Ahh, La Californie de Julien Clerc, le soleil, Pamela Anderson encore maquillée et Schwarzenegger encore musclé comme un camion… Oh, wait ! Il ne s’agit pas de la Californie mais DU California, avec un “a” comme “ahhhh”, mais c’est drôlement bien pensé, ce truc ! Oui, nous savons, c’est capillotracté mais c’est révélateur, très même. Le California, ça vous parle ? Nan ? Un petit effort, allez ! Bon, imaginez que vous écoutez du Joan Baez soutenant les assassins Sacco et Vanzetti (l’occasion de rendre ici hommage au génial Bruno Sacco mort récemment et papa de la génialissime classe S W140). Joan Baez, donc, vous l’écoutez où ? Et bien dans un combi VW, celui-là même qui est (re)devenu ultra-tendance. Direction l’Espagne pour l’essai, en “mode dodo”, du camping-car Volkswagen California.
Le camping-car California est “l’héritier” du combi VW dans la définition, par excellence, de la vanlife. Bon, dans sa forme, il faudrait pouvoir vendre Joan Baez pour se l’offrir maintenant. Le Volkswagen California est la descendance boboïsée du combi mais dans le bon sens du terme. Imaginez juste vos grands-parents qui ont fumé de l’herbe en combi, qui adoraient cet état d’esprit et qui ont toujours envie et besoin de ce van mais en version aménagée pour leurs arthroses ; et bien, voilà, tout est fait pour qu’ils voyagent comme des coqs en pâte.
Alors, nous entendons déjà au loin les responsables presse de Volkswagen qui s’étranglent arguant que ce n’est pas une caisse de vieux, que diantre ! Ils ont totalement raison ! “Cette voiture a été faite pour vous !”, comme le disait Robin Williams lors de son entretien d’embauche chez France Travail dans Madame Doubtfire. En vrai, comme disent les djeuns, cette voiture, ce van, est fait pour tous, c’est ça qui est assez impressionnant.
Le camping-car Volkswagen California est doté, pour la première fois, de deux portes coulissantes, des sièges arrière indépendants pour y ranger, notamment un vélo électrique qui coûte le prix du camion, de sièges avant qui se retournent vers la cellule pour endosser le rôle de Robert de Niro dans son motor home dans Mon beau-père et moi. Volkswagen donc qui nous invite dans les contreforts de Tarragone, en Espagne afin de venir prendre en main cette nouvelle version. On parle ici vraiment de prise en main car, en si peu de temps, on ne peut pas s’habituer à toutes les fonctionnalités du nouveau California mais on peut, a minima, en prendre connaissance.
De prime abord, évoquons les 3 versions qui existent, pour le moment, du camping-car Volkswagen California. La “Beach Camper” où vous trouvez la base telles que les portes coulissantes, le toit relevable, les sièges individuels et une kitchenette derrière qui se tire sur un plateau, ce qui est un très bon point avec également un chauffage d’appoint au carburant.
La version “Coast” enlève un siège à l’arrière, mais pour laisser place à une cuisine avec plaque, table, rangements pour ustensiles etc (ça, c’est cool !), deux batteries additionnelles, et chauffage stationnaire (c’est à dire qu’il ne fait chaud qu’à un endroit…mais non, roo, c’est un système qui permet de ne pas finir comme le yéti quand on dort dans le camion). Ajoutez à cela une plaque de cuisson de 1 800 w et, entre autres, un réfrigérateur de 37 litres et, et, et une douchette extérieure, ce qui est juste génial ! La version “Ocean” du camping-car Volkswagen California, quant à elle, est plus dédiée aux plaisirs de la route (feux différents, régulateur, système d’assistance, d’aide à la conduite, à la navigation, sièges chauffants etc).
Notez que nous avons opté, pour cet essai, pour la version intermédiaire “Coast”, la version luxe étant galvaudée selon nous, dans le même registre que ceux qui se prétendent “campeurs” et finissent dans un mobile home tout confort. Du reste, serait-il peut être judicieux de proposer une version encore plus dépouillée, le client composerait, à sa guise, son intérieur, ses modularités en fonction de ses desiderata ?
