Fiat 750 Vignale : retour sur son histoire

De nombreuses voitures ont vu le jour sur la base de Fiat 500, 600 ou 850. Les plus grands carrossiers, préparateurs et designers italiens se sont « amusés », pour ne pas dire  » faits plaisir », à transformer des véhicules déjà bien connus ou reconnus du grand public italien, ceci comme pour la Fiat 750 Vignale.

Il existe près de 200 dérivés de la Fiat 500 mais, qu’en est–il pour la Fiat 600 ? Nombreux connaissent le Fiat Multipla mais, peu connaissent la Stelina d’Autobianchi, la Fiat 600 Jungla Savio ou encore les Fiat 750 Vignale déclinées en coupé ou cabriolet (spider). Alfredo Vignale, né en 1913 à Grugliasco (Turin), devient, dans un premier temps, un très jeune apprenti carrossier, chez Ferrero e Morandi, une entreprise turinoise qui fabrique des carrosseries, puis, à l’âge de 17 ans, il intègre l’entreprise Farina. Aidé financièrement par Piero Dusio, footballeur, pilote de voiture de course et homme d’affaires, Alfredo Vignale se lance en 1946, avec ses frères, dans la création de son entreprise de carrosserie.

Il va de soi que la renommée d’un carrossier ne peut se faire que si ce dernier s’entoure de très bons dessinateurs et designers ! Vignale n’échappe pas à cette règle et fait appel, pour plusieurs projets, à Giovanni Micholetti. Pendant plus de 20 ans, ce « sculpteur d’acier », mort trop jeune (56 ans), a su matérialiser les ébauches, les esquisses posées sur la planche, furent-elles pensées, repensées, travaillées, et retravaillées par ses dessinateurs.

Parmi ses nombreuses collaborations avec la marque turinoise, les Fiat 750 Coupé et Cabriolet Vignale sont nées, en Italie, d’une demande forte apparue lors du boom économique liée aux carrosseries spéciales. Les Italiens les plus passionnés et consommateurs de véhicules à 4 roues (n’oublions pas que la passion italienne était également forte pour les 2 et 3 roues) cherchaient à sortir de l’ordinaire, à se démarquer légèrement (en gardant tout même la fierté italienne) avec des véhicules que tout le monde ne possèderait pas, ceci à l’inverse des très nombreux propriétaires de Fiat 500. La Fiat 750 Vignale Coupé ou Spider répondait ainsi à une certaine envie de style et d’originalité. Basée sur la plateforme de la Fiat 600D et équipée du moteur Fiat type 100G de 767 cm3, la 750 Vignale est produite, pendant environ 4 ans, à partir de la fin des années 50 en coupé et spider. Ces derniers seront commercialisés, par le réseau officiel Fiat, sous les marques Fiat et Vignale.

Fiat n’a donc n’a jamais construit une voiture aux trois chiffres « 750 », le géant italien ayant toujours fourni aux carrossiers indépendants ses plateformes motorisées de ses principaux modèles. Il est donc difficile de connaître avec exactitude le nombre d’exemplaires fabriqués. Certains affirment que moins de 1 200 exemplaires ont été enregistrés pour le coupé et moins de 30 exemplaires pour le spider. Mais rien n’est certain.

En terme de style, le pare-chocs et la calandre, tous deux fuselés, de la Fiat 750 Vignale, lui confèrent une allure longiligne qui, avec ses clignotants avant, lui donne un aspect de petit « vaisseau spatial ». Cette petite automobile à 4 places nous transporte, cheveux au vent (pour le cabriolet), à 100 km/h. Son style italien inattendu s’est rapidement fait remarquer par les collectionneurs avertis. Classe en gris, mythique en rouge ou plus « Dolce Vita » en bleu clair, ces différentes teintes ouvrent un champs large aux potentiels et futurs acquéreurs.

Enfin, lorsqu’on regarde la Fiat 750 Vignale de plus près, nous pouvons y distinguer quelques ressemblances avec la Renault Floride /Caravelle sortie les mêmes années et carrossée par GHIA, le concurrent, et dessinée par Pietro Frua qui a travaillé, en son temps, chez Farina et qui est l’ami de Giovanni Michelloti. Que devons-nous en déduire ? Que les bonnes idées sont à reproduire, à améliorer et à partager, n’est-ce pas ?

La rédaction

Photos : Fiat