Ceux qui possèdent un véhicule diesel et qui vont lire ce qui suit vont être quelque peu rassurés. D’après une étude très sérieuse menée par l’IFPEN (IFP Energies nouvelles), l’organisme financé par l’Etat à hauteur de 50%, les véhicules à motorisation diesel sont plus vertueux que ceux à essence en termes d’émissions de CO2 et de particules fines. Au total, ce sont 22 véhicules (essence, diesel, hybride, hybride rechargeable) qui ont été testés dans les moindres… émissions.
Poussés vers la sortie du marché automobile français par nos politiques, les véhicules diesel sont réhabilités grâce ou, non sans humour, à cause, des équipes de l’IFPEN. Avant de présenter les grandes lignes de l’Etude Emissions Euro 6d-TEMP pour le MTE, rappelons que, pendant le premier confinement, LesVoitures.com avait mis le doigt sur le fait que les particules fines ne sont pas émises que par nos automobiles et autres véhicules. Ainsi, à Paris, la pollution a augmenté alors que la circulation était à son strict minimum (à lire en cliquant ici).
Concernant les véhicules thermiques (essence et diesel) utilisés pour cette étude, l’IFPEN a sélectionné des marques qui représentent 62% des ventes France 2019 (72% pour les véhicules diesel). Ce sont précisément 16 modèles thermiques qui sont donc passés sur des bancs à rouleaux et autres bancs à rouleaux climatiques. Précisons que ces 16 voitures ne sont pas neuves mais affichant un kilométrage compris entre 22 000 km et 58 000 km.
6 autres véhicules hybrides et hybrides rechargeables permettent d’atteindre le nombre de 22 véhicules (Volkswagen, BMW, Citroën, Peugeot, Ford, Honda, Mercedes-Benz et Renault). A noter que tous répondent à la norme Euro 6d-Temp sachant que, depuis 2020, c’est la norme Euro 6d-Full qui est en vigueur.
Venons-en aux émissions de CO2 relevées par l’IFPEN (tableau ci-dessus) : 151g/km pour les moteurs à essence contre 136 g/km pour les blocs diesel. Pour reprendre les termes et les chiffres exacts publiés par l’ex-Institut Français du Pétrole : « La comparaison des émissions entre les véhicules essence et diesel sur le périmètre global des essais montre une consommation de carburant supérieure de 28% en essence (+1,5 l/100km), entrainant des émissions de CO2 supérieures de 11%. »
Complétons ces chiffres par une donnée des plus importantes relevée par l’IFPEN : « Sauf exception, cette campagne expérimentale montre que les véhicules Euro 6d-TEMP essence comme diesel respectent en moyenne les seuils normatifs en usage réel de type RDE, y compris dans des conditions de conduite très dynamiques ou dans des conditions climatiques froides et chaudes sur des véhicules non neufs prélevés sur le parc. » En revanche, tous les modèles non équipés de FAP (Filtre A Particules) ou de SCR ont dépassé les moyennes. Rappelons que le SCR (Selective Catalytic Reduction) est tout simplement le dispositif à injection d’AdBlue dans le catalyseur.
Si l’on isole le CO, l’IFPN indique : « des émissions de CO de 434 mg/km pour l’essence contre 83 mg/km pour le diesel. »
Du côté des particules fines (PN23 – plus de 23 nm), l’IFPEN indique : « En prenant en compte l’impact des régénérations, le niveau moyen d’émission de PN23 des diesel atteint 5,8*1010 #/km, soit 2,6 fois moins que leurs homologues essence sur le périmètre de l’étude. »
Pour les émissions moyennes de NOx, victoire de l’essence. : « elles passent à 57 mg/km, soit 2,8 fois plus que pour les véhicules essence. »
Sur le site internet du ministère de la Transition écologique qui a et, c’est très important, commandé l’étude, il est également indiqué que : « Lorsque les gaz à effet de serre non réglementés (protoxyde d’azote N2O et méthane CH4) sont pris en compte, un véhicule essence émet 6% de gaz à effet de serre de plus qu’un véhicule diesel similaire. »
Parmi les autres très nombreux points mis en avant par l’IFPEN, on notera, pour les hybrides rechargeables de type PHEV : « Le véhicule hybride rechargeable présente sur cette campagne des niveaux d’émissions de 2 extrêmement sensibles à l’état de charge de la batterie (…). L’efficacité environnementale réelle de cette technologie de véhicule est donc conditionnée à son usage et notamment de bonnes pratiques en termes de fréquence de recharge des utilisateurs. » Pour faire simple, une voiture hybride rechargeable dont la batterie est vide consomme et émet plus qu’une voiture à essence classique. Pourquoi ? Car une hybride rechargeable, c’est plus lourd qu’une essence à cause de la présence du système électrique.
Pour ceux d’entre vous qui souhaitent aller plus loin concernant l’étude de l’IFPEN (49 pages), elle est disponible en téléchargement en cliquant ici.
La rédaction
Source : IFPEN
Photos : LesVoitures.com et IFPEN