Tel un baroud d’honneur, Mercedes-Benz a offert à l’actuelle Classe C une version ultime, l’Edition 507, équipée du fantastique V8 6.3 AMG. Présentée au salon de Genève 2013, et disponible en berline, break et coupé, c’est dans cette dernière version que nous avons eu le plaisir d’essayer la plus turbulente des Classe C dans un cadre à la faire littéralement décoller : l’aérodrome de Cambrai-Niergnies.
Le terrible coupé allemand ne bénéficiant pas de pilote automatique, c’est notre pilote essayeur Laurent Pasquali qui s’est chargé de tester l’auto. Et dans le domaine des transports aériens, le OACI désigne le code attribué aux aérodromes et celui de Cambrai-Niergnes est : LFYG. Quant au code M156, il correspond au « feu » bloc AMG apparu en 2006 qui vit ses dernières heures de gloire. En effet, le fabuleux V8 6.3 AMG qui équipe notre Classe C d’essai est remplacé aujourd’hui par le M157, un 5,5 litres biturbo. La faute soit disant aux trop fortes émissions de CO2 du M156. Quoi qu’il en soit, la C 63 AMG Edition 507 Coupé peut encore espérer survivre à la nouvelle Classe C qui vient de voir le jour, ceci grâce à sa mécanique éprouvée, unique et tant qu’une version coupé de la Classe C 2014 n’est pas commercialisée.
Une fois n’est pas coutume, commençons par le cœur de la Classe C dans sa version la plus puissante. Au catalogue de la marque allemande et à cette heure, il est toujours proposé deux modèles AMG du coupé : la C 63 AMG Coupé et la C 63 AMG Edition 507 Coupé. Alors que la première propose 457 chevaux, la seconde profite de l’expertise technologique de la SLS AMG pour grimper, non pas à 507 pieds, mais à 507 chevaux. Un tel chiffre a été obtenu en optimisant les entrailles du M156. Le moteur de la C 63 AMG Edition 507 Coupé profite ainsi des pistons forgés de la SLS, d’un vilebrequin et de bielles allégés. Pour finir d’optimiser le V8 de 6,3 litres, la cartographie du moteur a été retravaillée et une nouvelle boîte à air donne beaucoup plus d’aspiration au bloc. Le couple disponible est alors de 610 Nm.
Au niveau de la boîte de vitesse, on retrouve la très efficace AMG Speedshift MCT-7. Les freins de l’Edition 507 Coupé évoluent logiquement avec un système hautes performances et des gros disques : 390 mm à l’avant et 360 à l’arrière. A la lecture de la fiche technique de la Classe C 63 AMG Edition 507 Coupé, nous avons été surpris de voir le différentiel arrière autobloquant AMG en option car il est absolument indispensable pour gérer les ardeurs de la propulsion « à réaction » !
Sur le plan du style, notre Edition 507 arbore la teinte « Argent Palladium Mat » (option) qui nous plonge encore plus dans une ambiance aéronautique. Elle nous rappelle les carlingues des avions de chasse. Les bandes latérales qui apparaissent sur les bas de caisse sont assez simplistes dans leur rendu. Ce sont donc les étriers de freins de couleur rouge qui attirent le plus le regard. Ils peuvent être perçus comme un signal donné avant de démarrer, comme nous l’indique avec humour Laurent Pasquali, le rouge étant souvent synonyme de danger. Le capot avant récupère un magnifique style façon « Black Series » avec deux grandes ouïes de ventilation. Malgré 507 équidés à faire passer sur l’asphalte, les maléfiques jantes de 19 pouces AMG noires (option) sont équipées de pneus plutôt petits : 235/35 R19 à l’avant et 255/30 R19 à l’arrière.
Au volant, Laurent nous décrit un caractère sportif immédiat dès la mise en route. La piste de l’aérodrome est une invitation à tester le système launch control pour le vol 507 ! Surtout avec cette vue du ciel offerte par le toit ouvrant panoramique (option). Mercedes a rebaptisé le launch control de l’Edition 507 Coupé en « Race Start ». Cela tombe bien puisque, rappelons-le, Laurent est champion de France GT 2011 et vice-champion 2013. A ce petit jeu du décollage et malgré un terrain d’envol humide, le coupé à l’étoile fait preuve d’une très bonne motricité, son temps de 0 à 100 km/h est donné pour 4,2 s et sa vitesse maximale est de 280 km/h. Niveau sensation, le bruit du V8 6.3 AMG est sans conteste l’une des plus belles sonorités automobiles jamais créées. A l’approche de la zone rouge, le grondement du V8 se transforme en un son plus aigu, quand on pense que le M156 n’est plus…
Sur la route, le châssis de la C 63 AMG Edition 507 Coupé offre une grande polyvalence d’utilisation que ce soit en conduite sportive ou en balade sur des tracés plus en courbes qu’une piste d’aérodrome. Les chiffres impressionnants qu’affichent les performances du coupé sont quand même à opposer à ceux de sa consommation avec un énorme 18,2 l/100 km en ville. Et même si elle est donnée pour 12 l/100 km en cycle mixte, il faudra penser souvent au ravitaillement « en vol » en tablant sur 20 l/100 km.
A l’intérieur, l’ambiance est plus sobre par rapport à ce que dégage le look du coupé. Un choix peut-être réfléchi par les stylistes de chez Mercedes qui n’ont pas voulu froisser les propriétaires de SLS AMG tout en respectant un certain standing nécessaire pour un coupé. Seuls le badge Edition 507 et le volant sport rappelle l’ADN ultra-sportif de la ténébreuse allemande. Du côté de la finition, c’est comme toujours la perfection avec Mercedes-Benz.
Très réussie, la C 63 AMG Edition 507 Coupé fait donc honneur au fameux V8 6.3 AMG, de nombreuses fois cité dans notre essai, tel un hommage. La C 63 AMG Edition 507 Coupé est proposée à partir de 100 600,00 € auxquels il faut rajouter les tarifs des options de notre version d’essai. On obtient alors une facture de 118 180,00 €. A noter que les inserts décoratifs AMG sont étonnamment en option au prix de 2 300,00 €. Les autres principales options du coupé exclusif de notre essai sont : le toit panoramique (1 700,00 €), la peinture Argent Palladium Mat (3 320,00 €), l’AMG Performance Média (2 400,00 €) et le différentiel arrière autobloquant (2 300,00 €). Enfin, et pour faire le lien avec les émissions de CO2 qui auraient poussé Mercedes-Benz à « downsizer » ses motorisations les plus puissantes, il faut préciser les 8000, 00 € de malus écologique (280 g/km) ! Le mot du pilote pour conclure : « En un mot, la Classe C 63 AMG Edition 507 Coupé est envoûtante, une vraie personnalité exacerbée par les optimisations apportées au moteur, comme on dit en Sport Auto, ça pousse très fort, c’est une « Muscle car » à l’allemande. J’ai tout essayé avec beaucoup de plaisir sur la piste de l’aérodrome mais je n’ai pas réussi à la faire décoller (rires). »
Texte : Frédéric Lagadec
Photos : Patrice Minol