Avec la 12C, McLaren a développé une GT ultime à l’efficacité redoutable. Notre essai se devait d’être à la hauteur de la 12C Spider, en lui offrant de magnifiques paysages et même des vibreurs. Et qui dit vibreurs, dit GT3. Ainsi, Laurent Pasquali nous emmène en Spider, retrouver la McLaren 12C GT3 lors de la 6ème étape du GT Tour à Lédenon, les 12 et 13 octobre derniers.
Le savoir-faire de McLaren n’est plus à prouver tant au niveau de son palmarès en Sport Auto que pour ses réalisations toujours plus abouties comme la P1. La McLaren 12C Spider (le préfixe MP4 est à oublier), est apparue deux ans après la 12C Coupé pour encore plus de sensations, cheveux au vent, le V8 de 3,8 litres suralimenté, collé derrière les sièges. Notre essai a débuté au showroom de McLaren à Paris où la 12C Spider attendait Laurent Pasquali. Le nom de la teinte du Spider britannique définit à lui seul le caractère sulfureux de la Supercar : Yellow Volcano . Esthétiquement, pas de superflu, priorité à l’efficacité aérodynamique. A ce sujet, la 12C fait couler beaucoup d’encre, certains lui trouvant un manque d’agressivité visuel, résultat d’une recherche poussée à l’extrême sur les flux d’air.
Approchant de la belle de Woking, Laurent nous livre ses toutes premières impressions sur la 12C Spider : « Dès l’ouverture de la porte, on découvre un intérieur raffiné à la finition exceptionnelle, savant mélange de cuir, d’alcantara et de carbone. » Epuré au maximum, l’habitacle de la 12C n’en n’est que plus high-tech.
Assis confortablement, vient le moment de la « mise à feu ». Laurent poursuit : « Je retrouve le même bouton que sur la voiture de course. A l’allumage la sensation est troublante, on se croirait dans la GT3, c’est magique ! C’est la marque du travail de McLaren sur la sonorité qui procure cette sensation. » En effet, les deux turbos se font entendre au ralenti, le cœur de la Supercar en position longitudinale centrale arrière ne demandant qu’à battre de plus en plus fort.
L’heure est venue de quitter la capitale et le magnifique showroom McLaren du groupe Neubauer, distributeur officiel McLaren Automotive à Paris. Sur l’autoroute en direction de Nîmes, Laurent est conquis par le comportement routier du Spider : « J’ai l’impression d’être en 1ère classe et le comportement de la 12C est impressionnant. Toutefois, il faut être prudent aux changements d’adhérence car les 625 chevaux du V8 biturbo peuvent surprendre. » La parole du pilote, qui au fil des courses, a développé une capacité instinctive à ressentir le grip.
Les kilomètres défilent, le plaisir est omniprésent même si il faut passer faire le plein un peu trop souvent, tous les 320 kilomètres ! Arrivé dans le département du Gard, il est grand temps de profiter du soleil de ce mois d’octobre. En un clic, le toit du Spider se range laissant s’échapper une sonorité toujours plus enivrante comme nous le décrit Laurent : « Le bruit de la 12C Spider est rageur mais sur demande. A faible allure la 12C sait également se faire douce et discrète. Mais, à chaque accélération la wastegate de la McLaren siffle et transforme l’auto en une bête féroce. » Explication de la wastegate « pour les nuls » : soupape qui dévie les gaz d’échappement de la roue de turbine d’un turbocompresseur dans un moteur suralimenté.
En opposition au Coupé, la 12 Spider relève alors un défi rare pour un modèle pouvant évoluer sans toit. Son poids n’est en effet que de 1376 kilos, soit seulement 40 kilos de plus que la Coupé. Les coupables : le mécanisme du toit en grande partie et le pot d’échappement pour 2 kilos d’embonpoint.
Les petites routes nîmoises, en direction du circuit de Lédenon, sont l’occasion de tester les capacités dynamiques et le freinage de l’auto.
En fin analyste, Laurent nous décrit le comportement du Spider jaune sur les superbes courbes que nous proposent le sud de la France : « Le châssis de la 12C est bluffant pour un Spider, il est hyper rigide. Du coup, l’auto est scotchée au sol. » Les réactions de la 12C sont directes, incisives. Les trains roulants sont tranchants. Quant aux freins en céramique, ils font leur travail avec perfection. De la structure « MonoCell » en carbone aux freins, la 12C est la digne héritière des technologies développées pour la F1.
Derrière son volant, il est possible de choisir entre trois mode de conduite (photo ci-dessous) et séparément pour « la mécanique » (moteur/boîte) et la « tenue au sol » (direction/suspensions) : « Track », « Sport » et « Normal » . « Pouvoir créer sa propre voiture à la carte est très fun pour un Spider… » confie LP (Laurent Pasquali pour les intimes). La McLaren 12C Spider peut ainsi se mouvoir en toute simplicité ou se transformer en bête de course pour flirter avec les vibreurs…
Le circuit annexe de Lédenon est parfait pour cet exercice avant de retrouver la GT3 à son stand. Les clichés du Spider à l’attaque révèlent toute l’efficacité et une fluidité impressionnante. Niveau performances, la 12C Spider abat le 0 à 100 km/h en 3,1 secondes et peut atteindre 329 km/h…
Place à la GT3… L’aspect épuré de l’habitacle du Spider est logiquement dépassé par celui de la 12C GT3 du Sébastien Loeb Racing. Plus d’alcantara bien sûr, le volant type F1 trône comme symbole ultime de l’expertise F1 de la marque anglaise.
A Lédenon, le duo de pilotes, amis dans la vie, Pasquali/Beltoise a fait le plein de points. Au total, la récolte nîmoise a permis d’engranger 40 unités (3ème le samedi, victoire le lendemain) et de disputer le titre lors de la finale au Paul Ricard HTTT. Voici le résumé de ce weekend palpitant en vidéo !
La suite, vous la connaissez, ce sont Morgan Moullin-Traffort et Fabien Barthez qui ont été sacrés champions. Le titre de vice-champion revenant à Laurent et Anthony.
Pour conclure ce sujet 100% McLaren, Laurent regarde dans le rétroviseur du GT Tour 2013 avec sérénité : « Après un début de saison en trombe au Mans avec une victoire dès la première course, la chance nous a fui car des concurrents étaient un peu trop chaud ! Après Imola et Spa-Francorchamps, la manche du Vigeant a marqué notre retour en haut du classement grâce à une belle victoire le dimanche. Puis à Magny- Cours c’est la Bérézina, touchette le samedi, touchette le dimanche ! Avec les 40 points de Lédenon, le titre était encore jouable, hélas j’ai été trop optimiste au départ de la 1ère course. Sur mon freinage au premier virage je touche la Nissan GT-R Nismo GT3, la course est perdue et le titre s’envole. Mais le titre de vice-champion de France forge un peu plus ma soif de victoires pour les prochaines années. C’est l’occasion de remercier le Sébastien Loeb Racing pour cette fantastique saison ainsi que McLaren Automotive pour cet essai inoubliable. »
Texte : Fred LA
Photos : Alexandre Besançon