Guerre en Ukraine : les impacts sur l’industrie automobile

Ce n’est pas faire injure à la célèbre chanson de The Buggles, que de détourner un peu le titre utilisé pour la dernière pub de Renault, quand on voit ce qui se passe en Ukraine. On se demande si la Russie ne va pas faire imploser son industrie automobile. Quant à Renault, la marque devenue star au pays des tsars, elle se retrouve dans la tourmente. Concernant les automobilistes, les prix des carburants vont logiquement encore plus flamber à la pompe.

Si le président russe, Vladimir Poutine, fait avancer ses chars en Ukraine, il est en train de déstabiliser l’économie russe. Et au premier rang dans le domaine de l’automobile, Renault… Les sanctions économiques et financières annoncées par les Occidentaux pourraient être préjudiciables à la marque automobile et à l’économie russe.

La marque au losange est présente en Russie depuis 2005. En 2008, elle a pris 25% du capital d’Avtovaz, le fabricant de Lada. En 2017, Renault en détenait 100%. Les derniers évènements vont compliquer la donne. Mais Renault produit aussi ses propres modèles comme l’Arkana, le Duster, siglé du losange, et le Kaptur, avec un « K », des voitures vendues sur le marché automobile russe. Selon le cabinet Inovev, moins de 6% de ces voitures sont exportées. A terme, la production risque d’être suspendue voire arrêtée.

Mardi 22 février, le titre de Renault a chuté de 3,76% à la Bourse de Paris.  Jeudi, les cours ont plongé de plus de 10% ! En 2021, sur les 46,2 milliards d’€ réalisés par le groupe Renault, 2,8 milliards d’€ étaient issus de la filiale Avtovaz. A une échelle plus grande, ce sont tous les constructeurs automobiles qui ont vu le cours de leur action chuter.

La Russie est le 2ème marché mondial pour Renault, avec près de 500 000 véhicules vendus en 2021, via Avtovaz. Une crise qui impacte de plein fouet l’activité de l’entreprise. Actuellement, 20% des pièces entrant dans la fabrication des Lada sont importées. Chez Renault, le directeur général, Luca de Meo, rassure. Il déclarait au Financial Times, peu de temps avant l’invasion : « On suit cela de très très près ».

Sur le plan des prix des carburants, à peine l’offensive russe lancée, le Brent, soit le tarif du baril, a passé la barre des 100 $. Il faut donc, hélas, s’attendre, à une nouvelle hausse des prix des carburants sachant que, chaque semaine, la Direction Générale de l’Energie et du Climat (DGEC) communique sur leur prix moyen. C’est tout le secteur de l’énergie qui est, bien sûr, touché. Ci-dessous en photo un gazoduc russe.

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Enfin, du côté du sport automobile, la décision vient de tomber hier, le GP de Russie de Formule 1, prévu le 25 septembre à Sotchi, a été annulé, a annoncé les organisateurs du Championnat du Monde de Formule 1, ceci jeudi dernier pendant les essais d’avant-saison de Barcelone.

Enfin, cette décision a été prise après que de nombreux pilotes aient demandé l’annulation de la course, parmi eux Max Verstappen et Sebastian Vettel. A noter également que l’avenir en F1 du pilote russe, Nikita Mazepin (Haas F1 Team), s’assombrit.

Texte : Pierre-Jean Côme

Photos : LesVoitures.com (images d’illustration)