduite haute. De quoi dominer la route au volant d’un petit SUV.
Ni trop dure, ni trop souple, la suspension du Volvo EX30 est parfaitement paramétrée, mais, encore une fois, alors que l’on s’attendait à quelques mouvements de caisse ou autre roulis, on ressent, au volant de l’EX30 une sérénité de tous les instants. Cela n’est pas donné à tous les SUV 100% électriques du marché automobile actuel, croyez-nous, surtout que notre Volvo EX30 d’essai pèse son poids : 1 850 kilos.
A un rythme plus élevé, l’effet propulsion se fait sentir, mais le train avant du Volvo EX30 « Single » – « Extended Range » tient plutôt bien le cap, même à l’accélération en sortie de courbe. Typée logiquement confort, la direction de ce très intéressant EX30 reste précise et informelle, soit un autre point très positif. « Sentir sa voiture » à travers son volant c’est, pour nous, primordial. Bravo aux ingénieurs Volvo Cars pour ce dernier aspect. Seule la sensation remontée par la pédale de frein n’est pas exceptionnelle, mais elle est largement supérieure à d’autres SUV 100% électriques qui intègrent tous, un système de régénération de la batterie.
Les 272 ch de puissance et les 343 Nm de couple développés par notre Volvo EX30 d’essai sont largement suffisants, tout comme son architecture à un unique moteur arrière, ceci pour évoluer en ville et en-dehors. C’est à se demander pourquoi Volvo propose l’EX30 en une configuration de 315 kW/428 ch. Pour nous, un tel SUV électrique est fait pour un usage majoritairement urbain. 272 ch, c’est donc largement suffisant, surtout qu’à l’accélération (0 à 100 km/h en 5,3 s), de notre EX30 d’essai s’est révélé très vif, le propre des voitures électriques. Même 230, voire 200 ch, auraient suffit… alors 428, à quoi cela sert ? Mais chaque constructeur automobile se doit de se positionner, sur le marché international, avec des modèles haut de gamme puissants et d’image. Vous l’aurez donc compris, le Volvo EX30 « Single » – « Extended Range » de 200 kW/272 ch représente le bon choix.
A la liste des points forts du Volvo EX30, on peut ajouter son système « One Pedal Drive » qui le freine, tout seul, d’une manière douce et sécurisante. De nouveau, on se sent très serein au moment de lâcher la pédale de droite. En ville, lors d’un court parcours, l’EX30 s’est montré très maniable, sachant qu’il affiche un diamètre de braquage de 10,6 m. Alors quels sont les défauts de l’EX30 ?
Revenons donc sur son grand écran tactile par lequel tout passe, alors qu’une caméra située derrière le volant scrute les réactions du conducteur. On aurait, clairement, apprécié une petite instrumentation numérique face à nous, avec juste un minimum d’informations telles que celles de la vitesse et la direction à prendre, l’EX30 ne proposant pas, hélas, de vision tête haute, même en option. Même si cet écran est facile à appréhender, on doit donc tourner le regard vers lui pour prendre les informations. Alors, la caméra vous voit tourner la tête et votre regard. Sur l’écran, un message vous demande d’être attentif à la route… Espérons que lors du restylage de l’EX30, Volvo corrige ce point, sachant qu’il y a largement la place d’implanter un tout petit écran conducteur.
Lors de notre essai du Volvo EX30, réalisé à 90% sur des routes départementales et à 10% sur les hauteurs des Baux-de-Provence, nous avons relevé une consommation de 14,5 kWh/100 km, sans conduire d’une façon écologique, à un rythme normal, voire soutenu, et en laissant faire le système « One Pedal Drive ». L’EX30 « Single » – « Extended Range » est donné pour 476 km d’autonomie (WLTP), on est donc très proche de notre consommation réelle relevée lors de notre essai : 475 km ! De quoi confirmer que cet EX30 de 272 ch, avec sa batterie de 69 kWh de capacité est celui qu’il faut choisir. Les autres EX30 proposent 272 ch/344 km d’autonomie (« Single »), soit pour l’autre version à propulsion, mais équipée de la batterie de 51 kWh et 428 ch/450 km d’autonomie avec l’EX30 à 2 moteurs (« Twin Performance » – transmission intégrale – batterie de 69 kWh).
Enfin, pour conclure notre essai du Volvo EX30, c’est donc une réussite électrique. Facturé à partir de 37 500 € (« Single » – finition « Start » – batterie de 51 kWh), notre EX30 d’essai (« Single – « Extended Range » – batterie de 69 kWh) en finition haut de gamme « Ultra », ou « Ultimate », s’offre à partir de 47 950 €. En finition d’entrée de gamme, on passe à 41 700 € (« Single » – « Extended Range » – finition « Start »), soit un tarif intéressant. En très haut de gamme, le (trop) puissant EX30 « Twin Performance » s’affiche à partir de 49 250 € en finition « Plus ».
Une dernière chose… Attention, le Volvo EX30, n’est, à ce jour, pas éligible au bonus écologique 2024, car il est assemblé en Chine. Dans quelques mois, la production du Volvo EX30, pour l’Europe, va migrer en Belgique. Et hop, le petit SUV 100% électrique devrait donc retrouver la prime française de 5 000 €, à l’horizon 2025.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : Volvo