Une Citroën à la montagne? Moui, quel intérêt ? Sentiment un peu partagé au début tant la marque n’est pas spécifiquement réputée pour ses vertus intrinsèques de baroudeuse. Rendez-vous pris dans la mignonne station de Val d’Isère où dire qu’il a un peu neigé est un euphémisme, au même titre que dire que la sécurité routière est une entreprise philanthropique. Voici la technologie Grip Control face à “l’élément blanc”.
Au travers cet essai grandeur nature, il s’agira plus de faire passer le ressenti et de voir, si oui ou non, une Citroën dont le confort n’est plus à souligner peut aussi être à l’aise dans cet environnement. Passé déjà l’essai technique, esthétique et modulable réalisé en Corse (à lire sur Citroën C3 Aircross : aussi original que polyvalent, essai), nous allons nous attacher ici à juger la bête sur la neige.
En effet, ce test va s’effectuer entre Bourg-Saint-Maurice et Tignes via Val d’Isère, autrement dit sur route, chemins neigeux et piste de glace. Oui, vous avez bien lu, nous avons eu la chance d’avoir, pour nous, le circuit de glace de Tignes : un vrai “kiffe”!
Autant être direct tout de suite, Citroën a réussi la prouesse de créer le parfait SUV urbain, même si je ne sais pas si cette appellation existe tant elle est contradictoire. Le seul débat pourrait se situer sur l’esthétisme : on aime ou on n’aime pas. A titre personnel, je suis très mitigé mais cela est sûrement dû au puritanisme qui m’anime tant je suis anti-modernité quand il s’agit des voitures. Eh bien, concernant la modernité, je vais devoir en avaler des plâtrées. Imaginez un seul instant, 20 ans en arrière, faire monter votre ZX à la montagne sans appréhension : juste inimaginable. Avec ce C3 Aircross, on ne se pose même plus la question et on serait même en droit de répondre à qui s’interrogerait de la pertinence d’aller en plein hiver à plus de 1 500 m d’altitude par un laconique : “bah oui, pourquoi ?”
Comme je vous le disais, les capacités de franchissement de ce C3 Aircross n’étaient déjà plus à démontrer (je précise bien toutes proportions gardées pour ce type de véhicule). La Corse et ses parcours tumultueux n’ont jamais eu raison de sa volonté eh bien, avec la neige et la glace bien plus pernicieuses, il en va de même. Vous voulez son secret ? Un bouton magique nommé de façon badine “Grip Control”. Une fois enclenché, il fait des miracles. N’allez pas croire que les essayeurs sont à la solde des marques sous prétexte qu’ils voyagent souvent. Si ce système Grip Control était inopérant donc inefficace, je serais le premier à me faire une joie de vous faire part de mon assentiment. Non, couplé à des pneus neige, il fait passer la voiture partout là où même des systèmes tels le quattro ou le xDrive auraient déclaré forfait (de remontée, humour inside).
Passage de routes “normales” à chemins où les congères sont légion, le Grip Control réglé sur “Snow” vous fait ne plus vous soucier de la motricité et donc de la perte, éventuelle, d’adhérence et donc de contrôle de votre véhicule. Ce dernier point est important, très même, et le marketing Citroën l’a très bien compris. Vous êtes un baroudeur sans limites, vous avez un Land ou un Classe G 6×6 que vous emmenez partout et dont vous essayez sans cesse de tutoyer les limites, c’est votre droit, votre choix. Mais, quand vous avez ce type de voitures, vous avez très souvent la responsabilité de marmots installés aux places arrière. Citroën ne propose pas seulement un mini SUV pour aller taquiner les limites physiques de l’adhérence mais une solution “Fun & Secure” comme on dit pour emmener ses amis ou sa petite famille en vacances à la montagne.
Ai-je besoin de dire que, dès le premier jour, la messe était dite, que nous étions convaincus, votre serviteur (pour reprendre le phrasé d’un illustre confrère) ainsi que tous les essayeurs présents ? Afin d’enfoncer le clou, Citroën nous avait concocté pour le lendemain des essais sur le circuit de glace de Tignes. Loin d’avoir la prétention de tourner comme au Trophée Andros, il s’agissait de vanter et de prouver les vertus de ce Grip Control dans des situations extrêmes. Si rouler sur une plaque de verglas est assez fréquent, rouler totalement sur de la glace l’est moins. De quoi enfouir son C3 Aircross dans la neige pour se cacher de peur d’évoluer sur cette piste ? Non bien sûr malgré la photo qui suit !
Eh bien, ce fut une façon supplémentaire de prouver que ça marche. La voiture, de façon naturelle, part dans tous les sens mais seulement sur un très court laps de temps et de distance avant que d’être rattrapée par l’électronique, bluffant. Bluffant car c’est toujours impressionnant de voir ce que la machine fait bien là où l’humain a piteusement échoué mais surtout bluffant de voir ce système monté sur une petite voiture comme celle-ci.
Les ateliers proposés étaient somme toute classiques mais avaient le mérite de prouver de façon radicale que le système marchait. Je vous ai vus tiquer, tout à l’heure, lorsque j’ai évoqué les pneus neige avec une façon de dire “ah bah avec les pneus neige, c’est beaucoup plus simple, naturellement”. Vous me connaissez, moi le chantre de la vérité vraie! Je suis allé faire, pour que vous connaissiez toute l’histoire, le comparatif ultime : mettre deux SUV C3 Aircross configurés de la même façon sur une ligne droite mais l’une en pneus neige et l’autre en pneus 4 saisons afin de, réellement, jauger de l’utilité du système. Résultat : c’est Sidérant. Là où les pneus 4 saisons (dont le mérite est à souligner) parviennent à peine à maintenir une trajectoire système éteint, ils lancent sans sourciller en ligne droite le C3 Aircross. Avec les pneus neige, le système est encore mieux mis en valeur car, si le C3 Aircross part droit système désactivé, il fait adopter un comportement quasi normal d’un véhicule sur route sèche avec le système enclenché. Attention toutefois à l’excès d’optimisme car la voiture réagit toujours après et anticipe mal, ce n’est donc pas parce que l’on se croit en totale sécurité comme sur les routes d’été du sud qu’il faut relâcher son attention mais le système Grip Control permet, sans sourciller, de partir à la montagne.
Ce sentiment de quiétude est d’ailleurs renforcé lorsque l’on utilise le système Hill Assist Descent (HADC) qui verrouille en quelque sorte votre voiture lorsque la descente est trop raide. A la mode 4X4, la voiture gère elle-même sa descente, dosant de façon parcimonieuse le freinage; vous ne vous occupez plus de rien, génial.
Bravo ! En un mot, pour résumer cette prouesse technique qu’est le Grip Control. Aussi simple d’utilisation qu’efficace, il est l’arme ultime pour conserver sa petite voiture sans avoir à en acheter une autre pour les loisirs d’hiver, une vraie réussite combinable avec près de 90 couleurs (dont les barres de toit) 5 ambiances intérieures, 3 motorisations essence (82/110/130 ch) et 2 diesel (100/120 ch), le tout pour un prix s’étalant de 15 950 € à 23 200 €. A noter que le Grip Control couplé au Hill Assist Descent est disponible en option à partir de la seconde finition (Feel) pour 500 €. Concluons sur mon ressenti plus que positif avec une dernière note d’humour : à l’âge de glace, Citroën s’accroche très bien et il ne faut pas prendre la marque française en grip, loin de là.
Texte, photos et essai : Charles Oulan