Déjà la nuit ? On va donc devoir se coltiner la préparation de la “chambre”… Tada, c’est déjà fait. En effet, que ça soit pour la partie basse ou pour la partie haute, vous pouvez vous coucher en 10 mn maxi. Les deux sièges arrière se replient en un temps record et la couchette, repliée sur la dernière partie arrière se déplie en aussi peu de temps. Quelque temps passés à découvrir toutes les lumières/leds, et c’est Versailles ici !
Il a de la lumière partout et tout est intuitif, d’autant qu’il existe dans un des montants droits un module qui est un pilote déporté des fonctionnalités essentielles quand vous êtes en mode “camping”. Gestion de l’eau, de l’électricité, du chauffage, de la lumière etc, c’est une vraie télécommande universelle qui sera complétée, à terme, par une appli. On se calfeutre en 5 mn, le temps de coller les rideaux mobiles aux fenêtres avant (assez bluffant d’efficacité d’ailleurs) les autres fenêtres se fermant avec un store classique. Votre serviteur ayant une haute estime de lui-même, il n’en fallait pas plus pour que nous posions nos guêtres à l’étage.
Précision qui a son importance, c’est la première fois que nous passions une nuit dans un van d’où l’acclimatation assez déroutante. Un exemple ? Pourquoi n’y a-t-il toujours pas une échelle pour monter et doit-on encore se farcir les pieds sur les accoudoirs et sièges et grimper comme si on était dans le tournage d’une pub pour les alarmes ? Avons-nous loupé quelque-chose dans l’explication de texte du camping-car Volkswagen California ? Possible et donc mea culpa, mais mieux vaut ne pas avoir à descendre rapidement…
A l’étage, c’est royal ! De la place pour deux et sur un sommier à ressorts en 208 mm × 113 mm et 4 cm d’épaisseur, s’il vous plaît. On peut ouvrir les côtés et totalement l’avant pour profiter de la vue et de l’air, c’est royal encore une fois ! Extinction des feux, déjà le réveil ? Et oui, la nuit fut bonne, signe que la literie était de qualité ! Assez impressionnant comme niveau de confort, idem, voire mieux en bas. Petit déjeuner avalé, le temps de prendre, pour nous, la route pour plusieurs centaines de kilomètres.
Pourquoi diable nous font-ils passer par de la route de montagne (on se croyait dans les dolomites) alors que ce n’est pas forcément l’utilité première d’un van aménagé ? Et bien, voilà, Madame la Marquise ! La motorisation emportée, de notre camping-car Volkswagen California d’essai, était le TDI 150 (qui représente à l’heure actuelle 99% des immatriculations), autant dire LE moteur est fait pour çà, grimper ! La différence entre un moteur électrique et un moteur diesel, c’est qu’en électrique vous vous retrouvez avec une autonomie qui a baissé de 50 km au bout de 2 parcours, tandis qu’avec un moteur diesel, vous mettez plus de 50 km à vous demander si le compteur marche tant rien n’est descendu.
A noter, la consommation donnée pour 6,7 l/100 km et que nous avons relevée à 7,0 l/100 km, mais dans un contexte où nous avons envoyé du pâté. Bref, et, c’est très dur à avouer mais le diesel, c’est bien (dans ce cas de figure, ne nous emballons pas). C’est coupleux, dynamique, la reprise est généreuse, très rarement pris en défaut. Vraiment, cela sied à ce mode de voyage au plus haut point. Mais, revenons en à nos moutons, pourquoi des routes sinueuses ? Et bien, justement car le châssis est juste bluffant. Certes, ça pompe un peu mais comment imaginer que l’on a un truc de plus de deux tonnes à faire avancer en ayant, en outre, un centre de gravité assez haut ? On ne va pas jusqu’à dire qu’on y a pris du plaisir mais, honnêtement, c’est agréable et surtout pas pénible à cravacher en permanence, bravo ! Dans les montagnes, les spots pour se poser ne manquent pas, l’occasion idéale pour désosser le van, ou le camping-car Volkswagen California, et voir ce qu’il a dans le ventre.
