Mercedes-Benz Classe X : « l’étoile des neiges », essai

Le temps est venu pour Mercedes-Benz d’arriver sur le marché des pick-ups. Les Ford Ranger, Nissan Navara, Volkswagen Amarok, Renault Alaskan, etc… ont désormais un nouveau « camarade de classe ». Un an après la présentation du Mercedes-Benz Concept X-CLASS, la version de série Classe X a été dévoilée en juillet 2017. De la saison chaude à l’hiver il n’y a qu’une trace, celle des pneus du Classe X que nous avons essayé, sur la neige, à Courchevel, dans sa version 250 d Power à transmission intégrale 4Matic.

Grâce aux accords entre Daimler et l’Alliance Renault-Nissan, Mercedes-Benz a rapidement développé le Classe X. Ce dernier récupére la plateforme du Nissan Navara mais une Mercedes reste une Mercedes. Ainsi, le beau bébé allemand peut être considéré comme le premier pick-up premium de l’histoire comme vous allez pouvoir le constater.

La face avant de cette nouvelle Mercedes-Benz est fidèle aux codes visuels chers au constructeur allemand. Pick-up oblige, ils sont  ici extrapolés à l’image de cette « bouche béante » que représente la calandre du Classe X. Elle intègre les traditionnelles barrettes et une étoile gigantesque.

Toujours à l’avant, les optiques englobent les galbes des ailes. Plus loin, les flancs de celui qui s’étire sur 5,34 m, pour 1,92 m large (empattement de 3,15 m) sont plus communs au segment des pick-ups. Mais, avouons que sur le plan esthétique, les designers de chez Mercedes ont réussi le pari de magnifier cet utilitaire. Car ce sont avant-tout les professionnels qui ont démocratisé l’utilisation des pick-ups en Europe avant que les marques automobiles ne s’en chargent.

Notre Classe X 250 d en finition Power dispose également du Pack Style qui le fait briller de mille feux en altitude. Cette option (1 529 €) intègre, entre autres, les jantes alliage de 19″ à 6 double branches, des rampes de toit anodisées et des marchepieds latéraux.

L’arrière du Mercedes-Benz Classe X n’a, en revanche rien d’original. Proche visuellement du « cousin Navara », sa benne s’étire sur 1,59 m pour 1,56 m de large et sa capacité de chargement est de 1,1 tonne. Précisons que le pick-up premium n’est proposé qu’en double cabine. Il est donc grand temps d’ouvrir ses portes.

Mercedes-Benz excelle en termes d’habitacle automobile, est-il nécessaire de le rappeler ? A l’intérieur du mastodonte, on est « à des années-lumière » du Navara. Mercedes a clairement mis la barre haut au niveau de la qualité des matériaux et des assemblages. L’écran central trône au-dessus d’aérateurs dignes de la Mercedes-AMG GT. Quant à la barre en inox striée, elle est au programme des options (102 €). Les sièges du Classe X sont  à réglage électrique. En accord avec son rang haut de gamme, l’ambiance du Classe  X peut être personnalisée grâce au choix possible entre plusieurs selleries, différentes teintes de pavillon de toit ou encore un catalogue très fourni en accessoires. Place à l’essai routier, sans route visible ou presque, car la neige est tombée abondamment en France cet hiver.

Les pick-ups ne sont pas les voitures les plus réputées en matière de confort. En reprenant la base du Nissan Navara, le Classe X dispose néanmoins de suspensions multibras. Avec un centre de gravité très bas pour ce type de véhicule, le Classe X nous a rapidement séduit car, soyons-direct, son comportement est clairement le meilleur du segment. Malgré son poids très élevé de plus de 2 300 kilos, le Classe X fait preuve d’un bon dynamisme et, surtout, d’une grande précision sur le train avant. Qui dit voiture haut perchée et lourde, dit tangage et manque d’agilité. Au volant du Classe X cela n’est pas du tout le cas ! Son agrément de conduite est bluffant même sur des routes aux pièges multiples cachés par la neige.

Venons-en au 4-cylindres 2.3 l turbo-diesel de notre Classe X 250 d. Eprouvé, ce bloc a été à l’origine conçu pour le Renault Master. Mis a part la faible capacité à se relancer facilement en sortie de virage, le Classe X 250 d n’a pas à rougir en ce qui concerne la générosité de son moteur dans cette configuration. La boîte de vitesses automatique à 7 rapports aide beaucoup à « alléger la conduite » et son couple de 450 Nm disponible très tôt aide à le mouvoir.

Sur les terrains secs que nous avons eu l’occasion d’emprunter pour tester son potentiel de franchissement, le Classe X a bien sûr révélé une aisance remarquable. Le plus étonnant sur le plan des sensations de conduite est que l’on baigne alors dans une atmosphère quasi-luxueuse mais complétement incliné au volant ! Il n’y a que le Classe X qui en est capable de proposer cela. A noter que le pick-up peut être paramétré en mode 4×2, 4×4, ou 4×4 boîte courte.

Sur le plan des performances (des guillemets auraient eu leur importance pour employer ce terme), le Classe X 250 d réalise le 0 à 100 km/h en 11,8 s pour une vitesse maximale de 176 km/h. Ses consommations en cycle mixte sont communiquées par Mercedes pour 7,9 l/100 km. Là où cela fait du bien, c’est au sujet des émissions de CO2 et de la Taxe sur les Véhicules de Société (TVS) car les pick-ups se situent fiscalement au sein d’une niche : ils sont exemptés du malus écologique et de la TVS.

En conclusion, le pick-up Classe X n’a pas de concurrent. Hors options, notre modèle 250 d 4Matic finition Power s’affiche à 49 874,40 € sur le configurateur Mercedes-Benz. C’est donc son tarif élevé, comparativement au Navara identique en moteur et en finition équivalente (Tekna), qui pourrait freiner de potentiels acheteurs. Les clients exigeants et déjà propriétaires de Mercedes pourraient cependant se ruer sur le Classe X pour se différencier, surtout ceux qui vivent dans des contrées montagneuses et qui sont blasés par ce que l’on peut baptiser « l’overdose SUV ».

Essai : Thomas de Chessé

Photos : LesVoitures.com