Lancée en 1996, la Ford Ka a rapidement rencontré un fort succès grâce à son design atypique et avant-gardiste. En 2012, la seconde génération au style beaucoup plus conventionnel s’est frottée à une rude concurrente : la Fiat 500. Ces deux citadines partageaient alors presque tout (plateforme, motorisations). Aujourd’hui le géant américain réinvente sa citadine à travers une nouvelle génération plus grande, à 5 places et à vocation économique, la Ka+.
La Ka+ est au cœur d’une réorganisation stratégique du catalogue Ford. Elle « remplace » la Fiesta alors que cette dernière montera en gamme dès le 29 novembre, avec un nouveau modèle pour lequel Ford nous donne quelques informations : « La future Fiesta sera dotée d’un style plus recherché, elle sera plus basse que la nouvelle petite sœur Ka+, la Fiesta va grandir et se métamorphoser. » D’ici là, concentrons-nous sur la Ka+.
Le gabarit de la Ka+ évolue donc avec un gain de 30 cm en longueur (3,93 m), gage d’une habitabilité accrue. C’est très proche de la Fiesta actuelle (3,97 m) dont elle reprend la base. Visuellement, ces lignes « enterrent » définitivement la Ka à 4 places de 1996 et la suivante pour devenir sur le papier (de la carte grise), une 5 places. La grande calandre emblématique chère à Ford est ainsi présente à l’avant et les galbes de cette nouvelle proposition du segment B renforcent son image de petite citadine, certes, mais musclée.
Dans Paris, notre Ford Ka+ d’essai nous a immédiatement prouvé ses bonnes capacités à se mouvoir grâce à son agilité, malgré les embouteillages et les coups de klaxons des parisiens en colère (à se demander pourquoi Anne H., n’est-ce pas ?). Entre les bus, taxis, livreurs et vélos, c’est un vrai jeu d’enfant de se faufiler au volant de la Ka+. A noter sur le plan de ses points forts : un excellent rayon de braquage, un grand volant à la la prise en main précise et une commande de boîte judicieusement positionnée en hauteur. Enchaîner les rapports en ville, c’est parfois fastidieux mais la commande de boîte de cette étonnante Ka+ est très agréable. La boîte en elle-même fait plus que le boulot en passant les rapports avec rapidité. Sans oublier une visibilité qui s’est révélé de haut niveau. L’aide au stationnement arrière (option : 250 €), qui est composé de radars de recul, nous semble néanmoins indispensable pour disposer d’un outil encore plus efficace dans le but d’affronter les pièges urbains.
Sur le plan des motorisations, Ford fait dans la rationalisation et c’est plutôt bien pensé. Ainsi, ne comptez que sur deux configurations essence : le moteur 1.2 Ti-VCT (70 chevaux) de la version baptisée Essential et les 85 chevaux de la Ka+ Ultimate. « Ultime » car elle vous offrira la possibilité de vous évader loin de la jungle des villes en wee-kend. Même s’il faudra se contenter d’un trajet sur la voie la plus à droite des autoroutes, la Ka+ 85 ch est tout à fait capable de se mouvoir aisément à 130 km/h, dans un confort intéressant. Sur ce point, le châssis et les réglages de la nouvelle Ka+ ont fait l’objet d’un travail sérieux et soigné. L’insonorisation n’a également pas été oubliée, un autre « Plus » pour la Ka+. A noter qu’une motorisation diesel n’est pas à l’ordre du jour, peut-être pour une version utilitaire dans le futur. Pour les entreprises, le projet de loi de finance 2017 peut changer la donne sur les petits moteurs à essence, car à ce jour, il n’est pas possible de récupérer la TVA. Affaire à suivre… Mais que manque-t-il à cette Ka+ ? Hélas, un manque de tonicité moteur même sur l’Ultimate. Mais ce trait de caractère compte peu pour certains acheteurs potentiels d’une citadine qui axent leur réflexion davantage sur le rapport prestation/prix. Du côté des consommations, Ford annonce respectivement 6,6 l, 4,0 l et 5,0 l respectivement en ville, sur autoroute et en cycle mixte. Et les émissions de CO2 sont loin du malus (114 g/km).
L’habitabilité de la Ka+ est beaucoup plus grande que la version précédente, une mini révolution pour l’évolution du produit. L’accès aux places avant et arrière est donc beaucoup plus facile. Les espaces de rangement sont pléthore, on en dénombre pas moins de 21. Les passagers arrière profitent de 6 centimètres supplémentaires pour les jambes. Les grands gabarits seront donc à l’aise. Dans ce cas, ce ne sont que 2 passagers arrière qui bénéficieront d’un espace correct et non 5. Quant aux finitions et au choix des éléments, la Ka+ se positionne dans la norme avec des tissus de bonne facture. Les plastiques rigides sont en revanche trop omniprésents. En matière de chargement, les banquettes rabattables en 60/40 sont de série. Le volume du coffre est de 257 l au minimum et 849 l si les sièges arrière sont complétement rabattus. Seul bémol, le système audio qui apparaît en option sur la Ka+ Essential.
En conclusion, la Ford Ka+ peut être considérée comme une « mini berline citadine » ou une citadine que l’on peut qualifier « d’économique aboutie » mais non de low cost. Avec elle, le constructeur généraliste américain s’attaque principalement à la Dacia Sandero pour « libérer » la future Fiesta à d’autres ambitions. Entre la Dacia et la Ford, la question de l’image de marque des deux constructeurs peut-être décisive pour certains. Enfin, les tarifs de la Ka+ sont très attractifs. La citadine s’offre à partir de 9 990 € (1.2 Ti-VCT 70 ch Essential). Très facile à conduire et silencieuse, elle a pour ambition d’être une voiture essentielle destinée aux petits trajets urbains. Sa destinée est donc toute et sérieusement tracée par Ford.
Texte, essai et photos : Thomas de Chessé