Détrompez-vous, l’image de couverture bucolique de notre essai pourrait laisser croire que la nouvelle Mercedes-Benz Classe E Berline est une simple et toujours classique voiture familiale. Mais au-delà de son design qui évolue enfin, l’emblématique Classe E entre dans l’ère de l’hyper-technologie automobile. C’est au volant de la version 220 d que nous l’avons découvert.
Grande Classe C ou petite Classe S, la Mercedes-Benz Classe E 10ème génération du nom est apparue pour la première fois en Europe lors du salon de Genève. Esthétiquement, les designers allemands font dans la « continuité moderne » après la révolution de 2012 représentée par la Classe A. Comparativement à la précédente version à la carrière longue de 7 ans, la Classe E 2016 gagne 44 mm en longueur pour atteindre 4,92 m. L’empattement de l’auto s’allonge également (+65 mm).
Pour créer encore plus un effet de dynamisme, quelques petits 6 mm ont été gagnés en hauteur. Le reste des évolutions visuelles fait donc de cette Classe E la sœur des modèles précédemment cités. A l’avant, le capot de cette jolie berline plonge en V vers une calandre plus aérée. Le bouclier profite du même traitement. Une sportivité certaine se dégage de notre modèle d’essai en finition Executive. Cette dernière bénéficiant de série du Pack Avantgarde Extérieur.
Exit un rendu de mastodonte, les flancs de la Classe E nous ont particulièrement séduit de par l’homogénéité des fins volumes qui courent le long de sa carrosserie pour s’échapper vers l’arrière. Ceci grâce à une ligne de toit très inspirée par celle d’un coupé, domaine dans lequel Mercedes-Benz excelle. A noter que les superbes jantes alliage de 17″ à 5 branches sont en option (1 400 €).
Et si l’on se place derrière la Classe E, la vue est tout aussi agréable toujours grâce à l’apport du Pack Avantgarde Extérieur. Ainsi, il faudra impérativement choisir au minium la Classe E Executive, le second niveau de finition, pour jouir de la beauté fluide dégagée par la berline allemande. Les lignes Sportline et Fascination sont là pour toucher au Premium très haut de gamme puis au luxe. C’est d’ailleurs l’intérieur d’une Classe E Fascination que nous vous proposons de découvrir.
On dit souvent que les Mercedes-Benz ou autres berlines d’outre-Rhin sont des salons roulants. Avec ce plus haut niveau de finition, cette expression prend encore tout sons sens. La qualité des éléments et leurs assemblages sont parfaits. Mariage exemplaire entre les inserts en frêne noir, le cuir beige et les courbes qui matérialisent l’habitacle, l’intérieur de la Classe E est un doux cocon qui vous attire inexorablement. Tout en équilibre, il n’oublie pas de vous rappeler l’ADN sportif de la marque à travers les aérateurs en cercles chromés tel le symbole d’un cercle familiale que l’on retrouve dans la Mercedes-AMG GT.
Une fois installé derrière le volant, on en prend plein les yeux. L’écran Widescreen haute définition de 31 cm (12,3″) nous fait rentrer dans une autre dimension. Unique sur le marché des berlines, il transforme ainsi la planche de bord en un écran géant car une seule et unique vitre renferme les deux écrans séparés seulement de quelques centimètres.
L’écran « principal » situé derrière le volant donne accès à toutes les données de conduite alors que le second est destiné à l’info-divertissement, la navigation et la climatisation ainsi qu’à la multitude des réglages offerte sur la Classe E. Le volant, qui est muni de deux pavés tactiles, permet de quasiment tout faire. La molette et le pavé, qui sont situés sur la console centrale, génèrent une ergonomie technologique incomparable et on en veut encore…
Encore car la Classe E dispose de pléthore de technologies embarquées. Il nous faudrait un article à part entière pour les détailler. Ces systèmes œuvrent dans un but commun : rendre la Classe E autonome. Alors comme dirait Michel Chevalet : « Comment ça marche ? » Pour faire simple, le système Drive Pilot récupère les informations des dispositifs intelligents Distronic (régulateur de distance et de vitesse) et Freinage d’urgence assisté actif avec fonction carrefour pour gérer la conduite de l’auto. Le Drive Pilot n’a alors plus qu’à se « concentrer » sur le marquage au sol, les positions des autres véhicules et les panneaux de signalisation, qu’il est capable de lire, pour permettre la conduite de l’auto. Quand le maintien de cette dernière devient plus délicat, en courbe ou lorsque cette intelligence artificielle manque d’infos, un signal vous invite à reprendre le volant.