Vous voyez un sac à main de femme, le placard de Monica dans Friends ou un couteau suisse ? Vous avez un mélange des trois avec le Volkswagen California ! C’est hyper-fonctionnel, avec une possibilité de mettre des choses en très grande quantité quand bien même elles ne servent à rien. Auvent déplié en 3 minutes, celui-ci se change de côté du van en 3 minutes chrono, table sortie de son logement dans le coffre en moins de temps encore et les chaises que l’on va chercher dans le hayon directement, bref, c’est hôtel California ! D’ailleurs, ça serait bien de prévoir une assistance électrique plus vaillante sur les deux portes coulissantes et une sur le hayon qui pèse le poids d’un âne mort et qu’aucun enfant ne pourra refermer. De la version route à la version attachée en mode “on n’est pas bien là, d…..”) comptez dix minutes, même pas, c’est juste génial. Madame aux fourneaux avec sa plaque au gaz et ses 29 l d’eau en réserve et Monsieur qui se détend après avoir conduit (ah, c’est misogyne ?)
Alors, Monsieur qui prépare un bon plat sans gluten tandis que Madame travaille en terrasse avec son pc branché à l’électricité pour alimenter son bloc hache tag epicurian lifestyle (est-ce mieux comme ça ?) Tout tombe sous la main, c’est vraiment bien étudié, le chauffage, les enfants, le chauffage est programmable ! Il fait chaud à votre retour de rando, c’est parfait. Le temps de la sieste s’impose et la loggia est exactement ce qu’on en attend ! A ce propos, le toit escamotable électriquement, c’est brillant. Ce qui l’est moins, ce sont les tarifs. De 68 400 € pour la version de base à 84 000€ pour la version “Ocean”, notre modèle d’essai du camping-car Volkswagen California, la version “Coast” étant facturée 76 850 €. Alors, oui, c’est cher mais….vous avez 3 véhicules en un; un véhicule familial pour tous les jours, un véhicules de loisirs pour les balades et un van “habitable” pour les vacances ce qui est plus qu’appréciable.
Pour ce qui est du futur très proche, une version électrique est prévue au catalogue en version 4Motion ce qui peut apparaître comme pertinent. En effet, la force des vans vs les campings cars c’est de pouvoir entrer en ville (surtout avec ses moins de deux mètres de hauteur) mais, les villes étant de plus en plus réfractaires aux moteurs thermiques, il sera peut-être judicieux d’opter pour ce moteur.
Le camping-car Volkswagen California, c’est bien pourrait-on conclure et ça ne serait pas galvaudé. Volkswagen, précurseur en la matière depuis 1950 et son combi puis, avec le California (28 0000 exemplaires produits depuis 6 générations) ne pouvait se laisser piquer des parts de marchés via les autres constructeurs et/ou aménageurs de vans; c’est chose faite, manque plus qu’un vrai département personnalisation afin de compléter l’offre calée sur la demande.
Pour rappel, en 2023, 14 000 vans aménagés/fourgons ont été écoulés, Volkswagen s’octroyant 58% de parts de marché, loin devant, il est vrai le Marco-Polo Classe V de chez Mercedes-Benz qui cible, lui, une clientèle plus aisée et plus conformiste. Petite dernière info mais, Pat Le Guen nous a murmuré dans l’oreille qu’une seconde tente de toit avec escalier repliable afin de faire deux grands points de couchage en hauteur serait dans les tuyaux.
Enfin, pour résumer cette découverte du camping-car Volkswagen California, il faut bien concéder que ce van aménagé est vraiment une offre pertinente, qui se met à la place des voyageurs en devançant les attentes et en anticipant les besoins simples mais réels de ceux qui parcourent le monde à son bord. Encore une fois, il serait peut-être bien d’ouvrir les commandes à des versions dites dépouillées afin vraiment de coller aux attentes personnalisées qui sont, dans ce domaine, extrêmement fortes.
Texte et essai : Charles Oulan
Photos : LesVoitures.com