Initialement prévue pour 2026, la fin de carrière de la Mercedes-Benz Classe A ne surviendra finalement qu’en 2028. Ce report stratégique, révélé par le média spécialisé allemand Automobilwoche, s’inscrit dans un contexte de forte demande persistante en Europe, de repositionnement tarifaire au sein de la gamme Mercedes, et de délais réglementaires liés à la norme Euro 7.

Lancée en 2018 et subtilement remaniée fin 2022, la quatrième génération de la Mercedes-Benz Classe A devait céder sa place au nouveau CLA Coupé, censé représenter l’entrée de gamme du constructeur à l’étoile. Pourtant, les chiffres de ventes démontrent une vitalité inattendue du modèle : au premier semestre 2025, 35 102 exemplaires de la Classe A ont été écoulés en Europe, dont 4 304 en France. Malgré la concurrence directe des Audi A3 et BMW Série 1, la Classe A conserve une position solide sur le marché des compactes premium.

Jörg Burzer, directeur de la production chez Mercedes-Benz, a confirmé cette tendance : « La Classe A continue d’être très populaire auprès des clients européens ». Ce succès commercial, couplé à une accessibilité tarifaire plus favorable que celle du CLA, a incité la marque à prolonger la vie du modèle.

Mercedes-Benz CLA 2025 EQ voitures électriques

La Mercedes-Benz CLA Coupé (photo ci-dessus) de troisième génération, appelée à remplacer la Classe A dans le rôle de modèle d’entrée de gamme, affiche un tarif de base de 52 900 €, qui est exclusivement proposée en version 100 % électrique pour l’instant. À l’inverse, la Mercedes-Benz Classe A, disponible avec des motorisations thermiques et hybrides, reste sous la barre des 40 000 €, ce qui la rend plus accessible à une clientèle plus large. Ce différentiel de prix, significatif dans un contexte économique tendu, a pesé dans la balance.

La configuration de la Mercedes-Benz Classe A, une berline compacte à hayon, répond à des besoins pratiques que le CLA, avec sa silhouette plus élancée et son coffre à malle, ne satisfait pas entièrement. Ce positionnement fonctionnel renforce l’attrait du modèle auprès des acheteurs urbains et familiaux.

Pour accompagner cette prolongation, Mercedes prévoit de réorganiser sa production. La Classe A quittera l’usine de Rastatt, en Allemagne, pour être assemblée à Kecskemét, en Hongrie. Ce transfert vise à libérer de l’espace pour le coupé CLA tout en maintenant la fabrication de la compacte jusqu’à l’entrée en vigueur de la norme Euro 7, désormais fixée au 29 novembre 2027 pour les véhicules neufs. Ce délai réglementaire offre un sursis technique à la Mercedes-Benz Classe A, qui pourra continuer à être produite sans nécessiter de modifications majeures pour se conformer aux nouvelles exigences environnementales. Les derniers exemplaires devraient ainsi être écoulés jusqu’en 2028, date à laquelle le modèle quittera définitivement le catalogue.

Si la Classe A bénéficie d’un sursis, certaines de ses déclinaisons ne connaîtront pas le même destin. Les versions sportives AMG A35 et A45, pénalisées par un malus écologique élevé en France, pourraient être retirées prochainement. Leur coût d’acquisition, alourdi par la fiscalité, limite leur attractivité sur certains marchés européens.

Enfin, quant à la Mercedes-Benz Classe B, le monospace compact lancé en parallèle de la Classe A, sa fin de production reste confirmée pour 2026. Moins populaire et moins stratégique dans la nouvelle orientation de la marque, il ne bénéficiera pas du même traitement.

La rédaction

Photos : Mercedes-Benz et LesVoitures.com