En mode conduite autonome, nous n’avons pas ressenti, à aucun moment, une sensation d’insécurité, bien au contraire. Une fois les mains retirées du volant, tout se passe naturellement et en douceur. Même si le Volvo XC90 nous avait apporté encore plus de facilité « à conduire sans les mains », sur des plus longues distances, Mercedes-Benz fait aujourd’hui un pas de « géant allemand » sur la voie de la conduite autonome. En revanche en ville, le système est logiquement inexploitable. Et lorsque le moment est arrivé de stationner la Classe E, une simple application téléchargeable vous permettra d’effectuer l’opération dans des espaces restreints grâce au système Remote Parking Pilot.
Reprenons le volant en main pour évoquer les capacités du 4-cylindres 2.0 l diesel de 194 ch ( à 3 800 tr/ min) et 400 Nm de couple, un tout nouveau bloc (code OM654) qui prend la place du OM651. Couplé à la boîte de vitesses à 9 rapports 9G-TRONIC, il nous a donné entière satisfaction. Coupleux à souhait, il ne manque pas de réactivité à chaque passage de rapports. Cela se fait sentir parfois par un joyeux à-coup ! Joyeux car nous le ressentons comme un plus sportif ! Certains s’en plaindront, LesVoitures.com adore…
Sur les petites routes du pays basque qui mènent à l’Espagne (aux noms de villes bien étranges après la frontière : Colera, Verges, Ultramort…) la Classe E a fait preuve d’une agilité déconcertante à nous faire presque oublier notre essai récent de la Classe C Coupé. La différence de comportement entre les deux voitures, si différentes dans leur philosophie, nous ferait presque écrire que la berline (équipée de l’option AIR BODY CONTROL) est plus dynamique, tel un coupé, que la Classe C Coupé (sans l’option AIRMATIC). Vous l’aurez compris, la technologie pneumatique multichambres surpasse tout. Le DYNAMIC SELECT en position Sport, la Classe E se joue des virages serrés et de tous types de route dans un confort exceptionnel.
Le nouveau moteur permet aussi de gagner en émission de CO2 (à partir de 102 g/km), soit la zone neutre, sans malus. Du côté des consommations, la Classe E 220 d affiche entre 3,8 et 4,3 l/100 km et niveau performances, elles sont de 7,3 s pour le 0 à 100 km/h et 240 km/h pour la vitesse maximale.
La gamme Classe E Berline propose également un moteur essence (4-cylindres 2.0 l 184 ch) et un V6 diesel (E 350 d – 258 ch). Cette dernière configuration sera disponible en concession en juin et des versions 4MATIC et hybrides débarqueront prochainement comme la boîte mécanique à 6 rapports.
Alors comment conclure cet essai après tant de belles surprises, un design réussi et des technologies abouties ? Et bien par le seul gros point faible de la classieuse berline, ses tarifs. Le modèle présenté principalement à travers notre essai (Classe E 220 d Executive) s’affiche à partir de 55 000 € et la version disposant du magnifique intérieur bois noir/cuir blanc et de l’écran Widescreen vous coûtera de base 65 300 €… Pour les découvrir en vidéo, ainsi que les autres qualités de la nouvelle Classe E, cliquez sur « Play » ci-dessous.
Texte, essai et photos : Frédéric Lagadec