McLaren a dévoilé la 650S à l’occasion du salon de Genève 2014. La Supercar de Woking se devait de répondre aux critiques qui se sont abattues sur le design trop conventionnel de la 12C et sur son manque de caractère visuel. Seulement 3 ans après la 12C, la 650S Spider était née avec un autre objectif, celui de défier les Ferrari 458 Italia, Porsche 991, etc… Voici la McLaren 650S Spider comme vous ne l’avez jamais vue…
Cette “petite P1” a ainsi été développée grâce aux expertises qui ont été obtenues des travaux réalisés sur les McLaren 12C et P1. Fort logiquement, le look de la 650S reprend les courbes soignées de l’Hypercar à l’avant tandis que l’arrière est quasiment celui de la 12C. Hyper réussi, notamment grâce aux prises d’air béantes et aux optiques qui reprennent subtilement l’esprit du logo Speed Marque McLaren, la face avant de la 650S dégage une agressivité élégante.
Pour parfaire cette œuvre d’art, beaucoup d’options sont disponibles, sans compter les possibilités de personnalisation qu’offre le département McLaren Special Operations (MSO). Notre modèle d’essai, la 650S Spider, arbore la teinte Storm Grey, des freins avec disques en carbone céramique dont les étriers sont rouges et des jantes Lightweigjt Forged (19″ à l’avant/20″ à l’arrière). Le pont de Bir-Hakeim offre un écrin noble et puissant à la 650S Spider grâce à ses piliers en pierre et sa structure métallique, tel un symbole de ce que les hommes peuvent réaliser de plus beau…
Les flancs de la Supercar sont esthétiquement très proches de la 12C. Quant à l’arrière, il reprend donc les formes de cette dernière mais en y ajoutant une dose supplémentaire de sportivité. Elle est directement issue du bouclier en trois éléments de la 12C GT3 que nous connaissons bien car, rappelons-le, notre pilote essayeur Laurent Pasquali est vice-champion de France GT FFSA 2013. La transition est toute trouvée pour vous inviter à remonter le temps afin de redécouvrir la 12C Spider et sa sœur GT3 à travers un magnifique sujet : McLaren 12C Spider & 12C GT3.
A l’intérieur, tout est épuré à son paroxysme et la fibre de carbone apparente de la Monocage nous rappelle, au cas peu probable où nous l’aurions oublié, l’héritage fort de l’histoire de McLaren en compétition.
Une fois assis à bord, l’effet est aussi fabuleux qu’immédiat. Le design, les matériaux et les finitions nous plongent dans une atmosphère technologique de très haut niveau. Seules les commandes de l’ordinateur de bord nous ont déçus par manque d’ergonomie. Nous sommes de suite attirés par deux boutons, celui du ProActive Chassis Control et celui de sélection du mode de conduite. Les deux boutons partagent les choix : Normal, Sport et Track.
Dans les rues étroites de Paris, difficile d’apprécier le potentiel sportif de la McLaren 650S Spider mais nous avons été bluffés par sa douceur. Les changements de rapports de boîte sont d’une fluidité déconcertante. En revanche, et après avoir quitté la capitale, la princesse se transforme en démon ! Le faible poids du bolide (1 330 kg, soit 200 de moins que la Ferrari 458 Spider) permet, entre autres, de profiter d’un dynamisme exceptionnel même si la 650S n’est équipée ni d’une barre anti-roulis, ni d’un système auto-bloquant. Ces deux absences sont très largement compensées par le dispositif ProActive Chassis Control qui réalise des prouesses. Il est composé d’amortisseurs actifs. Déjà présent sur la 12C, ce dispositif high-tech a été optimisé. Techniquement, les amortisseurs sont connectés entre eux par des liaisons hydrauliques et rattachés à un accumulateur rempli de gaz. Cela a pour bénéfice d’assurer des réponses proactives, en fonction des conditions de route et des préférences du conducteur. Résultat : même à haute vitesse et dans des virages sinueux, la McLaren 650S Spider est collée au sol.
L’homogénéité de son comportement est époustouflant. Le train arrière se dérobe lorsque l’on appuie fort sur la pédale de droite mais cela reste sain. Le moteur de 650 chevaux et 678 Nm de couple possède une plage d’utilisation très large. Il peut être défini comme plein jusqu’à la zone rouge qui débute à 8 500 tr/min. Le bruit du V8 3.8 l biturbo amplifie des sensations rares que seul ce type de Supercars peut faire ressentir. En mode Sport et Track, la touche Aero permet de bénéficier d’un appui supplémentaire comme le DRS des Formule 1. Et la boîte robotisée à double embrayage à 7 rapports, fabriquée par les Suisses de chez Graziano, est d’une efficacité redoutable à l’instar des freins.
Évoquons maintenant les fantastiques performances de l’engin. La McLaren 650S Spider “arrache” le 0 à 100 km/h en seulement 3,0 s et le 0 à 200 km/h en 8,6 s ! En vitesse de pointe le bolide de Woking peut flirter avec les 330 km/h. Au niveau consommation, elle est de 11,7 l/100 km en cycle mixte et les émissions de CO2 (275 g/km) engendrent un malus français de 8 000 €.
Supercar proche de la perfection, la McLaren 650S Spider s’offre à partir de 257 100 €. A ce prix, vous pourrez rouler en ville et “cruiser” la nuit sur les bords de Seine ou ailleurs, ou toucher au plus près l’âme du constructeur McLaren Automotive sur circuit. Retrouvez d’autres superbes photos de la McLaren 650S Spider au terme de ce sujet.
Essai : Laurent Pasquali
Texte : Frédéric Lagadec
Photos : Alexandre Besançon